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méthode que j'appelle de la double aigrette & qui paroît avoir plus d'efficacité que la méthode à fimple aigrette. Elle confiste à mettre le malade ifòlé ou la partie affectée entre deux pointes, dont l'une tienne au conducteur, & l'autre ne foit pas ifolée. Lorfque les pointes feront à une jufte distance on verra une double aigrette; & il y aura une circulation conftante du fluide électrique dès que la machine électrique fera mise en jeu. Elle eft analogue à celle que nous avons nommée dans le paragraphe précédent électrifation par double impreffion de fouffle. J'ai eu recours à la méthode de la double aigrette pour diffiper un engourdiffement à la main qui duroit depuis deux mois, & dont nous parlerons encore dans un autre occafion.

Une attention qu'on ne doit pas négliger lorfqu'on électrife par fouffle & par aigrettes, foit qu'on ne fe ferve que d'une platine, d'une pointe, ou de deux platines, & de deux pointes, le malade étant isolé dans quelques-uns de ces cas, c'eft de placer la partie affectée de telle maniere qu'elle re

(1) On pourroit la nommer méthode de l'aigrette & du point lumineux, mais celui-ci étant réellement une petite ais grette, on peut lui conferver la dénomination précédente.

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garde la pointe ou la platine par laquelle la diffipation du fluide électrique doit fe faire, afin que la matiere morbifique foit plutôt & plus facilement entraînée, & qu'elle traverse le moins de parties du corps qu'il eft poffible. On doit faire également cette remarque pour la méthode des étincelles dont nous allons parler, pour la commotion, & même pour l'électricité négative, ainfi que je l'ai pratiqué lorsque l'occasion s'en eft préfentée.

S. I V.

De l'électrifation par étincelles.

Entre deux corps arrondis dont l'un eft électrifé, tandis que l'autre ne l'eft pas, on voit éclater une étincelle électrique, lorfque ces deux corps font à une distance convenable. Dans l'électrifation par étincelle on ifole la perfonne qu'on defire d'électrifer & on la fait communiquer avec le conducteur électrifé; en approchant convenablement une boule de métal, v. g., d'une partie du corps, on verra briller une étincelle électrique. On peut électrifer ainfi les parties extérieures du corps, ou bien on peut se propofer de tirer des étincelles de quelques cavités. Les méthodes étant un peu différentes, nous les traiterons féparement,

No. 1.

Des étincelles tirées des parties externes du

corps.

Une perfonne étant placée fur l'ifoloir; & communiquant avec le conducteur électrique par le moyen d'une tige de communication, on en tirera des étincelles par le moyen d'un excitateur, lorfque l'on mettra la machine électrique en jeu. On appelle excitateur tout ce qui eft capable d'exciter une étincelle; ordinairement c'eft une tige de métal, terminée par une boule de même matiere, ainfi que nous l'avons dit plus haut. L'excitateur droit est trèscommode pour cet effet; on le voit repréfenté dans la fig. 14, pl. II, & nous en avons déjà donné la defcription: fon usage eft très-facile.

Le malade étant affis fur l'ifoloir, ou tabouret isolant, & communiquant avec la machine électrique en mouvement, une perfonne non isolée, & tenant en main cet inftrument, en approche la boule jufqu'à ce qu'elle foit à la diftance convenable pour en tirer une étincelle; diftance qui varie felon la force de la machine, la température de l'air, &c. alors on voit une étincelle élec

trique qui brille entre la boule de l'excitateur & la partie du corps à laquelle on a présenté cet inftrument. Avant qu'on tirât l'étincelle, le fluide électrique pénétroit le corps du malade, s'accumuloit au tour de lui & formoit une atmosphere électrique. En approchant la boule de l'excitateur, le fluide électrique qui tend à l'équilibre fe porte avec impétuofité vers la boule en brillant d'une vive lumiere & en faifant une explosion proportionnée à la denfité de l'étincelle. Le fluide électrique fe tranfmettant enfuite par la tige & la chaîne, fe diffipe dans le réservoir commun. Si on ne continuoit pas à faire agir la machine électrique, on ne pourroit tirer d'autres étincelles femblables à la premiere, le fluide électrique accumulé s'étant diffipé en tout ou en grande partie. Il faut donc, pour en obtenir d'autres continuer à faire tourner le plateau de verre qui communiquera du nouveau fluide électrique au conducteur & à la perfonne électrifée, lorsqu'on en approchera une feconde fois la boule de l'excitateur; voyez la fig. 22, pl. III, dans laquelle on repréfente la maniere de tirer de la main, v. g., des étincelles. En plaçant la boule de l'excitateur devant d'autres parties du corps, on en tireroit également des étincelles.

Par tout ce que nous venons de dire, on voit qu'après avoir tiré une étincelle avec l'excitateur, il faut l'éloigner de la perfonne électrisée, afin de donner au conducteur & au malade le tems de fe charger fuffisamment de fluide électrique. Sans cela, l'excitateur foutireroit le fluide électrique & le diffiperoit dans le réfervoir commun, à mefure qu'on le produiroit. On réuffit facilement fans aucune peine à éloigner & à approcher fucceffivement l'excitateur de la partie du corps qu'on veut électrifer par étincelles, en confidérant la main qui tient l'inftrument comme un centre de rotation, & en faifant décrire à la boule une portion de circonférence à droite ou à gauche, de haut ou de bas. Afin que l'étincelle qu'on veut exciter ait toute la force qu'elle peut avoir dans les circonstances où on opere, il faut que le mouvement qu'on fait pour rapprocher du malade la boule de l'excitateur foit rapide; s'il étoit lent tireroit en pure perte le fluide électrique. Toutes chofes égales, les étincelles font d'autant plus fortes qu'on charge pendant plus de tems le conducteur avant d'approcher l'excitateur.

on fou

D'autres caufes influent encore fur la force des étincelles, la grandeur du plateau de

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