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CHAPITRE

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faites à fa fainteté par les Miniftres, qui ofent s'écarter de fes régles, & qui ARTICLE oublient qu'ils ne font établis que pour l'édification des peuples.

IV.

J.Rois II. Qu'on éxamine les relâchemens qui fe font introduits en tout tems dans la morale & dans la difcipline de l'Egli

se;
& l'on reconnoîtra qu'ils ne font
venus que de ce qu'on raifonne après
que Dieu a parlé ; & qu'on cherche
des tempéramens, où il ne faut
que de
la fimplicité & de l'obéiffance : qu'on
fe flate qu'un peu de condefcendance
fera plus convenable, plus commode,
plus proportionné aux circonftances.
des perfonnes, des lieux & des tems,
& qu'en facilitant la Loi, on en affure
l'acompliffement. On demande quel
mal on trouve dans la pluralité des.
bénéfices, pourvû qu'on en faffe un
bon ufage, & qu'on donne tout le fu
perflu aux pauvres. Un autre feroit-il
mieux fouvent pire. Mais la Loi dé-
fend la pluralité : vous n'en devez être
ni le juge, ni le réformateur: vous
n'êtes chargé que d'y obéir. On peut
dire la même chofe des tranflations,
des collations. de bénéfices à fes amis,
des réfignations à fes proches, &c.....

Celui qui immoloit, difoit: Qu'on faffe auparavant brûler la graiffe felon la cou

CHAPITRE

1.

IV.

tume: après quoi vous prendrez tout ce que vous voudrez. La modeftie de ces remontrances, & la générofité de ces ARTICLE ofres font encore mieux fentir l'infolence facrilege de ces mauvais Prêtres. I.Rois IL. Quand les Miniftres du Seigneur abandonnent fon culte, le refpect pour Religion refte encore dans le peuple, qui foufre avec peine qu'on violê les

cérémonies facrées.

la

Les enfans d'Héli étoient très-coupables aux yeux du Seigneur, parce qu'ils détournoient les hommes du facrifice du Seigneur. Ils aprenoient au peuple par leur éxemple à négliger d'ofrir des facrifices. Si les Prêtres qui font par leur charge le fel de la terre, & les foutiens visibles de la vertu & de la religion viennent à perdre pour elle le refpect: il eft incroïable combien leur éxemple devient contagieux, & avec quelle rapidité il eft capable d'éteindre la piété & la foi dans le cœur des peuples: C'est ce scandale, que Dieu met au rang des plus grands crimes, auquel les Prophétes atribuent principalement la ruine de Jérufalem & du Temple par Nabuchodonofor, & quia été la caufe des funeftes ravages, que les dernieres héréfies ont faits dans l'Occident, & dont la miféricorde feule de Dieu nous

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CHAPITRE

a préservés : * Mifericordia Domini quòd I. non fumus confumpti. Nous allons voir ARTICIF bien-tôt combien le crime de deux IV. Prêtres va coûter cher à tout Ifraël.

I.Rois II.

22.

t. 22.

Héli,qui étoit extrêmement vieux, * Lam. III. aïant apris la maniere dont fes enfans fe conduifoient à l'égard de tout le peuple d'Ifraël ; & qu'ils dormoient avec les femmes qui a veilloient à l'entrée du Tabernacle de .23. l'affemblée : Pourquoi, leur dit-il, faites-vous toutes ces mauvaises actions que j'aprens de tout le peuple? Ne faites plus cela, mes enfans: car les bruits qui me reviennent › que vous portez le peuple à violer la Loi du Seigneur, ne vous font pas avantageux.

.24.

On n'a que que des conjectures fur l'état & l'emploi de ces femmes. Les uns penfent que c'étoit des perfonnes qui fe retiroient par piété dans le Temple, pour y paffer leur vie dans le jeûne, dans la priere, & dans les autres éxercices de religion comme faifoit la Luc II. 27. Prophéteffe Anne. D'autres croïent que c'étoit de jeunes filles, qui fe dévoüoient au fervice du Temple pour

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a Hébr. Militabant, ou, fervoient.

CHAPITRE

I.

IV.

quelque tems, afin de s'y former à la piété, comme on le dit de la fainte Vierge; & afin de s'y ocuper à difé- ARTICLE rens miniftéres, qui demandent l'induftrie & l'adreffe des femmes, com- I.Rois II. me de faire les vêtemens facrés, de les laver, de les tenir dans une propreté & dans une décence convenable. Il y a de l'aparence que ces deux Prêtres cherchoient également à corrompre la pureté, des unes & des autres. C'est ainfi que Dieu a coutume de venger fa fainteté outragée, en livrant à des paffions d'ignominie ceux qu'il avoit élevés au-deffus de la tête des peuples, &. en les rabaiffant fous leurs pieds par des fcandales honteux & facriléges.

a

פללו :

אלהים.

Si un homme péche contre un y. 25. homme, on peut lui rendre Dieu favorable; mais fi un homme péche contre le Seigneur, qui priera pour lui? Ou Lorfqu'un homme en ofenfe un autre, ila y a des Juges pour régler la peine qu'il mérite: Mais fi c'eft le Seigneur qu'il ofenfe, qui fe brendra le juge pour faire la mê- 615-44an, me chofe par raport à lui? Les enfans d'Héli n'écouterent point leur pere, parce que le Seigneur les vouloit faire périr.

I.

I V.

Héli, qui étoit defcendu d'Aaron CHAPITRE par Ithamar fon fecond fils, éxerçoit ARTICLE en même-tems les fonctions de GrandPrêtre dans le Tabernacle du Sei1.Rois II. gneur, & celle de Juge fuprême fur le peuple d'Ifraël, après avoir fuccédé à Samfon dans cette derniere qualité. Mais fon grand âge l'avoit obligé de fe décharger fur les deux fils des principaux foins de fon double ministére. Au lieu de fuivre leur conduite, dont il répond, il n'eft averti de leurs défordres que par le bruit public; & oubliant ce qu'il doit qu'il doit par fa place à l'Etat & à la Religion, il n'écoute que les fentimens d'une fauffe tendreffe, & d'une molle indulgence. Il fe contente de leur faire des reproches foibles, vagues, généraux, fans émotion, fans infifter fur l'énormité & les conféquences de leurs crimes. Il leur remontre par une comparaifon de ce qui arrive parmi les hommes, qu'il eft plus dificile de trouver un interceffeur auprès d'un Juge, lorfque le Juge même a été ofenfé dans fa perfonne, que fi l'injure ne regardoit qu'un particu lier Que quoique tous les péchés ofensent Dieu, dont ils violent la Loi ; ileft néanmoins plus irrité de ceux qui ataquent directement fa Majefté, en

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