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Cette méthode paroît plus efficace que celle de l'électrifation par fimple étincelle, mais elle eft plus douloureuse. On peut affoiblir le choc des étincelles en diminuant la double distance dont nous avons parlé. Je l'ai employée pour achever la guérifon de l'engourdiffement à la main dont j'ai parlé à la fin du paragraphe précédent, & il m'a paru que les progrès de la guérifon étoient plus rapides dans les tems qui correfpondoient à cette efpece d'électrifation, que dans ceux qui étoient relatifs à la méthode précédente, l'une & l'autre ayant été employées féparement.

On doit obferver, de quelque maniere qu'on tire les étincelles, de faire en forte que la diffipation du fluide électrique fe faffe immédiatement par la partie affectée, afin que la matiere morbifique foit directement entraînée au dehors.

N°. 2.

Des étincelles tirées de quelques cavités.

Il eft quelquefois néceffaire de tirer des étincelles de quelques parties internes, par exemple, dans l'intérieur de la bouche, de quelques dents; dans la cavité de l'oreille pour la furdité; dans celle du nez, &c. Avec

les appareils précédens on ne pourroit pro duire cet effet, du moins fans une grande dextérité & avec beaucoup de gêne. Car les étincelles qu'on voudroit tirer avec l'excitateur du fond d'une cavité, partiroient fouvent plutôt des bords. Afin de réuffir, il est donc indifpenfable d'employer d'autres inftrumens; leur conftruction eft fondée fur une expérience bien connue, c'eft que les étincelles électriques éclatent entre toutes les folutions de continuité des fubftances conductrices.

Les inftrumens imaginés pour produire l'effet dont nous parlons, font en général compofés d'un tube de verre, dans lequel on fait paffer un fil de cuivre terminé par une ou deux boules de même métal. La fig. 23, pl. III, en représente un. A, B défigne le tube de verre; D, G le fil de cuivre terminé en G par une pointe mouffe & en E par une boule de métal; C eft un bouchon de liege percé pour recevoir & fixer le fil de métal.

La figure 24 fait voir un inftrument femblable, avec la feule différence que le tube de verre eft un peu courbé vers une de fes extrémités, afin de le mieux infinuer dans le conduit externe de l'oreille ; & qu'en I, K, L on remarque un anneau, une virole de cuivre & un manche de verre que j'ai ajouté à cet inftrument, afin de le rendre

plus commode pour le tenir à la main dans cette opération. Je m'en fuis fervi dans le cas d'une dureté d'oreille qui a été guérie après quelques électrifations.

L'ufage de cet inftrument confifte à ifoler le malade qui tiendra par la main le manche K, L de cet inftrument, & qui enfoncera dans la cavité de l'oreille le bout A du tube. La machine électrique étant en action une perfonne non-ifolée approchera de la boule E celle de l'excitateur droit de la fig. 14, pl. II; alors on verra briller une étincelle entre les deux boules, une autre étincelle éclatera également entre le bout arrondi G & la partie de l'oreille qui lui répond: on tirera ainfi fucceffivement plufieurs étincelles.

Si on veut électrifer les deux oreilles l'une après l'autre, on place l'appareil décrit dans celle qui n'a pas été électrisé & on recommence l'opération. Mais fi on defire de les électrifer en même-tems & de faire paffer l'étincelle d'une oreille à l'autre, voici le moyen que j'ai pratiqué. Il faut avoir deux tubes recourbés comme celui de la figure 24, & le malade ifolé en tiendra un de chaque main. A une des boules de l'inftrument on attachera une chaîne, une tige de communication, ou mieux un ruban avec fil d'or ; & à l'autre bout, on présentera

l'excitateur droit, lorfque la machine fera en activité : alors le malade reffentira le choc 'de deux étincelles › une à chaque oreille. Voyez la figure 27, planche IV. A & B font les deux tubes de verre, décrits dans la figure 24, planche III, C le conducteur de la machine D la tige de communication du conducteur à une des boules du tube, E représente la boule de l'excitateur droit (figure 14) marquée C dans cette derniere figure, G eft la chaîne de l'excitateur qui traîne par terre.

On peut fe fervir à peu-près du même appareil pour donner la commotion; il faut feulement mettre en contact avec le crochet de la bouteille de Leyde le conducteur de la machine électrique & unir par une chaîne intermédiaire la furface extérieure de cette bouteille avec la chaîne de l'excitateur droit. C'est pour éviter les répétitions que nous ajoutons ici cette remarque.

Si on fe propose de tirer des étincelles d'une des dents molaires, par exemple, le malade enfoncera dans la bouche une partie du tube de verre non-recourbé (figure 23, planche III,) par fon extrémité A G devant la dent qu'on veut électriser, & une personne tirera de la boule E des étincelles avec l'excitateur droit de la figure 14.

Pour

des

Pour tirer dans la goutte fereine des étincelles du tour du globe de l'œil, tempes, &c. on s'eft fervi d'un tube de verre dans lequel paffe un fil de cuivre plus grand que le tube, & terminé à chaque extrémité par une boule de métal: une de ces extrémités eft courbée. Ce fil de cuivre eft fixé de chaque côté par deux rondelles de liege. percées. Cet inftrument eft représenté dans la figure 18, planche II. On peut y ajouter un manche comme au tube recourbé de la figure 24. Afin de se servir de cet instrument, il faut placer le malade fur l'isoloir; ensuite celui qui électrise tenant d'une main le manche, appuie légèrement le bout non-courbé de cet appareil de la partie du corps qu'il veut électrifer, & en même-tems avec l'excitateur droit qu'il tient de l'autre main, il tire une étincelle du bout courbé de l'inftrument. Une autre étincelle éclate encore entre l'extrémité non-courbée de l'inftrument & la partie du corps fur lequel elle eft appuyée. Les étincelles qu'on tire avec cet appareil font moins fortes que fi on les tiroit immédiatement avec l'excitateur droit.

Au lieu de tirer des étincelles, on pourroit defirer d'exciter des aigrettes des cavités intérieures; par exemple, de celles des Tome II. M

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