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elle eut le ventre fouvent plus libre qu'à l'ordinaire: il y eut auffi quelques jours où les urines dépoferent.

Les malades dont nous venons de parler ont été électrifées par bain feulement, ou par bain & par étincelles, pendant plus ou moins de tems, enfin par légeres commotions qu'on employoit avec les deux électrifations précédentes.

Depuis peu, plufieurs Anglois, & entr'autres M. Parthington qui a eu à Londres beaucoup de fuccès dans l'électricité appliquée aux fuppreffions, ont employé la méthode des aigrettes en fe fervant de pointes de bois ou de métal. Nous avons expliqué avec tout le détail fuffifant cette maniere d'électrifer dans la troisieme fection de la feconde partie, chapitre de la méthode d'électrifer, à la fin de l'article de l'électrifation par aigrettes. Cette méthode de M. Parthington, consiste à établir un courant électrique felon différentes directions déterminées par la pofition des pointes & du conducteur, directions qui fe croiseront toutes dans le fiege du mal. La perfonne qui eft affife fur l'isoloir fera toujours placée entre la pointe du guéridon, & le ruban conducteur. La pofition de ces deux appareils fera tantôt d'avant en arriere, ou réciproquement, tantôt de droitę à gau

che, ou de gauche à droite, & quelquefois! de haut en bas obliquement, de la moitié du corps aux pieds, fous lefquels on placera une chaîne qui communique avec le réservoir

commun.

L'électrifation pendant chacune de ces cinq pofitions peut être de quatre à cinq minutes. On peut auffi employer de légeres commotions, qu'on rendra plus ou moins foibles en les graduant; ainfi que nous l'avons enfeigné dans l'article de la méthode, felon le tempérament du malade. Nous obferverons encore qu'on peut donner aux commotions électriques les directions que nous venons d'expliquer, pour établir le courant électrique par le moyen des pointes. La mé-' thode de M. Parthington eft très-efficace, &' fur-tout opere fort promptement; les fuccès qu'il a eu à Londres le prouvent parfaitement. M. Mauduit l'a également employée fur une perfonne du même âge, & attaquée de la même maladie ( du lait épanché ) que la Dame dont nous avons parlé plus haut, & il l'a guérie dans le tiers du tems qui avoit été néceffaire pour la premiere cure. Il y avoit dans ce dernier cas comme dans le premier, gonflement, roideur & douleur à un des genoux, avec impoffibilité de le plier, le cours des évacuations périodiques étoit fup

primé depuis neuf mois. Par l'électrifation tout a été diffipé ou rétabli, fans retour du mal, & la groffeffe a enfuite fuccédé.

Le mari d'une Dame qui étoit dans le cas de fuppreffion depuis quatre mois environ, s'étant adreffé à moi, je lui ai enseigné la pratique de cette nouvelle méthode, & en cinq féances de vingt minutes le rétablis fement a eu lieu.

Si on a la machine représentée, pl. V. fig. 35. On pourra commodément faire paffer le fluide électrique à travers la région du baffin, en mettant la malade entre les deux boules x, x fituées fur les côtés oppofés du milieu du corps. On peut rapprocher ou éloigner ces boules, felon que la sensation que les étincelles excitent eft plus ou moins défagréable.

Cette propriété qu'a le fluide électrique d'être un puiffant & prompt emménagogue, paroît indiquer que dans certaines circonftances il pourroit être propre à détruire les vices de la ftérilité dans les femmes, & à leur donner une heureufe fécondité. Les raisons qui femblent le prouver le préfentent facilement; & les expériences électriques faites fur les œufs, les vers à foie, les graines des plantes dont le développement eft accéléré, paroiffent le confirmer.

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Il est peut-être inutile d'avertir qu'il eft dangereux de donner de fortes commotions aux femmes enceintes; & il eft prudent, même de ne pas les électriser fimplement parce que l'électricité eft un puiffant emménagogue. Auffi M. de Haën refufa-t-il d'électrifer une paralytique, enceinte depuis trois mois (1).

4°. De la dyfenterie, des diarrhées & des maladies vermineuses. Dans la cholirique, qui eft une déjection de certaines matieres noires, & dans la dyfenterie, l'électricité fournira un moyen de rappeler ces évacuations trèsfouvent utiles, fur-tout, lorfqu'étant avantageufes, elles ont été malheureusement interrompues par différentes causes. Un des principes de la dyfenterie, maladie ordinairement épidémique, eft l'alternative de fortes chaleurs & de pluies froides qui arrivent quelquefois en été. Alors la tranfpiration qui étoit abondante diminue tout-à-coup, & cet effet arrive d'autant plus facilement, que les humeurs ont acquis par les grandes chaleurs beaucoup d'épaiffiffement. Cette humeur âcre arrêtée se rejette fur les inteftins, & les irrite; les douleurs & les évacuations furviennent enfuite. Or, l'élec

(1) Ratio medendi, tome I, pag, 396.

tricité qui augmente la tranfpiration, ainfi qu'il a été prouvé, remédiera directement à la caufe du mal, elle rétablira les évacuations fupprimées, & procurera des dévoiemens bien propres à guérir le flux dyfentérique fufpendu. Tous les médecins favent que le grand but qu'on doit se propofer dans cette maladie, eft d'évacuer les matieres, & la méthode populaire qui arrête les évacuations par des remedes aftringens eft mortelle.

que

Les diarrhées font très-fouvent falutaires & il faut bien, dans ce cas, fe garder de les arrêter. Si cependant cet accident étoit arrivé, on pourroit, par le moyen de l'électricité, rappeler cette utile évacuation. M. Gardane (ouvrage déjà cité) électrifa en 1764 un plombier qui étoit devenu paralytique à la fuite de la colique des peintres; après vingt électrifations il fut guéri. Cet auteur remarqua alors plufieurs phénomenes qui arriverent dans le cours de l'opération, & entr'autres un dévoiement produit par l'électricité. Ce qui prouve que quand le fujet eft difpofé à la diarrhée, comme le font ceux en qui elle a été fupprimée, & dont l'eftomac eft dérangé, & les intestins remplis de matieres amaffées & corrompues, alors l'électricité produit un utile dévoie

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