la regle X, le nombre des révolutions jufqu'à ce que la boule S foit parvenue à la diftance où les étincelles commencent à ne plus éclater. La fomme formée de ce nombre & de la premiere distance connue, fert à juger de l'éloignement total d'où partent les étincelles, & conféquemment de l'intensité de la vertu électrique: fi l'étincelle ceffe de partir avant que la derniere révolution de la rofette soit achevée, ou plutôt après sa premiere divifion, par exemple, le pas de vis étant d'une demi-ligne, on aura un vingt - quatrieme de ligne de distance fi la rosette eft divifée en douze parties, ou un quarante-huitieme de ligne de diftance, en fuppofant la rofette divifée en vingt-quatre parties. On feroit maître, en augmentant le diametre de la rofette & les divifions marquées fur la circonférence, de porter la précision à un point plus grand pour juger des diftances auxquelles partent les étincelles. Mais les bons phyficiens regardent cette précaution comme inutile, parce que tous les électrometres connus jufqu'à préfent ayant des défauts qui les empêchent de répondre parfaitement à l'idée que leur dénomination rappelle, ils ne doivent fervir que de moyens d'approximation: nous en parlerons plus en détail dans un autre ouvrage; des difcuffions de ce genre devant Tome II

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être regardées comme étrangeres à l'objet principal de ce traité.

2o. Le tabouret électrique (l'ifoloir) fert à ifoler les perfonnes qu'on fe propofe d'électrifer. Lorsqu'on commença à électriser, on employa des maffes de réfine qu'on verfoit fondues dans des moules circulaires ou carrés, & après qu'elles étoient refroidies, elles fervoient à ifoler les corps qu'on plaçoit fur leur furface fupérieure. Un des principaux inconvéniens de ces isoloirs, eft qu'en été ces maffes réfineufes s'affaiffoient fous le poids du corps d'un homme, & qu'en hiver elles fe gerçoient & donnoient occafion au fluide électrique de s'échapper par les fentes.

Les cordons de foie auxquels on eut auffi tecours pour fufpendre des fauteuils dans lefquels on plaçoit les malades, n'ayant pas de fixité, & entraînant d'autres inconvéniens qu'il eft facile de deviner, ont été rejetés.

On ne fe fert actuellement que du verre pour ifoler les corps qu'on veut électrifer. Pour cet effet, on les place fur l'ifoloir ou tabouret isolateur, A, fig. 13, pl. II. Il est formé par une planche (1), ou par un affemblage de plufieurs pieces de bois, fupporté

(1) Après l'avoir bien fait fécher au four, ou peut y paffer un vernis ou quelques couches de peinture à l'huile.

par quatre colonnes de verre qui font fixées folidement aux quatre coins dont on à eu foin d'arrondir les angles. La perfonne qu'on defire électrifer monte fur le tabouret ou ifoloir; on lui fait tenir à la main une tige de communication, c'eft-à-dire, une verge de métal, par exemple, de cuivre, laquelle est terminée à fes deux extrémités par une boule de même métal, fig. 19, pl. III. Cette tige, par l'extrémité oppofée à la main, eft mise en contact avec le premier conducteur de la machine électrique, & le fluide électrique produit par celle-ci, eft communiqué par le conducteur & partagé à la perfonne qui eft fur l'ifoloir, alors le fluide électrique ne pouvant fe diffiper facilement, ni se répandre dans le réfervoir commun, eft accumulé autour du corps électrifé. En jetant un coup d'œil fur la fig. 13, pl. II, on peut s'en former une idée.

Lorsque l'électricité dure long-tems, ou même lorsqu'on électrife un malade, on emploie un ifoloir beaucoup plus grand, afin' de pouvoir y placer une chaife ou fauteuil fur lequel la perfonne s'affied; voyez la fig. 9, pl. II. En B, on voit la figure d'un vale de verre dans lequel on place chaque pilier de verre de l'ifoloir. Au défaut de ces quatre petits vaiffeaux de verre, on aura quatre

gobelets qui empêcheront encore plus la diffipation du fluide électrique qui coule quelquefois fur la furface du verre. On n'en a repréfenté qu'un dans la figure; cette maniere d'ifoler eft ce que j'appelle la méthode du double ifolement.

On augmente encore confidérablement les dimenfions de l'isoloir, fi on fe propose d'ifoler en même tems un grand nombre de perfonnes alors fur un grand bâtis, folidement affemblé, & fupporté par un nombre proportionné de gros piliers de verre, on met plufieurs planches fur lesquelles on place plu. fieurs fauteuils rangés fur une ou plufieurs lignes. Des fils de fer, mis à propos le long de ces différentes rangées, tranfmettront facilement le fluide électrique à toutes les perfonnes qui feront fur cette efpece de parquet, auffi-tôt que la tige de communication fera tenue par l'une d'elles, & que la machine électrique fera mise en jeu.

. Il est encore facile d'ifoler le lit d'un malade, foit en le mettant fur le parquet-ifoloir dont nous venons de parler, soit en plaçant le lit fur quatre piliers de verre. Pour isoler un. lit ordinaire de cette derniere maniere rien n'eft plus fimple que l'efpece d'appareil que j'ai imaginé & fait exécuter, & qu'on voit repréfenté dans la figure 10, planche II

C'est un cylindre de bois OH, dans lequel on a formé deux cavités, l'une en haut, afin d'y inférer le pied du lit A, l'autre en bas pour y fixer une colonne de verre pleine B, & d'une épaiffeur proportionnée au poids du lit. On peut auffi mettre fous chaque pied un petit ifoloir, chacun à trois ou quatre piliers de verre, comme ceux qui fervent à ifoler une perfonne.

Si on doit électrifer un enfant, comme il feroit difficile de le retenir fur l'ifoloir, & que l'appareil pourroit l'effrayer, il eft à propos de faire monter fur le tabouret une autre perfonne qui le tiendra dans fes bras; alorstoutes les deux personnes feroient isolées.

30. L'excitateur eft un inftrument qui fert à exciter ou à tirer des étincelles d'un corps qui eft furchargé d'électricité. Il y en a de plufieurs fortes: l'un représenté, pl. II, fig. 14, eft nommé excitateur droit, ou excitateur à une branche. Il eft composé d'un manche de verre A, d'un gros fil de cuivre B, qui tient au manche par une virole de cuivre E, & qui eft terminé par une boule C. La chaîne D fert à transmettre l'électricité de la tige métallique au réservoir commun. Nous détaillerons en fon lieu l'ufage de cet inftru

ment.

On voit dans la fig. 6, pl. I, l'excitateur: