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quement à la maifon d'Aaron. On CHAPITRE verra néanmoins Samuël fon fils ofrir ARTICLE à Dieu des facrifices: mais ce ne fera ni comme Prêtre, ni devant le TaI. Rois I. bernacle; mais par un privilége de fa qualité de Prophéte, qui l'élevera audeffus des régles ordinaires, & le revêtira d'un pouvoir tout divin, comme le furent Elie, Elifée, & quelques

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1. Rois, IX.

7.3.

autres.

Elcana n'eft apellé Ephratéen, que parce qu'il faifoit fa demeure dans une ville fituée dans les montagnes d'Ephraïm, nommée Ramatha, ou Rama. Pour fe diftinguer des autres villes du même nom, elle avoit pris le furnom de Sophim, de Suph, un des ancêtres d'Elcana, qui avoit auffi donné fon nom à la contrée voisine, terre de Suph.

Il alloit de fa ville à Silo aux jours preferits a pour adorer le Seigneur des armées, & pour lui ofrir des facrifices.

Ces jours destinés aux affemblées générales de tout le peuple d'Ifraël, étoient les trois Fêtes folennelles de

Exod.XXIII. Pâques, de la Pentecôte, & des Tabernacles ou des Tentes : Et quoique

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lb. XXXIV.

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a Hébreu, à diebus in dies: tous les ans aux jours marqués.

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I.

la Loi ne fît qu'aux hommes une obligation étroite de fe préfenter alors CHAPITRE devant le Tabernacle du Seigneur ; les ARTICL femmes, les enfans & les efclaves des Hébreux de l'un & de l'autre fexe fe 1. Rois I. faifoient un devoir de religion d'y affifter auffi quand ils le pouvoient, pour 16. rendre à Dieu leur culte.

I.

Elcana, plein de piété, ne man- ". quoit point de s'y trouver, & d'amener toute fa famille à la ville de Silo, où l'Arche étoit établie dès le tems de Jofué.

Deut. XVI.

Deut. XVI,

Un jour qu'Elcana avoit ofert un fa- $.4. crifice, il diftribua.

Quand on ofroit des victimes pacifiques, le Prêtre, après avoir verfé leur fang au pied de l'Autel, & brûlé les graifles fur le feu, retenoit la poitrine & l'épaule droite, felon l'ordonnance de la Loi, pour fa fubfistance & rendoit le refte aux particuliers, qui en faifoient un repas religieux, auquel il leur étoit commandé d'inviter le Lévite, le pauvre, la veuve & l'orfelin. Et le maître de ce feftin facré donnoit à chacun des conviés la portion qu'il jugeoit convenable. On en voit un éxemple dans le repas que Joseph fit en Egypte à fes freres.

Il n'en donna qu'une à Anne, qui étoit . 5.

CHAPITRE 1.

ARTICLE 1.

celle qu'on avoit fervie↳ devant lui, parce qu'il l'aimoit.

L'obfcurité du termes facierum, que la Vulgate a traduit, triftis, 1. Rois I. a jété les Interprétes en diférentes explications. La plus naturelle eft de dire qu'Elcana prit la portion qu'on lui avoit préfentée par diftinction comme au pere de famille, qu'on avoit mife fous fes yeux, & en fa préfence, facierum ; & qu'il la donna à Anne, pour lui marquer fa tendreffe & fon eftime par la part la plus honorable. C'étoit aparemment l'épaule gauche, laquelle devenoit la principale après que le 1. Rois, X. Prêtre avoit pris l'épaule droite. Car nous verrons dans la fuite, que Samuël, avant que de facrer Saül Roi fur Ifraël, l'aïant invité au feftin du facrifice qu'il faifoit, le fit placer au haut bout de la table au-deffus de tous les conviés, & lui fit fervir l'épaule de la victime, qu'il avoit expreffément ordonné qu'on lui réservât.

23.24.

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Mais le Seigneur l'avoit renduë stérile. Hébr. Dominus concluferat vulvam ejus. C'est l'expreffion ordinaire de l'Ecriture pour marquer la ftérilité. C'eft la voix même de la religion, qui raporte tout à Dieu, & qui ne connoît qu'une fource de tous les biens: on n'a que ce

I.

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qu'il donne ; & l'on ne peut avoir d'ailleurs ce qu'il refufe. Ce langage de CHAPITRE piété, auquel on ne peut trop fe fami- ARTICLE liarifer, avertit l'homme, toujours diftrait ou ingrat au milieu des bien- I. Rois I. faits qui l'environnent, que la fécondité en eft un que Dieu s'eft réservé, & auquel il préfide d'une maniere particuliere. Et il condamne l'injustice des maris, qui font quelquefois trop Hom. 1. de fentir à leurs époufes le malheur de Anna. n'avoir point d'enfans, en oubliant qu'ils n'en peuvent obtenir que par une grace de fa Providence.

S. Chryfoft.

Sa rivale ne ceffoit auffi de l'irriter &. 6. de la piques, pour lui arracher quelques plaintes à ce fujet. Elle en ufoit ainfi tous 4.7. les ans, lorfque le tems de monter au Temple du Seigneur étoit venu; & elle la piquoit par fes reproches : ] ce qui lui faifoit répandre des larmes, & l'empêchoit de manger.

Phenenna joüiffoit de toutes les bénédictions de la Loi, & fembloit feule avoir part aux victimes de l'Autel, & au festin sacré. Elle rempliffoit, felon l'expreffion de l'Ecriture, toute la pr. cxxvi. maison comme une vigne féconde, & voïoit avec complaifance le grand nombre de ses enfans, comme de nou

veaux plans d'oliviers, couronner la

CHAPITRE
I.

I.

table: pendant qu'Anne réduite à une trifte folitude, portoit les marques de ARTICLE la colere de Dieu. Phénenna, qui eft le modéle des faux juftes, qui fe fla1. Rois I. tent d'être faints, parce qu'ils font dans la participation des choses faintes, ne jugeoit d'elle-même que par les aparences. Elle fe comparoit à fa rivale, & n'avoit que du mépris pour elle. Elle augmentoit le déplaifir fi naturel de la ftérilité par les infultes piquantes qu'elle lui faifoit, furtout aux jours de Fêtes, où fon malheur devenoit plus vifible, pour lui arracher quelque murmure; & elle vouloit couvrir l'injuftice de fes outrages par l'autorité de Dieu même, en lui reprochant, que c'étoit lui qui l'avoit rendue ftérile.

Ce qui lui faifoit répandre des larmes, &l'empêchoit de manger. Mais Anne, qui eft le modéle des vrais pénitens, ne cherche point à fe juftifier, puifque la Loi fembloit la condamner. Elle fe juge indigne de participer à l'Autel, puifque fon état l'avertit qu'elle eft dans la difgrace de Dieu. Elle fe traite en excommuniée, puifqu'elle en porte les marques. Et par une douceur anticipée de l'Evangile, elle ne s'irrite point contre fa rivale: elle ne s'en

A

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