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ans. Il étoit membre de l'académie de peinture.

COLOMBI, Voyez COLUMBI. 1. COLOMBIERE, (Claude de la) jéfuifte célebre, né à Saint-Symphorien, à deux lieues de Lyon, fe fit un nom dans fa compagnie par fes talents pour la chaire. La cour du roi Jacques II l'écouta pendant deux ans avec plaifir & avec fruit; mais foupçonné, & non convaincu, d'être entré dans une conf piration, il fut banni de l'Angleterre. Il mourut à l'âge de 41 ans, le 15 février 1682, à Parai dans le Charolois. C'eft lui qui, avec Marie Alacoque, a donné une forme à la célébration de la folemnité du Cœur de Jefus, & qui en a compofé l'office. Ce jéfuite avoit l'efprit fin & délicat, & on le fent malgré l'extrême fimplicité de fon ftyle, dit l'abbé Trublet en parlant de fes Sermons, publiés à Lyon, 1757, en 6 vol. in-12. Il avoit fur-tout le cœur vif & fenfible : c'eft l'onction du P. Cheminais, mais avec plus de feu. L'amour de Dieu l'embrafoit. Tout dans fes Sermons refpire la piété la plus tendre, la plus vive: je n'en connois point même, qui ait ce mérite dans un degré égal, & qui foit plus dévot fans petiteffe. Le célebre Patru, fon ami, en parloit comme d'un des hommes de fon temps, qui pénétroit le mieux les fineffes de notre langue. On a encore de lui des Réflexions morales & des Lettres fpirituelles.

II. COLOMBIERE, Voyez VULSON.

COLOMIÈS, (Paul) né à la Rochelle en 1638, d'un médecin Proteftant, parcourut la France & Ja Hollande, & mourut à Londres le 13 janvier 1692, à 54 ans. La république des lettres lui doit plufieurs ouvrages fur les citoyens qui l'ont illuftrée. I. Gallia Orientalis, réimprimée en 1709, in

·

4°, avec les autres Opufcules; par les foins du favant Fabricius. Cet ouvrage, plein d'érudition roule fur la vie & les écrits des François favants dans les langues Orientales. II. Italia & Hifpania Orientalis, in-4o,1730, dans le goût du précédent. III. Bibliothéque choifie, en françois, réimprimée en 1731 à Paris, avec les remarques de la Moanoie: on y voit une grande érudition bibliographique. IV. La Vie du Pere Sirmond, 1671, in12. V. Theologorum Presbyterianorum Icon. Il fait éclater, dans cet ouvrage, fon attachement pour le parti des Epifcopaux. Le miniftre Juricu beaucoup moins impartial & moins honnête-homme que Colomiès, qui rendoit justice à tous les partis, le déchira d'une maniere indigne dans fon libelle de l'Esprit d'Arnauld. VI. Des Opufcules critiques & hiftoriques, recueillis & mis au jour en 1709, par Albert Fabricius. VII. Mélanges hiftoriques, &c. in-12. C'eft un recueil de plufieurs petits traits curieux & agréables, fur quelques gens-de-lettres. Colomiès n'étoit pas un favant à découvertes. Son talent étoit de profiter de fes lectures: il mettoit à part les chofes fingulieres, & en ornoit fes livres. Il y a du bon dans les fiens; mais l'ordre y manque. Il connoiffoit bien la bibliographie, & il a été utile à ceux qui fe font appliqués à cette fcience.

COLOMNA, voyez XVI. CoLOMNE & COLUMNA.

COLONIA, (Dominique de ) né à Aix en 1660, jésuite en 1675, mourut à Lyon le 12 feptembre 1741, à 82 ans. Cette ville, qui le pofféda pendant 59 ans, lui faifoit par eftime & par reconnoiffance une penfion annuelle. Les fruits de fes travaux littéraires font: I. Une Rhéthorique en latin, , in-12; reimprimée jufqu'à 20 fois, parçe

