clat qu'elles puiffent avoir aux yeux du fiécle prophane. Il ne parle de ces illuftres coupables qu'en paffant, que par ocafion, & qu'autant qu'ils font propres à relever la gloire de la Religion; en prouvant, par leur punition éxemplaire, la certitude des menaces divines, & la févérité de fa vengeance. Cet Ouvrage conserve partout ce caractére fingulier, & fuit partout le même plan. Quoique les Ecrivains,qui en ont fourni les Mémoires foient diférens pour l'âge, l'efprit & les inclinations; ils s'acordent tous à réserver uniquement pour la vertu & pour la piété leur eftime & , leurs loüanges; à combatre tous les vices, à réprimer toutes les paffions, fans les perdre jamais de vûe, fans en épargner aucune & fans rien donner à la prévention, aux conjectures, aux aparences, ni aux confidérations humaines. Ils gardent une parfaite uniformité dans les principes, dans les fentimens, & même dans le ftyle, dont la fimplicité & la naïveté admirable, dédaignent tout art, toute afectation & tout ornement; ce qui montre qu'ils n'ont tous été que les Sécretaires du même Esprit de vérité & de fainteté, qui a dicté à chacun ce qu'il devoit écrire pour l'inftruction des fiécles à ve nir. La principale fin que le Saint-Efprit a envifagée dans cette Hiftoire, toute fainte & toute confacrée à la piété, a été d'imprimer profondément dans nos cœurs la Foi de la Providence divine, qui eft le premier fondement de la Religion, le lien le plus naturel & le plus intéressant qui puiffe atacher les hommes à l'Auteur de toutes chofes. Il a voulu rendre la Divinité continuellement préfente à leurs yeux, & les convaincre par une longue fuite d'événemens fenfibles, & par une variété de faits éclatans; qu'il voit tout, qu'il préfide à tout, & difpofe de tout; que la fituation d'une famille obfcure, & le fort d'un particulier atirent son atention autant que le gouvernement des Empires; & que fa fageffe toute puiffante arrange feule, felon ses vûës de miféricorde ou de juftice, tout ce qui arrive dans l'Univers.Dieu apelle, quand il veut, la famine, la contagion, la guerre, comme les miniftres de fa colere, & les arrête quand il lui plaît. Il leur prefcrit le cours, la mefure, la durée, où ils doivent fe renfermer ; & il leur marque les têtes qu'il veut épargner. Avec la même autorité,il fubftitue àces fléaux, l'abondance, la profpérité, & la paix : il acorde la victoire, les reffources, les fuccès; & il éxécute toutes fes volontés par les inftrumens qu'il juge à propos d'emploïer, fans qu'il arrive jamais rien dans le monde, que ce qu'il a réfolu dans fon Confeil éternel. Pour parvenir infailliblement à fon but, Dieu ne se - contente pas d'éxercer fon pouvoir fur les causes néceffaires, fur les Loix communes de la nature, fur les accidens de la vie, & fur les événemens extérieurs. Il étend fon empire invifible même fur les caufes libres. Il influe dans les mouvemens in |