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L'amalgame électrique qu'on emploie pour fécher la glace dans plufieurs cas, & furtout pour donner plus d'activité à la machine électrique, fe fait de différentes manieres. On le compofe ordinairement avec parties égales d'étain & de mercure purs. Lorfque l'étain eft fondu dans une cuiller de fer, on le retire du feu & on mêle peu le mercure qu'on y verfe; pour produire un mélange plus intime on fe fert d'une fpatule de fer, enfuite on y ajoute un fixieme de craie pulvérisée, ou mieux de chaux de plomb, en poudre fine. Après on triture le tout dans un mortier de verre, jufqu'à ce que le mélange foit parfait. Il y en a qui ne veulent employer que le mercure & l'étain; mais s'il y a de la différence elle n'eft pas fenfible, fur-tout fi on a foin d'ôter la premiere couche d'amalgame après quelques tours, de, manivelle, & d'en remettre une nouvelle couche; d'autres fe fervent d'un amalgame fait d'une partie de zinc, & cinq fois autant de mercure. Avant de mettre l'amalgame fur les couflins on frotte légérement avec du fuif leur furface, & on faupoudre enfuite deffus l'amalgame qu'on preffe & étend plus exactement en frottant l'un contre l'autre deux des couffins. On fe fert encore pour ranimer l'élec

tricité de l'aurum mufivum ou or mufif, ä la place de l'amalgame ordinaire. C'est une préparation de mercure, d'étain, de fouffre & de fel ammoniac. On voit, dans les observations fur la phyfique & l'histoire naturelle, un détail du procédé que M. le marquis de Bullion emploie pour le faire. Voici celui de M. Caullet de Veaumorel. A deux onces d'étain pur, fondu dans un creuset, on ajoute quatre onces de fleur de foufre qu'on remue avec un tube de verre. Le creuset étant couvert, on le laiffe encore cinq minutes au feu, après ce tems, on l'en retire pour le laiffer refroidir. On met enfuite la masse en poudre dans un mortier de fonte, on la paffe au tamis de foie, on y ajoute une once de fel d'étain, préparé par l'efprit de fel, réduit en poudre : après, le tout est mêlé exactement. « Alors, mettez & taffez cette poudre dans un matras à long col, dont le cul & la moitié du col foient lutés de terre à four; bouchez le matras avec un bouchon de papier, mettez le cul du matras fur un lit de fable dans un creuset, ou un pot de terre qui fupporte l'action du feu; entourez de fable ce matras, & mettez le pot au milieu des charbons noirs; allumez alors doucement votre feu fous le manteau d'une cheminée,

par rapport aux vapeurs fulphureuses & à l'efprit de fel qui fe dégagent, & continuez votre feu jufqu'à ce que les vapeurs ne se dégagent plus avec rapidité, faites rougir le pot & maintenez-le dans cet état une heure; alors retirez les charbons & laiffez refroidir doucement. En caffant le matras vous trouverez au fond un pain d'or mufif, d'une couleur jaune. On y peut ajouter du fublimé corrofif, comme fel contenant de l'acide marin; mais il faut fe méfier de l'explofion volcanique qui arrive alors; & il est toujours bon de laiffer exposé le médans lange à l'air libre, pendant une heure, un mortier de fonte, afin que cette inflammation spontanée ait lieu avant que la matiere foit mife dans le matras, ce qui le feroit caffer; fi elle a lieu dans le mortier, il ne faut pas s'y oppofer, il s'agit feulement de couvrir le mortier avec une affiette; au bout d'une heure, la combinaison naturelle étant achevée, on peut employer la matiere & la mettre dans le matras. Le fel ammoniac & le mercure qu'on y ajoute ordinairement, tendent à le rendre beau, mais alors il eft moins doux & moins bon comme amalgame; car le fel ammoniac & le mercure n'agiffent que comme corps intermédiaires, qui, en fe fublimant, laiffent des pores, & des in

terstices qui rendent le grain de l'or mufif plus talqueux & plus brillant, mais moins bon pour amalgamer, à caufe que les petites écailles talqueufes ne veulent point crayonner fur le cuir (1). » L'ufage de cet amalgame confifte à en frotter la furface des couffins, après y avoir mis auparavant une légere couche de fuif pour fervir de mordant au cuir des couffins.

8°. Après avoir parlé des moyens d'augmenter la force & l'intenfité de la machine électrique, qui, dans quelques circonstances favorables peuvent être trop grandes, il est à propos de dire deux mots de quelques moyens qu'on peut employer pour la diminuer. La plupart font oppofés à ceux dont nous venons de parler dans le paragraphe précédent. Tels font ceux de tourner moins vîte la manivelle, d'ôter une partie de l'amalgame, &c. Mais il eft plus fimple de placer fur le conducteur le cône F de cuivre d'un pouce de bafe environ, & de deux pouces de hauteur, fig. 11, pl. II, ou de préfenter au conducteur pendant qu'on électrife la pointe de métal G, fig. 12.

(1) Defcript. de la machine électriq. négat, & pofit, de M. Nairne, pag. 161.

CHAPITRE I I.

De l'électrifation pofitive.

ON entend ordinairement par électrifation l'action d'électrifer les corps. On peut exciter l'électricité immédiatement dans les corps, ou bien après l'avoir fait naître dans certaines fubftances on peut la communiquer ainfi produite à d'autres êtres. De là deux manieres d'électrifer, l'une eft l'électrifation Spontanée, l'autre est l'électrifation par communication. Nous parlerons de toutes les deux.

ARTICLE

PREMIER.

De l'électrifation Spontanée, ou propre au corps

humain.

LORSQU'IL S'agit d'employer de nouvelles expreffions pour défigner des objets qui méritent d'être traités en particulier, on doit fe fervir, autant qu'il eft poffible, des mots déjà reçus, & confacrés par l'analogie des rapports. On appelle électricité fpontannée, celle qui naît comme d'elle-même dans des fubftances idio-électriques ou électriques par

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