qu'elle eft affez méthodique, & or. née d'exemples en général bien choifis. Cet ouvrage, adopté dans prefque tous les colleges des jéfuites, a eu moins de vogue depuis leur destruction. II. La Religion Chrétienne, autorisée par les témoignages des Auteurs Payens, in-12, 2 vol. Colonia avoit lu cet ouvrage, par parties dans l'académie de Lyon, dont il étoit membre; cette compagnie applaudit à l'entreprise & à l'exécution. L'auteur n'avoit jamais féparé l'étude de la religion, de celle des auteurs profanes: on le voit affez par les recherches qui enrichiffent cet ouvrage. III. Hiftoire Littéraire de la ville de Lyon, avec une Bibliothéque des Auteurs Lyonnois facrés & profanes, in-4o, 2 vol. Le premier eft confacré aux antiquités de Lyon; le second à l'hiftoire littéraire de cette ville. L'hiftorien a omis beaucoup d'écrivains Lyonnois, & a parlé ou superficiellement ou inexactement de plufieurs autres. IV. Bibliothèque des Livres Janféniftes, in - 12, 2 vol. cenfurée à Rome en 1749, & reproduite à Lyon, fous le titre de Dictionnaire des Livres Janféniftes, in-12,4 vol., 1752. On trouve à la fin une Bibliothèque Anti-Janséniste. Les hommes fages verront que dans la premiere & dans l'autre il auroit pu fe livrer à un zele moins amer, & dans la feconde indiquer quelquefois des auteurs plus modérés. Ce jéfuite fe piquoit beaucoup de connoître l'antiquité : les enneque fa préfomption lui avoit faits à Lyon, fe propoferent d'effayer fes forces en ce genre. On fait faire un pot de plomb, avec une infcription antique; on l'en

mis

terre

pendant quelques jours; & on le lui envoie, comme un monument déterré dans un champ. L'habile antiquaire donne dans le piege, & fait une Differtation dans le

imprimer

Journal de Trévoux, (décembre 1724) dans laquelle il prodigua une érudition qui l'auroit couvert de ridicule, fi ces fortes de méprifes ne lui avoient été communes avec d'autres favants. Voyez l'art. d'Et.© CHAMILLARD.

COLONIA, (Victoria) Voyez 1. AVALOS... & METELLI,

I. COLONNE, (Jean) eft un de ceux qui ont le plus contribué à la grandeur & à l'élévation de fa famille, l'une des plus illuftres d'Italie, & très-féconde en grandshommes. Fait cardinal par Honoré 11. en 1216, & déclaré légat de f'armée chrétienne, il contribua beaucoup à la prife de Damiette, par l'ardeur avec laquelle il anima les chefs & les foldats. Les Sarrafins l'ayant fait prifonnier, le condamnerent à être fcié par le milieu du corps; mais, fur le point de fubir ce fupplice barbare, fa conftance furprit fi fort ces infideles, qu'il lui donnerent la vie & la liberté. Il mourut en 1245. L'hôpital de Latran eft un monument de fa piété.

11. COLONNE, ( Jean ) Dominicain, de la même famille que le précédent, archevêque de Meffine, fut chargé de plufieurs affaires importantes. Il mourut en 1280. On a de lui: I. Traité de la gloire du Paradis. II. Un autre Du malheur des Gens de Cour. III. La Mer des Hiftoires jufqu'au regne de S. Louis, roi de France. Il ne faut pas confondre ce livre avec une compilation intitulée: La Mer des Hiftoires, Paris, 1488, 2 vol. in-f°. & depuis avec des augmentations. Ceileci eft d'un théologien jacobin nommé BROCHART, qui la fit paroître, en latin, l'an 1475, fous le titre de Rudimentum Novitiorum, in-fo.

III. COLONNE, (Gilles) autrement GILLES DE ROME, Ægidius Roma, général des Auguftins, puis archevêque de Bourges, fut le prez

mier de fon ordre qui enfeigna dans l'univerfité de Paris. Son fiecle, prodigue de titres, le furnomma le Dodeur très-fondé, ( DOCTOR fundatiffimus.) Philippe le Hardi, à qui fon mérite l'avoit rendu cher, lui confia l'éducation de Philippe le Bel. Le maître infpira à fon éleve le goût des belles lettres. Ce fut pour ce prince qu'il composa le traité De Regimine Principum: Rome, 1492, in-f., & Venife, 1498. L'art du gouvernement y eft comparé au jeu des échecs. Jean de Vignay en fit, fous Philippe de Valois, une traduction qui eft en manufcrit dans quelques bibliothèques. Dans un chapitre de fon ordre, on ftatua qu'on recevroit fes opinions dans les écoles. Colonne mourut à Avignon en 1316. Son corps fut porté à Paris, où l'on voit fon tombeau, chargé de cette Epitaphe emphatique: Hic jacet aula morum, vita munditas, Archi-Philofophia Ariftotelis perfpicaciffimus commentator, của vis & Doctor Theologiæ, lux in lucem reducens, &c. On a encore de lui divers Ouvrages de philofophie & de théologie: Rome, 1555, info. Voyez AVERROÈS.

