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SECTION III.

Méthode d'électrifer.

LA méthode d'électriser étant la partie la plus importante & celle qui exige le plus de connoiffance des principes de la science électrique, nous avons cru à propos de la placer ici, & de lui donner une étendue fuffifante. Pour cet effet, nous traiterons fucceffivement des machines électriques en général, des machines électriques pofitives, des machines négatives & de celles qui font pofitives & négatives, foit en même-tems foit tour-à-tour; des appareils qui ont rapport à la machine électrique; enfuite de l'électrifation de celle qu'on peut appeller fpontanée, & de celle qu'on nomme par communication, foit qu'elle foit pofitive, foit qu'elle foit négative. Nous traiterons dans des articles particuliers de l'électrisation par bain, par impreffion de fouffle, par aigrettes, par étincelles, par commotion. Nous rangerons fous ces titres les nouvelles méthodes. qui font en ufage depuis peu & qui y ont rapport. Nous parlerons enfuite du régime électrique ; des alimens propres à augmenter

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ou à diminuer la quantité de fluide électrique' fixe, de même que des vêtemens capables d'exciter plus ou moins d'électricité; des méthodes employées par divers favans; des remedes auxiliaires dont on s'eft fervi quelquefois en électrifant, & de quelques précautions qu'il eft à propos de prendre pour affurer le fuccès de l'électricité.

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Des machines électriques.

LA premiere machine électrique fut un

tube de verre qu'on frotta pour en faire naître une étincelle. La fatigue qu'on éprouvoit à électrifer de cette maniere étant trèsgrande, on eut recours à des machines de rotation à peu-près femblables à celles dont les couteliers fe fervent. A la place de la meule, on n'a qu'à y fubftituer un cylindre ou un globe de verre ou de fouffre, & on aura une idée affez exacte des anciennes machines électriques.

ARTICLE

PREMIER.

Des machines électriques pofitives, à plateau.

LES machines électriques pofitives, font celles qui fourniffent au conducteur & à

tous les corps qu'on lui préfente du fluide électrique. Les machines à rotation & à globe de verre dont nous venons de parler, font des machines électriques pofitives. Elles furent long-tems employées avec avantage, malgré leurs inconvéniens. Mais dès qu'on eut imaginé de fubftituer aux globes des plateaux circulaires de glace, on les abandonna entiérement. Les motifs de cette préférence furent la commodité & la facilité des opérations, ainfi que la certitude de l'effet dans les différentes températures de l'air.

La figure premiere représente une machine électrique pofitive à plateau. A, B est le deffus de la table ou tablette de la machine électrique. C, D font deux montans perpendiculaires, dont l'un D eft par en bas fixé à demeure avec fon entablement, & l'autre C par le moyen feulement de deux vis à oreilles. L'extrémité fupérieure de ces deux montans eft affujettie par le moyen du cintre E. Les lettres F, G, H défignent le plan circulaire de glace, de 18 , 24 ou 30 pouces de diametre, percé dans le milieu d'un trou rond, propre à recevoir l'axe I, K, qu'on voit dans la figure feconde; la manivelle fe voit en K, K. On apperçoit au milieu les deux platines de cuivre, dont l'une eft. fixe & l'autre mobile; celle-ci porte un

écrou qui fe monte fur une vis, prife fur la partie correfpondante de l'axe; L, L, L, L font quatre couffins de peau de basanne & remplis de crin.

Le conducteur M, M, eft un gros cylindre de cuivre terminé par deux boules. Au milieu de l'une d'elles, on a fait paffer un arc de cuivre qui porte à ses extrémités un godet de cuivre N, N, éloigné de la glace feulement de quelques lignes. Ce conducteur eft fupporté par une colonne de verre solide, dont le pied eft fixé par-deffous la table par le moyen d'un écrou qui fe monte fur le tenon qu'il porte. Quand le conducteur eft affez grand, on met deux colonnes; on n'en a repréfenté qu'une pour éviter la confufion des pieces dans la figure. Un excellent phyficien & chymiste, M. de la Métherie, dit qu'il s'eft apperçu depuis long-tems. qu'un fupport de verre n'ifoloit point affez le conducteur & qu'il falloit maftiquer ce support avec la réfine. Je fuis entiérement de cet avis & je penfe que fi on veut obtenir de grands effets, il faut avoir recours à ce moyen & paffer un vernis à la cire d'Efpagne fur les colonnes. P, P eft la tige de communication, qui unit le premier conducteur M, M, au fecond conducteur Q, Q, suspendu au plancher à une diftance fuffifante

par des cordons de foie & fermés dans des tubes de verre. R,R représente un électrometre dont nous parlerons dans l'article fuivant.

Lorsqu'on tourne la manivelle K, K, l'axe & le plateau de glace tournent en mêmetems; le frottement de la glace entre les quatre couffins, produit ou développe le fluide électrique. Celui-ci eft tranfmis par le moyen des godets & de l'arc métallique au premier conducteur ifolé par la colonne de verre 0, 0, delà par la tige de communication P, P, au fecond conducteur Q, Q, le fluide électrique tendant à fe mettre en équilibre, fe porte enfuite vers tous les corps qu'on en approche, fous la forme d'une étincelle, lorsqu'ils font à une jufte distance. Si ces corps font ifolés & unis au premier conducteur par une tige de communication, ils feront électrifés comme lui, & présenteront les mêmes phénomenes.

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Toutes les machines électriques ne font pas également bonnes, plufieurs conditions font néceffaires pour leur donner le perfectionnement dont elles font fufceptibles. Une petite machine électrique bien faite, peut produire de plus grands effets qu'une machine dont les dimenfions auroient plus d'étendue: ainsi il est indispensable de choisir une machine d'une bonne conftruction.

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