plus d'impreffion. Il réduit les leçons en actions, & les régles en pratique. Il rend réelles & préfentes les promeffes & les menaces. Il ouvre à tous ceux qui font élevés en autorité, un théatre public pour faire représenter par une nation entiere, dont ileft le Législateur & le conducteur, & par les Princes mêmes, qui la gouvernent fous fon nom, tout ce qu'il leur importe infiniment de bien favoir, & de n'oublier jamais. Il leur aprend par des faits finguliers, & par des événemens éclatans: Quelle eft l'origine de la Puiffance Souveraine: Quelle en eft la destination, & la fin: Quels

I. Origine de

en doivent être l'usage, les devoirs & les régles: Enfin, quelle eft la premiere caufe de la profpérité des Roïaumes & des Rois, & celle de leur malheur, & de leur ruine.

En premier lieu, l'Histoi

la Puillan- re Sainte manifefte claire

ce Souve

raine.

ment, que Dieu eft l'unique

fource de l'autorité, dont les

Princes font revêtus : que c'est en fon nom qu'ils décident, & qu'ils ordonnent : que c'eft lui qui régne fouverainement par eux; & que c'eft contre lui qu'on s'éleve, quand on leur réfifte. Mais il les avertit en même-tems, que plus il les aproche de fon Trône, plus il les éxami

ne de près, & en éxige plus de fidélité & de zéle: qu'à proportion qu'il leur communique plus de traits de fes perfections divines, en les rendant les dépofitaires de fa Puiffance, de fa Justice & de fa Providence, ils doivent lui reffembler davantage par leur conduite qu'il ne les a affociés à son indépendance, & à fon Empire fur les biens, fur la liberté, & la vie des hommes, qu'afin de leur atirer, de la part des Peuples, une obéïffance plus prompte, & de les mettre en état de les gouverner avec plus de facilité & de succès. Respectez votre pourpre, leur dit faint Grégoire de

s. Greg de Naz

?

II, & III.

Fin & ré

Souverai

де.

Nazianze, « reconnoissez le grand mystére de Dieu » dans vos personnes. Il gou» verne par lui-même les choses célestes : il partage celles de la terre avec vous:

Cette même Hiftoire des

gles de la Rois enfeigne encore aux Puilla.ce Princes la fin qu'ils doivent fe propofer, & les régles qu'ils doivent fuivre dans lufage de l'autorité que le Ciel leur a confiée. Elle leur aprend, par les éxemples des plus grands Rois, à raporter toute leur puiffance au fervice du Maître dont ils l'ont reçûë; à lui obéir les premiers, pour le faire obéïr

par les autres; à à le confulter fur toutes leurs entreprises, & à lui rendre toute la gloire des succès : enfin, à prendre de lui l'ordre & les motifs pour déclarer la Guerre, pour faire la Paix, pour donner des Loix. Elle leur montre des modéles acomplis de la douceur, & de la modération avec lesquelles ils doivent conduire cette grande famille, dont Dieu même eft le Pere, & dans laquelle il ne leur permet d'envisager leurs fujets, que comme autant * de freres én minorité,

* Que le cœur de celui qui fera élû Roj, dit le Seigneur, ne s'éleve point d'orgueil au-def fus de fes Freres. Déuter XVII, 20. Le Roi · David fe tenant debout devant l'Affemblée des Etats du Roiaume, leur dit : Ecoutez-moi, mes Freres,&mon Peuple. L. Paralip. XXVIII. 2.