IV. COLONNE, (Jacques) fut élevé au cardinalat par Nicolas III. Il eut beaucoup de part aux démêlés qui agiterent Rome, fous Boniface VIII. La famille de ce pontife, qui étoit celle de Cajetan, du parti des Guelfes, n'avoit jamais été en bonne intelligence avec celle des Colonnes, de la faction des Gibelins. (Voyez BUONDELMONTE.) Les cardinaux de cette famille s'étoient oppofés à l'élection de Boniface, dont ils connoiffoient l'humeur altiere & emportée. Pour s'y dérober, Jacques Colonne & Pierre fon neveu, cardinal comme lui, fe jeterent dans Paleftrine, où Siarra Colonne, un de leurs coufins, commandoit 'alors, Boniface s'étant rendu maître

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de la ville, lança les foudres eccléfiaftiques contre les rebelles priva Jacques & Pierre de la pourpre, excommunia Sciarra, & mit leurs têtes à prix. Sciarra fuyant cette perfécution, fut pris fur mer par des pirates, & mis à la chaîne. Cette condition, toute déplorable qu'elle étoit, lui paroiffoit préférable à celle où la vengeance du pape l'auroit réduit. Philippe le Bel le fit délivrer à Marseille, où les pirates l'avoient conduit, & l'envoya en Italie, l'an 1303, avec Guillaume de Nogaret, pour enlever Boniface. Ils furprirent le pontife à Anagni, où l'on dit que Sciarra Colonne lui donna fur la joue un coup de fon gantelet: (Voy. BoNIFACE VIII.) Jacques Colonne l'objet de cet article, mourut en 1318.

V. COLONNE, (François) né à Venife, & mort en cette ville en 1527, à l'âge de plus de 80 ans, étoit jacobin. Il s'eft fait connoître par un livre fingulier & rare intitulé Hipnerotomachia Poliphili, (c'eft le nom fous lequel il s'eft déguifé) imprimé à Venife, en 1499 & en 1545, info. Le ftyle obfcur & énigmatique de cet ou vrage a donné lieu à bien des interprétations arbitraires de la part de ceux qui ont cherché à l'approfondir. Des gens, d'ailleurs pleins de favoir & de bon fens, ont prétendu y trouver les principes de toutes les fciences. Des adeptes y ont cherché le grand-oeuvre, & n'ont pas manqué de l'y trouver. Ce livre a été traduit en françois, par Jean Martin: Paris, 1561, in-f°.

VI. COLONNE, (Jean) cardinal, fut maltraité par Sixte IV & par Alexandre VI; & trèseftimé par Jules II, qui lui confia les charges les plus impor tantes de la cour de Rome. I

mourut le 26 septembre 1508, à

51 ans.

VII. COLONNE, (Fabrice) célebre capitaine, fils d'Edouard CoZonne duc d'Amalfi, s'attacha au roi de Naples, & devint ennemi irréconciliable de la maifon des Urfins à laquelle il fit la guerre. Le roi de Naples le nomma connétable, & Charles V lui continua cette charge importante. Fabrice Colonne commandoit l'avant-garde à la bataille de Ravenne en 1512, où il fut fait prifonnier. Alfonfe, duc de Ferrare, le mit en liberté. Fabrice rendit à fon tour de grands fervices à fon libérateur contre Jules II. Ce héros mourut en 1520, avec la réputation d'un homme également habile dans la politique & dans les armes.

VIII. COLONNE, (Marc-Antoine) fe fignala dans les guerres d'Italie, principalement contre les François. La paix ayant été conclue en 1516, François I l'attira dans fon parti, & en reçut de grands fervices. Il fut tué au fiége de Milan, en 1522, d'un coup de coulevrine, que Profper Colonne, fon oncle, avoit fait pointer contre lui, fans le connoître. Il étoit dans la 50° année de fon âge.

IX. COLONNE, (Profper) de la même famille, fils d'Antoine, prince de Salerne, embraffa le parti des François, lorfque Charles VIII entreprit la conquête du royaume de Naples; mais fa politique le jeta enfuite dans le parti de leurs ennemis. En 1515, il entreprit de défendre le paffage des Alpes contre les François, qui le furprirent en dînant à Ville-Franche du Pô. Il fut fait prifonnier & mené en France. Dès qu'il eut fa liberté, il reprit les armes avec plus de vigueur. Egalement animé par la vengeance & par fon courage, il défit les François à la bataille de la Bicoque,

le

en 1522. Bonnivet ayant bloqué
Milan quelque temps après, Co-
Lonne le força de s'éloigner. Ce gé-
néral mourut l'année suivante,
30 décembre 1523, à 61 ans. Il
avoit une fi grande réputation,
qu'on n'entendoit que ces mots
dans le camp des François: Courage!
Milan eft à nous, puifque Colonne est
mort. Il fit la guerre avec plus de
fageffe que d'éclat, manquant de
l'activité néceffaire pour fatiguer
ou furprendre l'ennemi; mais
ayant une vigilance extrême pour
n'être pas furpris.

