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tués & fort robuftes. » M. Vilson, obferve dans fon ouvrage qu'il n'a jamais pu donner la commotion à un vieillard de 70 ans, fi ce n'eft dans les poignets (1).

L'auteur de la Phyfique expérimentale & raisonnée, dit, pag. 291 de cet ouvrage : «On a éprouvé qu'une perfonne attaquée de la petite vérole, n'a pu être électrifée d'aucune façon, quelque peine qu'on fe foit donnée pour réuffir. » Je pourrois raffembler d'autres preuves femblables, mais celles-ci me paroiffent fuffire, pour autorifer à croire que l'électricité négative, appliquée à ces divers individus, auroit produit quelque effet.

Indépendamment des divers moyens affignés, il en eft encore un auffi fimple que sûr, pour connoître quelles font les maladies qui demandent d'être traitées par l'électricité pofitive, ou par la négative, c'eft d'examiner la méthode curative des meilleurs praticiens, ufitée jufqu'à ce jour. Si les remedes qu'ils s'accordent à prescrire, font anti-phlogistiques, à coup sûr l'électricité négative doit être employée. S'ils ordonnent des remedes phlogistiques, l'électricité pofitive doit être mife en ufage. Cette efpece de figne diagnof

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tique qui empêchera toute erreur, confirme merveilleufement tout ce qui a été établi ci-deffus. Cette regle eft auffi sûre qu'importante, & on doit y faire une attention toute particuliere. Les médecins, felon Baglivi, ne font que les miniftres & les interprêtes de la nature; & comme le dit Celfe. la médecine ne fert de rien, fi la nature répugne. Auroit-on imprudemment adminiftré une espece d'électricité qui ne feroit pas. appropriée à la maladie on ne manquera pas de s'appercevoir que l'électricité eft nuifible, ou ne produit aucun effet; & alors on aura recours à l'efpece oppofée d'électricité. Il est inutile d'avertir que, dans les. cas de complication de maladies, on doit commencer à donner des remedes propres à l'efpece qui eft plus grave, & que la prudence confeille de combattre principale

ment.

Dès qu'on connoît, par l'expérience ou par la nature des remedes ufités, que l'électricité pofitive ou négative eft néceffaire pour la guérifon de quelques maladies, on est affuré par-là même, que ces maladies dépendent, en tout ou en partie, d'une moins grande, ou d'une plus grande quantité de : fluide électrique. La nature électrique de la

maladie, eft en raifon inverfe de l'efpece

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d'électricité qui eft propre pour le remede, & quand même nous n'aurions pas examiné, en particulier, quelles étoient les maladies qui dépendoient du plus ou du moins de fluide électrique, il nous auroit fuffi de donner cette regle générale.

Dans les cas douteux, on fera très-bien d'électrifer fimplement pendant très-peu de tems les premiers jours; enfuite, fi au bout d'un certain tems on n'apperçoit aucun mauvais effet, on peut augmenter le tems; après cela, il fera à propos d'exciter des étincelles, dont on augmentera fucceffivement le nombre. Si la maladie exige la commotion électrique, on ufera de la même prudence, en ne donnant d'abord que trèspeu de foibles commotions, qu'on pourra rendre progreffivement plus énergiques, mais toujours dans les limites que la fageffe prefcrit. Alors l'art imitera la nature, qui n'agit jamais par faut, mais par des nuances & des gradations prefque imperceptibles. Les plus habiles électriciens ont employé cette méthode.

Quant à la durée de l'électrifation, voici ce qu'on peut établir de certain. Dans les commencemens on électrifera peu de tems, on augmentera progreffivement, ainfi que nous l'avons prefcrit plus haut. Lorsqu'après cette

épreuve on sera afsuré que l'électricité n'est point accidentellement nuifible dans le cas particulier où on se trouve, on pourra électrifer pendant deux heures par jour au moins, par bain ou par impreffion de fouffle; ces deux manieres n'ont pas la même énergie que l'électricité par aigrettes, par étincelles & par commotion; par conféquent on emploiera les étincelles pendant un quart d'heure environ, & on donnera une douzaine de petites commotions à chaque fois, après avoir préalablement éprouvé fi quelques étincelles, & deux ou trois commotions ne produifent aucun trouble dans les fonctions vitales. On répétera chaque jour ces fortes de manipulations jufqu'à parfaite guérison.

Une des précautions qu'on doit avoir en électrifant & que la prudence exige, eft que lorfqu'on donne des commotions, de ne les faire reffentir qu'à des heures éloignées de celles des repas. On trouve dans l'ouvrage de M. de Haën, une obfervation qui prouve cette vérité.

Si on veut avoir un fuccès prompt & permanent dans les guérifons électriques, il faut éviter avec foin d'interrompre les électrifations, fur-tout quand elles ont déjà commencé à produire d'heureux effets. M. de Haën a éprouvé plufieurs fois que divers

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malades, qui, ayant d'abord obtenu des foulagemens marqués, avoient trop - tôt abandonné l'électricité, font retombés dans leur premier état, & que ce n'est ensuite, qu'après beaucoup de peine, & un plus long espace de tems qu'ils ont pu recouvrer par de nouvelles électrifations, le bien-être dont ils avoient été redevables à l'électricité (1). Quelques phyficiens ont auffi recommandé aux malades de ne pas s'expofer à l'air, fur-tout après une électrisation forte & foutenue; la chaleur animale augmentée la transpiration plus abondante, la fueur qui eft quelquefois excitée, &c. font des raifons puiffantes de mettre un intervalle fuffifant entre le tems de l'électrifation & celui de l'expofition à un air toujours froid, refpectivement à l'état du repos.

A toutes ces précautions j'en ajouterai une que perfonne n'a encore recommandée, c'est d'appliquer habituellement des fubftances anélectriques, c'est-à-dire, des conducteurs fur le corps, ou principalement fur les parties affectées, dans les cas où la maladie a exigé l'électricité négative, & de faire au contraire des applications de corps idioélectriques, lorfqu'on a employé l'électricité

(1) Effai de Villon, pag, 234.

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