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ment. M. Jallabert dit auffi, qu'après des commotions électriques données à fon paralytique, il lui furvint une diarrhée (1).

M. Hufeland cite un fait de ce genre. Une conftipation très-opiniâtre fut guérie par une feule commotion. Un autre fait analogue au précédent, & que m'a communiqué un habile profeffeur d'anatomie, M. Chauffier, eft le fuivant. Un homme fort & vigoureux qu'on électrifoit à cause d'une dureté d'oreille, ne pouvoit être habituellement purgé, fans employer des doses très-fortes. Après un mois d'électrifation on lui prefcrivit la même médecine; il la prit & fut confidérablement évacué. Effet qui femble prouver que l'électricité ranime le ton & la fenfibilité dans toutes les parties & difpofe aux évacuations. Ainfi, il est en général, très-à-propos de prescrire aux perfonnes qu'on électrife, des dofes de remedes moins fortes. C'est par la même raison que dans les perfonnes fenfibles les remedes agiffent avec plus d'énergie que dans les autres. Une femme qui avoit la maladie du lait répandu, ayant été électrisée, eut au rapport de M. Mauduit (2),

*(1) Expér. fur l'électr. pag. 159 & 161.

(2) Mém. fur les différ, man, d'admin, l'électr, pag 198,

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des felles abondantes, dans lefquelles on reconnoiffoit la matiere dont le dépôt la rendoit impotente de la moitié du corps.

Qui peut douter que dans le vomiffement vermineux, le cholera-morbus vermineux la diarrhée vermineufe, & les autres ma-: ladies des différentes claffes qui font quelquefois occafionnées par des vers; qui peut douter, dis-je, que dans ces cas la commotion électrique qui, quoique foible, est capable de tuer de petits animaux, fans cependant nuire aux grands animaux, tels que les hommes; qui peut douter que ce moyen ne foit excellent pour détruire la caufe du mal? L'expérience confirme ce raifonnement. M. Guftave-Frederic Hiotberg a vu en Suede d'heureux effets de l'électricité dans un homme attaqué du ver folitaire. Ce malade ayant reçu quelques fecouffes électriques, fut agité de convulfions; notre phyficien ayant porté la main fur le ventre, fentit un corps affez gros remuer dans cette cavité. Les vermifuges qu'il ordonna enfuite, chafferent un morceau de ver folitaire d'une demi-aune, avec: plufieurs autres morceaux plus petits (1).

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5°. De la falivation, de la fueur & de

(í) Mém, de l'Académie Royale des Sciences de Stockholm.

l'incontinence d'urine. L'électricité eft fouveraine pour exciter la falivation, la fueur & le larmoïement, qui font les principaux flux de férofité. J'ai éprouvé plufieurs fois que les premiers jours qu'on électrifoit environ pendant une heure, des malades, la falivation étoit excitée, & même affez abondamment. J'ai vu une perfonne du fexe qui eut une falive très-abondante, quoique habituellement elle ne crachât presque jamais avant l'époque de l'électrifation. C'eft fans doute une fuite du relâchement alternatif, quoique très-court, qui arrive aux vaiffeaux glanduleux après leur conftriction fpafmodique. M. Mauduit a remarqué fouvent cet effet dans les divers malades qu'il a foumis aux expériences électriques. Dans. la feconde des quinze guérifons opérées à Montpellier fous la direction de M. de Sauvages, la nuit, il fortit de l'œil (du malade) une grande quantité d'eau; la nuit fuivante, fes. yeux répandirent beaucoup d'aquofités. J'ai vu auffi dans un malade que j'électrifois il y a plufieurs années, une abondance d'eau qui couloit des yeux. Dans plufieurs guérifons de M. de Sauvages, on a apperçu le phénomene de la falivation (1),ainfi que celui

(1) Recueil fur l'électricité médicale, tome II, pag. 386.

des fueurs abondantes dans quelques fujets. Mufchenbroeck (1) dit que l'électricité augmente la fueur & la tranfpiration infenfible. M. Hartmann a fait auffi fur lui-même plufieurs expériences qu'il rapporte dans fa differtation de fudore unius lateris. Hala 1751;· voyez auffi ce que nous avons dit dans le chapitre premier. M. Gardane a également› obfervé, dans les malades électrifés, la falivation, le larmoïement & les fueurs. Il feroit inutile de rapporter un plus grand nombre d'expériences fur cette matiere parce que ces propriétés de l'électricité ne font point conteftées, & que tout le monde eft convaincu par mille obfervations, qu'une électrisation un peu foutenue excite & augmente toutes les fécrétions, fait beaucoup transpirer, & excite la fueur, le larmoïement & une grande falivation qui font autant de moyens de guérifons, relativement à plufieurs maladies dans lefquelles, par conféquent, on ne fauroit trop recommander l'électricité.

Les urines font augmentées & leur écou lement eft facilité par l'électrifation. Le célebre Linné a obfervé depuis long-tems que l'électricité facilitoit l'écoulement de

(1) Cours de phyfique expérimentale, tome I, pag. 378..

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P'urine (1). Ce moyen a été mis en ufage avec fuccès dans l'hôpital d'Édimbourg. M. Wilkinfon cite l'exemple fuivant. « Une femme, à la fuite d'une plaie au bas-ventre audeffus de l'os pubis, fe plaignit pendant huit jours d'une douleur continue dans cette partie au bout de ce tems elle ceffa d'uriner; le fecond jour après la rétention d'urine, la malade en rendit abondamment après avoir reçu des chocs électriques. Depuis ce tems, elle fut obligée pendant cinq mois de recourir à l'électricité, qui lui faifoit rendre chaque fois une petite quantité d'urine. »

L'incontinence d'urine a été également guérie par l'électricité, le fluide électrique donnant du ton aux organes trop relâchés. Le docteur Websfter, médecin d'Édimbourg, a guéri des incontinences d'urine, en tirant des étincelles le long du raphé, & près de la fymphise du pubis. Il a auffi employé avec fuccès le même moyen pour arrêter les anciens écoulemens qui font la fuite de gonorrhée virulente (2).

Avant que de finir ce chapitre, nous ferons remarquer que d'après les nombreuses expériences & obfervations contenues dans

(1) Confectaria electrico-medica.

(2) Mém, de la Soc, de Méd, tom, ♫ pag. 353, tom, II, pag. 271.

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