X. COLONNE, (Pompée) eut pour tuteur Profper Colonne, fon oncle, dont nous avons parlé dans l'article précédent. Ce fut par fon ordre qu'il s'attacha à l'état ecclé-\ fiaftique. Son penchant étoit pour les armes, & il ne les quitta point. Pourvu de l'évêché de Riéti, de quelques abbayes & de plufieurs prieurés, il fe battit en duel avec un Espagnol, & fut fi fâché qu'on vint les féparer, qu'il mit fa foutane en pieces. Léon X l'honora de la pourpre. Pompée Colonne, toujours emporté par fon humeur guerriere, fe fignala dans les querelles qu'occafionna l'élection de Clément VII, appelé auparavant Jules de Médicis. C'est ce qui donna lieu à cette épigramme : Ecce iterùm è fummo dejecam culmine

Romam,

Pompei & Juli mens furiofa pre

mit.

Brute! pium Photine! pium nunc fringite ferrum:

Quid fervaffe juvat, fi peritura fuit? Clément VII l'ayant privé du cardinalat & de fes bénéfices, Colonne prit Rome avec Hugues de Moncade. L'année d'après (1527) le connétable de Bourbon vint affiéger cette ville, livrée au-dedans à la difcorde, & exposée au-dehors aux armes

des Impériaux. Clément, arrêté au château Saint-Ange, eut recours à celui qu'il avoit dépouillé du cardinalat. Colonne, affez généreux pour tout oublier, travailla à procurer la liberté du pontife, qui le rétablit, & lui donna la légation de la Marche-d'Ancone. Il mourut le 28 juin 1532, à 53 ans, viceroi de Naples. Ce cardinal aimoit les lettres, & les cultivoit avec fuccès. On a de lui un poëme De laudibus Mulierum, qu'on trouva en manufcrit dans la bibliothèque Vaticane. Il y célebre les vertus de Vidoire Colonne, fa parente, veuve du marquis de Pefcaire, inviolablement attachée à la mémoire de fon époux, auquel elle confacra fon talent pour la poëfie. Voyez XVI. COLONNE.

XI. COLONNE, (Etienne) capitaine du xvre fiecle, fut élevé dans le métier des armes fous Profper Colonne fon parent, & fe fignala par fa valeur & par fa prudence. Il mourut à Pife en 1548.

XII. COLONNE, ( Marc - Antoine) duc de Palliano, grand-connétable de Naples, viceroi de Sicile, s'acquit beaucoup de gloire en commandant pour les Efpagnols. Il combattit en qualité de lieutenant-général & de général des galeres du pape, à la célebre batailJe de Lépante contre les Turcs, en 1571. A fon retour, Pie V, qui eut une joie extrême de cette victoire des Chrétiens, voulut que Colonne entrât à Rome en triomphe, à l'imitation des anciens généraux Romains. On dreffa des arcs triomphaux, fous lefquels il paffa, accompagné des captifs, entr'autres, des enfants du bacha Ali. Il monta au Capitole, & vint de-là au Vatican, où le pape, entouré des cardinaux, le reçut comme le chef du Chriftianifme pouvoit recevoir le vainqueur des Infideles; & le cé

lebre Muret fit fon panégyrique. Il mourut en Espagne, le 1er août 1585... Marc-Antoine COLONNE eít auffi le nom d'un savant cardinal de la même famille, qui fut archevêque de Salerne, & bibliothécaire du Vatican. Grégoire XIII, Sixte V & Grégoire XIV l'employerent dans diverfes légations. Il mourut à Zagarolla, le 13 mars 1597.

XIII. COLONNE, (Afcagne) favant cardinal, viceroi d'Aragon, évêque de Paleftrine, étoit fils de Marc-Antoine Colonne, duc de Palliano. Il mourut en 1608. On a de lui des Lettres & d'autres ouvrages, entr'autres, un Traité contre le cardinal Baronius, au fujet de la Sicile.

XIV. COLONNE, (Fréderic) duc de Tagliacozzi, prince de Bureto, connétable du royaume de Naples, & viceroi de celui de Valence, fut élevé à Madrid. Il rendit des fervices importants à Philippe IV. Son courage, fa probité & fa modération lui concilierent tous les cœurs. Il mourut en 1641, à 40 ans.

(

XV. COLONNE de Gioëni, (Laurent-Onuphre) connétable de Naples, neveu du précédent, fut grand d'Espagne, chevalier de la . Toifon d'or, prince de Palliano & de Caftiglione, & mourut le 15 avril 1689. Il eut pour femme Marie MANCINI, niece du cardinal Mazarin, laquelle s'étoit flattée d'époufer Louis XIV. On prétend qu'en partant pour fuivre fon époux en Italie, elle dit à ce monarque: Vous êtes Roi, vous m'aimez; & vous pleurez! & il faut que je parte !... Elle s'eft rendue célebre par fon apologie, qu'elle publia fous le titre de Mémoires, (petit in-12, Cologne 1676, & en italien 1678) par rapport aux tracafferies qu'elle eut à effuyer avec fon mari, dont les manieres étoient bien

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