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s'abandonnant à fon malheureux fort, il réfolut de ne faire aucun remede. Depuis cette époque je n'en ai eu aucune nouvelle. >> Mais continuons de rapporter les fuccès qu'on a obtenus en traitant le rhumatisme par l'électricité.

M. Paris, docteur en médecine, m'a marqué dans une de fes lettres, qu'il avoit appliqué avec fuccès l'électricité dans le rhumatifme. « J'électrifai un jeune-homme qui, depuis deux mois fouffroit les douleurs les plus cruelles tout le long de la cuiffe droite. Inutilement avoit-il employé les fecours pharmaceutiques, les fudorifiques, les bains, les purgatifs, les faignées, &c. Je lui ordonnai l'électricité. Quelques étincelles tirées de la partie malade, des frictions le matin, avec un morceau de flanelle, lui firent fentir du foulagement deux jours après; il continua ces deux moyens curatifs pendant quinze jours. Une fueur abondante pendant la nuit, à la partie affectée, annonça une crife parfaite, les urines devinrent troubles, glaireufes. Trois jours après il fut purgé avec un minoratif, & radicalement guéri. J'ai électrisé d'autres malades avec fuccès; mais fur le nombre, il y en a à qui l'électricité n'a procuré aucun foulagement: c'étoit lorfque la caufe de la

maladie dépendoit du virus vénérien. Quand les douleurs rhumatifmales ne provenoient que d'une transpiration fupprimée, le fuccès a toujours furpaflé les efpérances des malades. »

M. du Boueix a eu auffi des fuccès dans l'application de l'électricité au rhumatisme: écoutons-le. << M. V... âgé d'environ quarante ans, natif de la Louifiane, établi à SaintDomingue, & arrivé en France l'hiver précédent, pour le rétablissement de fa fanté que le changement de climat avoit prodigieufement dérangée, vint chez moi pour fe faire traiter d'un vice fcorbutique dont il étoit affecté depuis long-tems. Cette cachexie parut détruite après l'emploi des remedes, convenables; mais il lui reftoit une douleur rhumatifmale dans l'épaule & le bras gauche, qui, fuivant l'épine dorfale s'étendoit jufqu'à la hanche & à l'articulation de la cuiffe du même côté. Cette douleur, qui étoit continuelle & très-vive, lui ôtoit la liberté des mouvemens du bras; elle lui étoit furvenue pendant fon paffage des Antilles en France, & ne l'avoit pas quitté depuis. Je lui adminiftrai le bain électrique pendant environ un mois, à deux féances par jour d'une heure chacune, tirant chaque fois des étincelles de toutes les parties affectées.

Dès le cinquieme ou fixieme jour, il fentitdu foulagement; les douleurs cefferent toutà-fait & fans retour avec le traitement, & il recouvra l'ufage de fon bras avec autant de liberté que jamais. Il s'eft embarqué depuis fur la flotte de M. de Guichen. » D'autres phyficiens ont auffi réuffi dans ces efpeces de maladies.

M. de Rofiers, médecin à la Réole, cite la guérifon par l'électricité d'un violent rhumatifme dont une perfonne fut atteinte après avoir plongé fes jambes dans un baffin d'eau fraîche, au retour d'une chaffe pénible. « Dès le foir même, il (le chasseur ) resfent les atteintes d'un des plus violens rhumatifmes; le mal fait des progrès fi rapides étoit que cet homme qui, trois jours avant, filefte à la chaffe, ne put plus fe remuer; pieds & mains lui refusent tout fervice même pour fes plus preffans befoins.

&

Pendant quarante jours les douleurs font continuelles, ce n'eft qu'à cette époque qu'elles perdent de leur intenfité, permettent quelque fommeil; infenfiblement les douleurs fe calment & l'appétit revient: dès ce moment le malade fe croit guéri, mais c'est une erreur, il tarde peu à le reconnoître. A peine douze jours fe font paffés dans ce calme trompeur, qu'on s'apperçoit que

les bras & les jambes s'atrophient; les pieds & les mains fe déforment, & le malade pour n'avoir plus de douleurs, n'en demeure pas moins perclus de tous fes membres : il en eft véritablement paralyfé, mais avec cette circonstance qu'il conferve encore tant de fenfibilité dans les parties affectées, qu'on ne peut les lui remuer fans le faire fouffrir. Nous lui parlons des fuccès obtenus par l'électricité, & nous l'exhortons d'en faire l'effai. L'efpérance renaît, & le malade, après une année de fouffrance fe foumet avec plaifir aux expériences électriques. Elles font à peine commencées qu'il en reffent de bons effets: les fuccès étonnent tant ils font rapides. En moins de quinze jours le malade a fi bien recouvré le libre exercice de ses membres, qu'au feizieme jour il nous renvoie notre machine, & dans toute la Réole, il n'eft perfonne qui n'attribue une guérison auffi prompte à la feule électricité. Trente ans fe font écoulés, fans que les douleurs du rhumatisme fe foient jamais renouvelées (1). » La méthode des commotions a été employée dans cette guérifon, avec l'électrisation fimple, & de fortes & nombreuses étincelles.

(1) Journ. de méd. Juillet, 1783, pag. 27.

Dans l'ouvrage de M. Nairne, on lit dans une note une cure par l'électrifation; on remarque également la grande vertu que l'électricité a pour chaffer la matiere morbifique : cette obfervation, a cela de commun avec plufieurs autres que nous avons fait connoître. «En me traitant moi-même par commotion, d'un rhumatisme dont j'étois affligé & dont j'ai été guéri en deux fois vingtquatre heures, j'ai éprouvé une moiteur vifqueufe & graffe, qui faifoit adhérer mes doigts ensemble & une flexibilité dans mes mufcles, qui annonçoit plutôt du relâchement que de la tenfion. Des malades que j'ai traités de la même maladie, m'ont dit la même chose.

Un menuifier, âgé de trente-neuf ans, éprouvoit depuis fept mois, dans l'épaule 'droite, une douleur de rhumatifme qui s'étendoit le long du bras, & en gênoit les mouvemens; ceux-ci étoient fur-tout fi difficiles & fi douloureux le matin, que cette perfonne ne pouvoit prendre du tabac qu'en inclinant la tête vers le bras qu'elle ne pouvoit pas lever fuffifamment; elle fouffroit beaucoup & travailloit fort peu les deux premieres heures de fa journée. Après vingt féances électriques, en fix femaines, elle fe retira ne fouffrant plus, travaillant même au

fortir

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