TRAITÉ DES LO I X, DE CICERON, TRADUCTION AVEC DES NOTES PAR M. MORABIN. NOUVELLE EDITION, Revue, avec le plus grand soin, sur l'édition PRÉFACE. LE Traité des Loix est un des plus précieux monuments qui nous restent de l'antiquité; et si parmi les ouvrages de Cicéron, que la barbarie et l'injure des temps nous ont ravis, nous regrettons par-dessus tous les autres la perte des six livres de la République, une partie de nos regrets doit certainement tomber sur ceux des Loix qui nous manquent; puisque ces derniers, avec les trois qui sont parvenus jusqu'à nous, étoient une suite de cet admirable systême. Cicéron, comme tout le monde sait, n'étoit pas seulement orateur et philosophe, il étoit homme d'Etat; je veux dire, qu'étant parfaitement au fait des intérêts de Rome, et possédant à fond le droit public et particulier, il joignoit aux spéculations les plus vastes, une grande pratique des affaires, dans laquelle il eut lieu de s'exercer pendant les temps les plus difficiles. Ainsi, nous ne saurions douter que, comme les amateurs de l'éloquence se forment au talent de la parole sur ce grand maître de l'art, ceux qui tiennent les rênes du gouvernement, n'eussent puisé dans ces |