inhérente à toutes les parties de l'animal vivant, & qu'elle produit des effets différens, fuivant leur ftructure. Cette propriété eft regardée comme particuliere à la fibre mufculaire, dont elle excite la contractibilité, même après la mort. Il y en a qui l'étendent aux autres parties du corps, quoique fes effets en foient moins fenfibles. Selon tout le monde, l'état de fanté confifte dans une parfaite harmonie entre les folides & les fluides du corps; auffi-tôt qu'elle eft rompue, l'individu eft malade. N'eft-il pas infiniment probable, dans le cas d'harmonie de toutes les fonctions, que les agens qui mettent en jeu l'irritabilité, n'ont que l'énergie qu'il faut pour exciter les mouvemens néceffaires à la fanté, & que dans le fecond cas, ces agens « deviennent caufes de maladies, lorfqu'ils acquierent des modifications, telles qu'ils excitent des mouvemens & des fenfations extraordinaires, qui mettent le défordre dans ces mêmes fonctions, ou bien lorfque, par leur impuiffance, tous les mouvemens languiffent (1). » Ici, il y a irritabilité en moins, là irritabilité en plus.

Cette opinion féduifante me rappelle une conjecture que j'ai faite autrefois fur ce fujet

(1) Suites des recherches, fur différens points de pathologie & de thérapeutique, par M. Fabre.

& que je ne donne en paffant que comme une fimple conjecture; car après avoir établi ce qu'il y a de certain, d'après l'expérience, on peut bien hafarder une idée. Y auroit-il beaucoup d'invraisemblance à dire que l'irritabilité, plus ou moins grande, dépend du fluide électrique en plus ou moins grande quantité? (en y joignant auffi, lorfque la nature du cas le demande, comme co-principe, la matiere morbifique qu'en général on ne doit pas exclure des maladies).

Quoiqu'il en foit, plufieurs favans penfent comme moi, qu'il y a des maladies qui dépendent d'une trop grande ou d'une trop petite quantité de fluide électrique.

M. Razoux, docteur en médecine, fecrétaire-perpétuel de l'académie des fciences de Nîmes, & auteur de plufieurs ouvrages eftimés, a lu fur ce fujet à l'académie un excellent Mémoire dont on verra avec intérêt le tableau.

PREMIERE

PARTIE.

Maladies produites par une trop grande quantité de fluide électrique, ou maladies

par excès.

ARTICLE

PREMIER.

Indication des noms & des causes des mala

'dies par excès.

ARTICLE II.

Quels font les moyens de remédier aux maladies par excès ou produites par une trop grande quantité de fluide électrique ?

SECONDE

PARTIE.

quan

Maladies produites par une moindre tité de fluide électrique, ou maladies par

défaut.

ARTICLE

PREMIER.

Maladies par défaut du fluide électrique; vicié dans la quantité.

ARTICLE II.

Maladies par défaut de fluide électrique ; vicié dans la substance.

Maladies par défaut du fluide électrique, vicié dans fon mouvement ou dans fon

Quels font les moyens de remédier aux maladies produites par les différens défauts du fluide électrique.

TROISIEME

PARTIE.

Obfervations pratiques, qui viennent à l'appui de ce qui a été dit dans les deux premieres parties de cette differtation.

M. Gardini, médecin très - avantageusement connu, dans fon mémoire couronné fur les effets de l'électricité, divife les maladies en trois fections ou genres.

1o. Les maladies qui viennent de l'exès du feu. Telles font les apoplexies fanguines, la manie, le tétanos, le tremblement, l'épilepfie fanguine, foit idiopathique, soit sympatique, une extrême sensibilité, la céphalalgie chaude, la migraine, l'odontalgie nerveufe, le rhumatisme nerveux, la colique nerveuse, l'asthme convulfif, les palpitations du cœur convulfives, &c.

2°. Les maladies qui naiffent du défaut du feu.

Les principales font l'apoplexie pituiteuse, l'asthémie, la langueur, l'asphixie, la fomnolence, la phtifie nerveufe, l'atrophie, la démence, la mélancolie, l'apathie, la léthargie, la fyncope, le chlorofis, &c. 3°. L'aberration du feu dans fon cours. Les maladies qui en réfultent font le délire, la typhomanie, la ftupeur, les convulfions

hystériques & hypocondriaques, l'hydrophobie, &c. la paraplégie, l'hémiplégie, la paralyfie, le fpafme cynique, la convulfion tonique, le fardiafis, le trifmus, &c. la danfe de Saint-Guy la ftupeur, les vertiges, le fatiriafis, la nostalgie, &c. l'amblyopie, l'amaurofis, la nyctalopie, le cophofis, l'anofmie & autres maladies analogues, l'atonie, &c. &c.

Nous avons fupprimé les fous-divifions particulieres & plufieurs efpeces de maladies pour ne pas donner trop d'étendue à cet article. Cet habile médecin, pour plufieurs de ces maladies, confeille l'électricité négative; pour d'autres, l'électricité pofitive fimple; & dans quelques-unes, il recommande les étincelles ou la commotion. Il a élearifé plufieurs malades, & a eu beaucoup de fuccès.

Un habile médecin, auteur du Mémoire Exemplaris enim,&c. qui a mérité une mention honorable de l'académie de Lyon, prétend également que « l'équilibre de l'élec tricité qui a lieu entre l'atmosphere & le corps humain, fe dérange de deux manieres ; 1°. lorfque l'atmosphere a plus d'électricité, & que le corps humain, fe trouvant en avoir moins, eft forcé d'en prendre d'avantage; 2°. lorfque l'atmofphere, ayant moins