TRAITE DE LA PETITE VEROLE, PAR M. THEOPHILE LOBB, Docteur en Mé- TRADUIT DE L'ANGLOIS Par M. P. B. Docteur en Médecine; Chez GUILLAUME CAVELIER, Pere, M. DCC. XLIX. Avec Approbation & Privilége du Roys I TRAITE DE LA PETITE VIROLE. SECONDE PARTI E. Contenant les Hiftoires de différentes petites Véroles, que j'ai eues à traiter; & quelques aphorifmes deduits de ces mêmes Hiftoires. HISTOIRE PREMIERE. E 8 Novembre 1709. le fils de M. Guillaume Atchifon Marchand Dra pier de Shaftsbury, âgé de douze ans ; fut faifi d'une péfanteur de tête, d'un II. Partie. A affoupiffement, & de légers friffons fuivis de la fiévre. §. 2. Le troifiéme foir de fa maladie, il avala une prife de thériaque de Venife. §. 3. Le quatrième jour, la petite vérole parut, & tous les fymptômes fébriles fe diffiperent. §. 4. Après que l'éruption fut faite, je fus prié de vifiter tous les jours le malade. Je trouvai fes puftules diftinctes, & peu nombreuses; il confervoir de l'appétit pour fa nourriture, qui, conformement à fon inclination, confiftoit en Gruau, pommes cuites, roties au beurre, à la biere, &c. § 5. Il dormoit bien, & fa maladie acheva fon cours régulierement fans le fecours des remédes. §. 6. HISTOIRE II. Petite Vérole confluente, E 18. Novembre 1709. le Els de M. Jean Pike Maître de Pofte à Shaftsbury, âgé de treize. ans, & d'une difpofition fcorbutique, fut faifi de friffons, d'envies de vomir, & d'un grand mal de tête; le tout fuivi d'une fiévre violente. §. 7. Le troifiéme jour de la maladie, il parut le matin, une multitude de petits boutons au vifage, & fur tout le corps; mais la douleur de tête, ni la fièvre ne diminuerent point. §. 8. M'étant trouvé ce jour-là par occafion. chez le malade, je fus prié de le voir, & de dire mon fentiment fur fon état. En conféquence, je déclarai au Chirurgien, qui en avoit foin, que la petite vérole étoit de l'efpèce confluente; que l'enfant fe trouvoit en danger; & que fi la fièvre ne fe moderoit pas, il tomberoit bien-tôt dans le délire; ce qui arriva comme je l'avois prédit, parce qu'on négligea les remèdes convenables. §. 9. Je fus appellé le feptième jour de la maladie, fur les deux heures du matin; mais le malade avoit déja pissé deux fois du fang tout pur. Je lui trouvai le pouls extrêmemenr élevé, vîte, & inegal; & fa poitrine fi remplie de flegmes, qu'il raloit beaucoup de la gorge. Je dis à fa mere que je défefpérois de fa vie; cependant, prié d'ef |