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fortir de fon lit, auffi librement qu'avant d'avoir été incommodée (1). M. Mauduit a guéri par l'électricité un homme qui, à la fin de l'hiver fut attaqué fubitement d'un violent rhumatifme fur un bras. Il avoit perdu le fommeil depuis quelques jours & ne pouvoit quitter fes habits. Dès le premier jour où il fut électrifé par étincelles, il éprouva un foulagement marqué, & après quinze féances, il n'eut aucun reffentiment de fon mal. La guérison fe foutint parfaitement pendant dix-huit mois, mais après ce tems le rhumatisme revint avec autant de violence qu'auparavant & s'étendit même vers l'autre bras. On l'électrifa en tirant des étincelles à travers fes habits, & la guérifon fut plus prompte que la premiere fois c'eft-à-dire, au bout de huit féances d'environ un quart d'heure ou demi-heure chacune.

Les méthodes qu'on doit préférer pour guérir les rhumatifmes font donc, le malade étant ifolé & communiquant avec la machine, 1°. de préfenter une pointe non-ifolée à la partie affectée, afin de foutirer le fluide électrique; 2°. de tirer pendant quatre à cinq minutes deux fois par jour des étin

(1) Hift. de la Société Royale de Méd. tom. III, pag. 198. Tome II. C

celles avec la boule de l'excitateur non-ifolé; 3°. d'ajouter à ce fecond procédé, celui de couvrir la partie malade d'une flanelle & de promener fur cette étoffe le même excitateur, en tirant de divers endroits des étincelles; on peut auffi fur les manches de la vefte tirer les étincelles. Cette troifieme méthode eft plus efficace, ainfi que l'expérience l'a prouvé, probablement parce que la chaleur & la tranfpir ation font plutôt excitées. En général j'ai obfervé qu'il eft très-à-propos de tenir toujours couverts les membres paralytiques, ceux qui font affectés de douleurs, &c. Voilà pourquoi, les frictions & les fumigations font fi utiles.

- Les rhumatifmes récens font plutôt guéris que lorsqu'ils font invétérés. Ils ont cela de commun avec la plupart des maladies qu'on peut traiter par l'électricité.

S. V.

De la feiatique, de la goutte & de quelques autres douleurs.

La fciatique eft une maladie dont le principal fymptome eft une douleur conftante fouvent continue, dans l'articulation de la cuiffe; dans celle de l'os facrum, avec les os du baffin; dans celle de la cuiffe & de

la jambe, en fuivant le trajet du fafcia lata, ce qui arrive le plus fouvent. De là, vient que les malades ne peuvent ni fe tenir debout, ni marcher & qu'ils boitent, &c.

M. Hiotberg a guéri par l'électricité de la Iciatique & de plufieurs autres maladies, dans l'année 1766 (1). M. Lovet a auffi obtenu la guérifon de la fciatique par le moyen de l'électricité (2). M. de Sauvages, dans fa lettre imprimée, à M. Morand, dit qu'ayant employé l'électrifation dans toute fa force, avecde très-bonnes commotions, fur madame le Nain, épouse de l'intendant de ce nom, un des premiers partifans de l'électricité médicale, elle fut bientôt guérie de quelques douleurs fciatiques récentes (3). Arrigoni en rapporte deux obfervations ( 4 ) ; & M. Duboueix affure que les fciatiques les plus opiniâtres ont toujours été foulagées & fouvent guéries par l'électricité (5). M. Mauduit a obtenu de bons effets de l'électricité dans la fciatique, en donnant des boiffons fudorifiques pour porter au-dehors l'humeur déplacée, & en évacuant à propos les ma

(1) Mémoires de l'Acad. des Sciences de Stockholm, tom. 28. (2) Effai de Lovet.

(3) Recueil d'électr. méd. tom. II, pag.452. (4) Jafi Mecanica, &c. Lodi, 1775.

(5) Journ. de Médec. août, 1782, pag. 136.

lades, lorfque les fymptomes diminuoient. Un homme, dit-il, « hors d'état depuis dix-fept mois de vaquer à fes fonctions étoit affecté aux extrémités inférieures d'une fenfation de froid habituel; il y éprouvoit de fréquentes douleurs ; il marchoit lentement & avec peine. L'électricité (par étincelles) procura à ce malade des fueurs abondantes, diffipa les douleurs & rétablit la facilité de marcher. » M. Syme rapporte un exemple de fciatique guérie par le moyen de l'électricité ; & M. Wefleius en cite deux.

M. Lovet a guéri plufieurs maladies qui reffemblent à la goutte, par le moyen de l'électricité. Le célebre M. Ferrein a obtenu quelque fuccès, en électrifant une malade attaquée de rhumatifmes goutteux. M. JeanSchæffer dont nous avons déjà parlé, dans la feconde partie de fon ouvrage intitulé de la médecine pratique, rapporte fept guérisons opérées par l'électricité, dont une partie des malades étoient goutteux & l'autre paralyfés.

Quant à la goutte même, M. Lovet n'a effayé l'électricité que fur des perfonnes qui en étoient légérement attaquées, mais auffi, elles ont été foulagées fur le champ. Dans la these de médecine, foutenue à Prague en 1751, on cita le rétabliffement des forces

d'un goutteux, privé de l'usage de ses membres, ainfi que la guérifon d'un rhumatisme douloureux. Dans une these soutenue à Upfal le 12 octobre 1744, par M. Zetzell, fous la préfidence de M. de Linné, on affure que des douleurs articulaires ont été diffipées par les étincelles; mais la matiere arthritique fut répercutée, & fit quelquefois naître d'autres maux dans l'intérieur du corps. « Nous avons eu lieu d'obferver très-fouvent, dit M. Zetzell, des douleurs paffageres à la tête, le vertige, des naufées & des tranchées, dans l'ufage de l'électricité: & ces incommodités cefferent, lorsque l'humeur fe reportoit sur les articulations. On a vu des gens qui, pendant le traitement électrique ont éprouvé la néceffité d'uriner fouvent ; d'autres ont eu des fueurs nocturnes très-abondantes, ce qui nous portoit affez à croire qu'avec du tems & un fréquent ufage de l'électricité on pourroit dompter un mal auffi opiniâtre mais nous avons obfervé avec chagrin qu'il revenoit au bout de quelque tems, & que les malades étoient attaqués des mêmes fymptomes. De là, il femble évident que la matiere arthritique a éludé l'action de l'électricité. » Ces bons effets obfervés dans le commencement de l'électrisation, feulement, & les accidens qui les ont fuivis, prouvent qu'il

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