Imágenes de páginas
PDF
EPUB

dépofitaires de l'autorité, par des détails peutêtre minutieux que l'efprit faifit de lui-même, & dont le fentiment ne fait que s'attiédir par

leur lecture.

J'explique dans ce Livre ce qui conftitue la gravité du crime en général; ainfi l'on connaît déja la nature & la gravité des crimes, qui font deux des choses avec lefquelles les Loix pénales ont des rapports néceffaires,

Il vaudrait certainement mieux empêcher les crimes que de les punir. Le quatrième Livre indique des moyens pour les prévenir; on y trouve fur chaque genre des idées générales relatives à ce fujet ; & à leur fuite, des idées par. ticulières fur chaque crime particulier.

Le cinquième Livre contient l'analyse des rapports naturels de l'homme qui ont amené la civilifation, l'origine, la nature & les progrès de la fociété. On y verra le développement de cette vérité, , que nos obligations fociales prennent leur origine dans notre intérêt à la fociété, & qu'elles doivent être en proportion directe avec lui: d'où il fuit que les Loix pénales qui furent faites lors de la naiffance des fociétés, où l'intérêt était très-vif, ne conviennent plus au temps préfent, où l'intérêt primitif eft prefque nul pour le plus grand nombre, & n'eft remplacé

que par des motifs qui ne peuvent pas lui être comparés.

Les voies ainfi préparées pour arriver à la fixation des I oix pénales, je commence le fixième Livre par an court expofé de leur origine, de leur févérité, de leur dégénération, & de leur rétabliffement dans l'ancienne févérité.

Enfuite je paffe à l'examen de celles qu'il faut conferver en y faifant quelques changemens. Je fais voir la néceffité de rejetter la peine de more fondée fur les qualités morales de l'homme, & fur la nature de la fociété qui ne doit admettre que des peines prifes des choses.

Cependant pour obtenir la fûreté & la tranquillité publiques, on eft forcé d'ajouter aux peines civiles des peines corporelles; mais feulement celles relatives à la liberté, qu'il ne faut pas laiffer aux méchans. La privation perpétuelle de la liberté comporte néceffairement la condamnation aux travaux publics.

J'examine enfuite les rapports néceffaires des Loix pénales, & l'influence de ces rapports furelles.

J'en conclus un ordre de tableaux pour les peines, conforme à celui des tableaux des crimes; j'en conclus pour chaque genre de crime une peine fondamentale dont les modifications doivent être relatives à la gravité particulière de

chaque crime. A la fuite du tableau des peines fondamentales, viennent les tableaux particuliers dans lefquels j'oppofe toujours le crime à la peine.

La néceffité de proportionner la peine à la gravité des crimes, ne permet pas de punir l'infraction des Ordonnances faites pour prévenir les crimes, de la même peine que ces crimes c'eft ce que j'obferve dans un Chapitre particulier, où j'indique l'efpèce de peine qui convient à cette infraction.

Je détermine dans le Chapitre trentième de ce. Livre, quels font les rapports que j'ai cru devoir établir entre les peines que j'indique & l'état civil des perfonnes.

Je fais voir dans le Chapitre trente-unième, qu'il ne faut point différencier les peines des Nobles & celles des non Nobles, quoique les premiers foient plus puniffables que les autres dans le cas du même crime, parce que par les peines des chofes, le rapport de la peine à l'intérêt, eft auffi jufte qu'il puiffe être.

Je finis ce Livre par rejetter les afyles ainfi que l'abolition des crimes, & par rendre à la Loi qui autorife le Souverain à faire grace, le vrai fens qu'elle doit avoir.

Puiffe mon travail être utile aux hommes, & me pas me faire d'ennemis; ie crois n'en point mériter. B iij

1

LOIX PÉNALES.

LIVRE PREMIER.

DES ACTIONS HUMAINES.

CHAPITRE PREMIER. Divifion Générale des Adions Humaines.

'HOMME eft le fujet fur lequel s'exercent les Loix pénales. Le crime en général eft la caufe de ces Loix: c'eft fur les crimes particuliers qu'il

[ocr errors]

faut les modifier leur fin eft la

sûreté & la tranquillité publiques.

Pour connaître l'homme il faut connaître fes

actions; c'eft d'après elles qu'on peut le juger.

A

« AnteriorContinuar »