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faciliter les travaux champêtres. Et pour qu'on trouve dans le temps les offrandes propres aux libations et les victimes dont la loi parle, on doit observer avec grand soin la coutume d'intercaler (49), que Numa avoit judicieusement établie, et qui s'est perdue par la négligence des Pontifes qui sont venus après lui.

Il ne convient pas de rien changer aux réglements qu'ont fait les Pontifes et les Aruspices, concernant l'âge et la qualité des victimes (50) qu'il faut sacrifier.

Pour ce qui est des prêtres, leur grand nombre et la destination particulière de ceux qui sont attachés au service de chaque divinité, les met en état, et de faire fleurir les religions auxquelles ils président, et de répondre sur le droit qui en dépend.

Maintenant comme Vesta (51), suivant la signification du mot grec, que nous avons presque retenu, peut être considérée comme le foyer intérieur de la ville, on ne doit préposer à son service que des vierges, afin qu'elles se donnent tout entières et sans partage à la garde du feu sacré, et que les femmes reconnoissent dans ce choix, qu'on exige de leur sexe une chasteté à toute épreuve.

30. Ce qui suit n'intéresse pas seulement la religion, mais le bon ordre de l'Etat, en ce qu'il est défendu de vaquer aux sacrifices particuliers sans y appeler les ministres publics; car, en bonne politique, le peuple doit tou

pus, ut sacrificiorum libamenta serventur fœtusque pecorum, quæ dicta in lege sunt, diligenter habenda ratio intercalandi est. Quòd institutum peritè à Numa, posteriorum Pontificum negligentiâ dissolutum est.

Jam illud ex institutis Pontificum et Aruspicum, non mutandum, est, quibus hostiis immolandum cuique Deo, cui majoribus, cui lactentibus, cui maribus, cui fœminis.

Plures autem Deorum omnium, et singuli singulorum Sacerdotes, et respondendi juris, et confitendarum religionum facultatem afferunt.

Cumque Vesta quasi focum urbis, ut Græco nomine est appellata, quod nos propè idem Græcum interpretatum nomen tenemus, complexa sit ei colendæ virgines præsint, ut advigiletur faciliùs ad custodiam ignis, et sentiant mulieres in natura foeminarum omnem castitatem peti.

30. Quod sequitur verò, non solùm ad religionem pertinet, sed etiam ad civitatis statum, ut sine iis qui sacris publicè præsunt, religioni privatæ satisfacere non pos

jours avoir besoin de l'aveu et de l'autorité des grands (52); outre que le ministère sacré étant distribué comme il est entre les prêtres, il n'y a aucune sorte de culte raisonnable qui ne se trouve dans leur ressort.

Car les uns sont établis pour appaiser les Dieux irrités, et ceux-là président aux sacrifices solemnels.

Et les autres ont charge d'interpréter les prédictions (53), non pas toutes, de crainte que cela fût infini, et que le secret de l'Etat se divulguât hors le collège de ceux qui le doivent

savoir.

31. Or un des plus grands et des plus importants emplois qui soient dans la république soit pour le droit, soit pour l'autorité qu'il donne, est sans contredit celui d'augure (54); et je ne dis pas cela par l'intérêt que j'y prends comme revêtu de cette dignité, c'est qu'en effet la chose est ainsi : car, quant au droit, qu'y a-t-il de plus grand que le pouvoir qu'il a de séparer les comices (55) et les assemblées dès le commencement de leur tenue, quelque magistrat qui les ait convoquées, ou d'en annuller les actes, de quelque autorité qu'ils soient émanés? qu'y a-t-il de plus absolu que de suspendre des entreprises de la dernière conséquence par ce seul mot, à un autre jour? qu'y a-t-il de plus magnifique que de pouvoir ordonner aux consuls de se défaire de leur magistrature? qu'y a-t-il de plus respectable que la liberté qu'il a d'accorder ou de refuser la permission de traiter avec le peuple? que de casser les loix qui n'ont pas été juridique

sint

continet enim Rempublicam consilio et auctoritate optimatum semper populum indigere; descriptioque Sacerdotum, nullum justæ religionis genus prætermittit.

Nam sunt ad placandos Deos alii constituti, qui sacris præsint solemnibus.

Ad interpretanda alii prædicta Vatum, neque multorum, ne esset infinitum, neque ut ea ipsa, quæ suscepta publicè essent, quisquam extrà collegium nosset.

31. Maximum autem et præstantissimum in Republica jus est Augurum, et cum auctoritate conjunctum : neque verò hoc quia sum ipse augur, ita sentio, sed quia sic existimare nos est necesse. Quid enim majus est, si de jure quærimus, quàm posse à summis imperiis, et summis potestatibus comitiatus et concilia vel instituta dimittere, vel habita rescindere? quid gravius, quàm rem susceptam dirimi, si unus augur ALIO DIE dixerit? quid magnificentius, quàm posse decernere, ut magistratu se abdicent Consules? quid religiosius, quam cum populo, cum plebe, agendi jus aut dare, aut non dare? quid legem, si non jure rogata est tollere? ut Titiam decreto collegii, ut

ment proposées, telles que la loi de Titius (56), qui fut abrogée en vertu d'un décret du collège des Pontifes, et les loix de Livius (56), qui le furent aussi de l'avis de Philippus, qui étoit augure en même temps que consul? et enfin qu'il n'y ait rien de bien fait de la part des magistrats, au dedans ou au dehors, s'il ne porte le sceau de son approbation?

?

XIII. ATT. Je conviens que ces attributions sont magnifiques; mais à propos, dites-moi je vous prie, que pensez-vous du différend qui est entre deux de vos meilleurs augures, Marcellus et Appius (57), car leurs livres me sont tombés entre les mains? l'un veut que les auspices n'aient été inventés que pour l'utilité de la république, et l'autre prétend au contraire qu'en les suivant, on peut prévoir l'avenir.

MAR. Pour moi, si vous m'en demandez mon avis, je crois sincèrement qu'il y a un art de prédire auquel les Grecs ont donné un nom ; et que le vol des oiseaux et les autres signes que nous faisons profession d'observer, en font une partie : je ne vois pas après tout, quelle raison je pourrois avoir de n'en pas convenir; puisqu'il est constant, parmi nous, qu'il y a des Dieux; que le monde est conduit par leur esprit; que leur bonté les fait pourvoir à nos besoins, et qu'ils sont maîtres de nous donner des marques de ce qui doit arriver : voilà ce qu'on dit communément pour le

prouver.

33. Ajoutez à cela que l'histoire de notre

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