1. de l'Incarnation du Fils de Dieu, & CHAPITRE des fuites de ce grand mystere. ARTICLE Ce qui doit encore rehauffer l'idée 11. que nous devons avoir de ce divin I.Rois II. Cantique, c'est qu'Anne semble avoir en vûe celui de la fainte Vierge; & que la fainte Vierge a compofé le fien des mêmes penfées & des mêmes paroles qui font dans celui d'Anne, finon qu'elle en abrége les expref *Magnificat. fions. ANNE. Mon cœur treffaille de joïe dans le Seigneur. C'eft lui qui m'a élevée en gloire. J'ouvre maintenant la bouche en liberté, parce que le falut que vous m'avez acordé me ravit de joie. Anne ajoute: Nul n'eft Saint comine le Seigneur. Il n'y a point d'autre Dieu que lui; & aucune puiffance n'égale celle de notre Dieu. Anne continuë: Ceffez donc de tenir des difcours pleins de hauteur: qu'il ne forte plus de votre bouche des paroles d'infulte. Car le Seigneur eft un Dieu qui donne feul la connoif fance de l'avenir, & qui MARIE. Mon ame glorifie le Seigneur & mon esprit eft ravi de joïe enDieu mon Sauveur. La Vierge dit: Le Tout - puiffant a fait en moi de grandes chofes, & fon nom eft faint. La Vierge explique ces Mysteres plus clairement : Le Seigneur a regardé la baffeffe de fa fervante; & déformais je ferai apellée bienheu reufe dans la fuc- | prépare les événemens fu ceffion de tous les fiécles. La fainte Vierge abrege: If a rempli de bien ceux qui foufroienr la faim; voié vuides ceux qui étoient riches. & il a ren La fainte Vierge renferme tout cela en ce peu de mots : Il a déploïé la force de fon bras. Il a diffipé ceux qui s'élevoient d'orgüeil dans les penfées de leur cœur.. Il a arraché les grands de leurs trônes, & il a élevé les petits. La Sainte Vierge que Anne dit: L'arc des forts eft brifé forts eft brifé, pendant les foibles font remplis de force.... C'eft le Seigneur qui ôte & qui donne la vie,.... qui abaisse & qui releve. Il tire le pauvre de la pouffiére & l'indigent du fumier, pour le faire afféoir parmi les Princes, & pour le placer für un trône de gloire. Le Seigneur brifera ceux qui s'opoferont à lui: il tonnera contre eux du haut des Cieux. Anne dit: Le Seigneur dit: La miféricor-veillera fur les démarches de du Seigneur fe répand d'âge en âge fur ceux qui le craignent. de fes Saints. Il n'y a point de Cantique dans l'Ancien Teftament, où il éclate une reconnoiffance plus vive pour les bien I. pure, faits reçûs contre toute atente; une CHAPITRE Conviction plus intime de l'indignité ARTICLE de l'homme, une humilité plus proII. fonde à la vûë de fa baffeffe, une joïe I.Rois II. plus fondée fur la miféricorde feule du Sauveur ; une idée plus relevée de la grandeur de Dieu ; une confiance plus pleine en fa toute-puiffance, une admiration plus grande fur la profondeur de fes confeils ; & un étonement plus tremblant fur la distance infinie entre les deffeins de Dieu & les penfées des hommes. La fainte Vierge, pénétrée des mêmes fentimens, ne trouve point de termes plus propres pour les exprimer, que ceux qu'Anne lui fournit. Plus cette fainte femme femble s'élever audeffus de la portée de fon fujet : plus Marie fe croit en droit de lui en fubftituer un autre, plus digne de la fublimité de fes expreffions, & des transports de fa joie. Ou plutôt ces deux Meres Prophéteffes fe regardent. L'une acomplit les myfteres que l'autre avoit prédits: l'une donne le Roi, dont l'autre avoit chanté la gloire : l'une enfante le CHRIST, dont le fils d'Anne devoit facrer le Pere. Elles deviennent toutes deux meres par la vertu d'enhaut, & contre les loix de la nature; nature; l'une malgré fa ftérilité, & l'autre fans perdre la virginité. CHAPITRE I. On peut demander pourquoi Dieu ARTICLE afecte de faire remarquer la ftérilité II. des plus * faintes femmes de l'Ancien I.Rois II. Teftament de raconter les circonftances des miracles qui leur ont donné la fécondité; & de faire toujours terminer cette fécondité à la naissance de ceux qui ont été les figures les plus expreffes de JESUS-CHRIST: comme font Ifaac, Jacob, Jofeph, Samfon Samuel, faint Jean-Baptifte. Il femble que Dieu ait voulu par ces merveilles réitérées, élever les hommes par dé-. grés jufqu'au prodige d'une vierge de-, venue mere. Il a mis les plus ftupides dans la néceffité de conclure, que fi tant de femmes ftériles avoient été rendu fécondes pour mettre au monde ceux qui n'étoient que de fimples figures du Meffie certainement, pour conferver quelque prééminence à celle qui devoit avoir le privilége d'être la mere du Meffie même, il falloit abfo. lument qu'elle fût vierge. * Sara, Rebecca, Rachel, la femme de Manué, Anne, fainte Elizabeth. CHAPITRE 1. ARTICLE III. ARTICLE Autres enfans d' Anne. Samuël eft ocupé IIL I.Rois II. à fervir le Seigneur. *Héli bénit Elcana & fa femme: . 20. Que le Seigneur, dit-il à Elcana vous donne d'autres enfans de cette. femme à la place de celui que vous Hebr. pré- confacrés à fon fervice. Ils retournerent enfuite chez eux à Rama. 21. tha. Le Seigneur vifita Anne; elle tés. Y. 19. conçut, & eut trois fils & deux filles. . 11. Le jeune Samuël étoit ocupé à fervir le Seigneur fous les yeux du Grand. 18. Prêtre Héli. Il portoit un éphod de lin. Et fa mere lui faifoit une petite robe qu'elle lui aportoit aux jours folennels, lorfqu'elle venoit avec fon mari ofrir le facrifice ordinaire. Il s'avançoit & croiffoit fous les yeux du Seigneur. Et il étoit agréable à Dieu & aux hommes. L'Ecriture parle de deux fortes d'éphod, l'un plus riche & plus facré, d'une forme particuliere, & qui étoit réservé au fouverain Pontife pour les plus auguftes fonctions : l'autre étoit une efpéce de ceinture de fimple lin, qui defcendant de dessus le col, ceignoit la tunique de toile, dont les |