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Notre méthode a l'avantage de tenir un milieu entre celle de quelques-uns qui emploient affez généralement de fortes commotions & celle de quelques autres qui ne veulent admetre qu'une électricité fort douce celle du bain, ou celle du bain, du fouffle & des aigrettes. L'électricité par fouffle & par aigrettes, a l'avantage de déterminer le courant électrique fur les parties affectées & de tirer immédiatement au dehors la matiere morbifique. Dans tous les cas, nous voulons qu'on ne donne pas ordinairement à l'efpece d'électricité qu'on choisit une intenfité capable d'exciter dans les malades des fenfations trop défagréables. La différence dans la force de l'électricité, est cause que fouvent l'électrifation a été plus ou moins utile dans la cure de plufieurs maladies, & explique la différence des résultats obtenus par divers phyficiens, dans des cas qui paroiffoient les mêmes. En général, les bons effets que l'électricité eft capable de produire, dépendent de l'application plus ou moins prompte qu'on fait de ce remede après l'époque de l'invafion du mal, de la bonté de la méthode, de la durée du traitement, de fa continuité, &c.

Nous avons rapporté, en traitant des différentes maladies, la méthode propre à divers

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autres favans, fur-tout les méthodes particulieres à quelques maladies : ainfi, par exemple, on a vu en parlant des maladies fpafi modiques, on a vu la méthode employée par M. Zetzell celle de M. Parthington, celle de M. Odier, celle de M. Mann, celle de M. Édouard-Spry, la méthode de M. de Haën, celle du docteur Fothergill & de M. Underwood, &c. Il en eft de même des autres maladies; nous avons trouvé que l'ordre & la clarté sembloient l'exiger.

CHAPITRE VI.

Des remedes auxiliaires, du régime, & de quelques précautions relativement à l'électri fation.

QUOIQUE nous avions dit qu'il falloit élec

trifer pofitivement ou négativement dans plufieurs maladies qui paroiffoient dépendre d'une plus ou moins grande quantité de fluide électrique, quoique plufieurs de ces maladies aient été guéries par l'électrifation feule, ce n'est pas une raison de croire que parmi les autres maladies, celles qui ont des rapports avec le fluide électrique puiffent être détruites par ce feul moyen: car la plupart des mala

dies étant très-compliquées & dépendant de plufieurs autres causes, il est néceffaire d'avoir recours aux remedes de l'art, dans les cas où un médecin éclairé les juge convenables. On a, par exemple, guéri des paralyfies par la fimple électricité; cependant dans celles qui réfultent de la colique métallique, des purgatifs pour débarraffer les premieres voies, font indifpenfables: il faut en dire autant des autres genres de maladies des différentes claffes, & c'eft une obfervation générale que nous prions de faire dans toute la feconde fection de la feconde partie de cet ouvrage. Auffi, voyons - nous que MM. Hiotberg, Linnæus, de Haën, Gardane de la Fond, Mauduit, &c. ont prescrit de combiner dans bien des occafions, les remedes de l'art avec l'électricité. M. de Haën, par exemple, traitant par l'électricité, une fille qu'il guérit de la danfe de Saint-Gui, & s'étant apperçu d'une bile répandue dans les premieres voies, lui donna la pulpe de tamarin avec de la crême de tartre (1), &c. En un mot, felon les indications, on donnera des remedes intérieurs, convenables foit pour aider les effets de l'électricité, foit pour prévenir le retour du mal.

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(1) Ratio medendi, tome I, part. 3, chap. VI, pag. 389 396 & 398.

M. Paris, en électrifant des paralytiques, a, employé en même tems avec fuccès des, tifanes fudorifiques, des purgatifs de tems en tems, pour éviter le danger des métaltafes, & des frictions avec du vin aromatique, rendu plus actif en y ajoutant du cam-, phre. Nous penfons avec ce médecin, que quand les urines deviennent troubles, glaireuses, il faut avoir recours aux diurétiques, & adminiftrer par intervalle des purgatifs. Cette précaution trop négligée par des médecins phyficiens, dit-il, expofe à des dangers dont on accuse injustement l'électricité.

Les eaux prifes à leur fource, & combinées avec l'électricité, rendent-elles celle-ci plus efficace Cet objet eft encore tout neuf. M. Chambon, de la Société Royale de médecine, s'en occupe, & les lumieres de cet habile médecin nous promettent la folution la plus fatisfaifante de ce problême.

Aux remedes internes, on en joindra d'extérieurs, fur tout des frictions de divers genres, foit avec des draps de laine, soit avec d'autres matieres; on emploira quelquefois les fumigations aromatiques, d'autres. fois on combinera les frictions avec les fumigations, & dans tous ces cas, ces remedes. feront appliqués principalement fur les membres affectés & fur l'épine du dos. Pour

cet effet, s'il s'agit, par exemple, d'un bras ou d'une jambe paralytique, on l'expofera à la fumée de l'oliban, du ftyrax calamite, du maftic, de la fandaraque, du benjoin, du camphre, &c. enfuite avec des morceaux d'étoffe de laine qui auront été pareillement imprégnées de ces fumées on frottera les parties du corps malades, fi on trouve des inconvéniens ou de la difficulté à présenter les membres affectés, immédiatement aux fumées aromatiques, on fe contentera des frictions faites avec la laine, exposée fuffifamment aux effluves dont nous venons de parler.

Quelquefois, felon les circonftances, on a appliqué les ventoufes à l'origine des nerfs au cou ou dans la région des lombes. Ces remedes internes ou externes, ne font pas toujours néceffaires, ils le font fur-tout lorfqu'il y a complication de maux, quand le fang eft gâté, par exemple, il faut des remedes directs: on fent bien que la feule électricité ne guérira pas un homme couvert d'ulceres, quoiqu'elle puiffe rendre le mouvement à des membres paralytiques. Ce font des vérités fi claires & fi généralement connues, qu'il eft inutile d'infifter fur ces objets. Viribus electrictatis alia etiam addita auxilia fuiffe, quæ, licet citra electricam vim, fæpe

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