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fieurs fois de différens maux de tête en employant l'électricité négative, principalement dirigée vers la région des tempes ; & d'autres perfonnes, à qui je l'ai confeillée, en ont été très-fatisfaites. Un moyen bien simple & qui indique que l'électricité négative est trèspropre à produire cet effet, ce font les lotions d'eau très-froide, & les applications des linges mouillés faites à la tête; on en éprouve toujours le plus grand foulagement. Lorfque je ne puis avoir recours à l'électricité, je mets toujours en pratique ce moyen avec fuccès. L'eau froide eft, comme je l'ai dit, un excellent conducteur de l'électricité, & les remedes connus nous éclairent beaucoup fur la caufe des maladies.

Madame la comteffe de Bethufi, qui éprouvoit fréquemment des attaques de crampe qui duroient depuis trente jufqu'à foixante heures, me marquoit, dans fa lettre du Jo mai 1784, datée de Nîmes, que pour fe garantir de ces cruels retours, elle étoit obligée de laver tous les foirs fa tête avec de l'eau froide fans l'effuyer, & de ne la couvrir pendant la nuit qu'avec une feule gaze. Si elle manque une feule fois à cette pratiqué la crampe reparoît. Afin de ne pas trop multiplier les citations, nous ajouterons que cette dame a obtenu de bons effets de l'électri

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cité. Elle étoit fujette à des fpafmes trèsviolens, &c. « J'étois boiteufe & presque boffue, il y a 18 mois, dit-elle; je fuis droite & d'à plomb par l'électricité. »

M. Lovet a réuffi à guérir,par l'électricité, des maux de tête opiniâtres. Selon les Tranfactions philofophiques, on a guéri à Boulogne un homme qui avoit de violens maux de tête (1). A l'hôpital d'Upfal, on a réuffi à diffiper, par le moyen des étincelles électriques, des maux de tête & des migraines : le célebre Linné eft garant de ces faits (2).

M. du Boueix a auffi guéri, par l'électricité, des migraines ou plutôt des cépha

(1) Phil. Tranf. Abridg. vol. X, pag. 413. - Priestley, hift.

de l'électr.

(2) Pendant l'impreffion de la premiere édition de cet ouvrage, j'ai appris qu'une jeune demoiselle, qui, depuis fon enfance, fouffroit habituellement d'une migraine héréditaire, presque toujours jointe à des vomiffemens confidérables, a vus, depuis qu'elle s'eft fait électriser par bain, toutes ses migraines, auparavant rebelles à tous les remedes de l'art, difparoître au bout d'un quart-d'heure environ d'électrifation. Si elle fe fait électrifer lorfqu'elle fent les fymptomes, avant-coureurs du mal, elle n'éprouve point de migraine. Lorsque les douleurs ont commencé, elles ceffent bientôt après les opérations de l'électricité; & jamais, quelques violentes qu'elles aient été, elles n'ont réfifté à une électrisation de demi-heure. L'électricité a triomphé avec un égal fuccès des vomiffemens qui n'ont point eu lieu, lorfqu'on a employé ce remede. On jugera d'autant mieux de l'efficacité de ce fecours, qu'on fe rappellera que les migraines étoient héréditaires, habituelles & très-fréquentes, de même que les vomiffemens avant les électrisations ; que,

lalgies habituelles & très-douloureuses, dont deux femmes étoient affligées. La ceffation des douleurs eut lieu même dès la premiere féance, fans que depuis elles fe foient' renouvelées. Il tira des étincelles du cuir chevelu, & donna enfuite quelques légeres commotions du fommet de la tête à la machoire fupérieure, de l'occiput au front, & d'une tempe à l'autre. Le pere Delas, de l'Oratoire, a fouvent fait difparoître le mal de tête à une dame, en lui donnant quelques commotions au front.

Ces fuccès ont été complets par la seule électricité; d'autres fois on n'a pu les obtenir, du moins fans retour, qu'en lui affo

depuis cette époque, les migraines ont été très-rares, & que fi on les a éprouvées quelquefois, l'électricité les a diffipées promptement, & même empêché les retours qui s'annonçoient.' Le pere de cette jeune demoiselle ( M. Pafchal, agent de change,) voyant les fuccès réitérés de l'électricité, a fait conftruire une machine électrique, dont la difpofition est très-bien entendue & fort commode. Son fils qui paroît avoir une goutte fereine à un œil, a éprouvé de bons effets de l'électricité; ib n'a pu continuer d'y avoir recours, parce qu'il est en voyage, J'oubliois de citer que deux autres perfonnes du fexe, sujettes à des migraines, & déterminées par l'exemple précédent, ont obtenu les mêmes fuecès ; & que mademoiselle Pafchal a observé qu'une électrifation foutenue & non interrompue, réuffiffoit: mieux que celle qu'on auroit fufpendue pendant quelques inf→ tans ; & que le figne de la disparition totale de la migraine est une espece de petit frémiffement qu'elle éprouve dans l'efto mac. Ces faits, font auffi certains que notoires.

ciant d'autres remedes. M. Zetzell a obfervé à Upfal, qu'à la vérité dans cette maladie chronique qui tire fon origine d'une humeur catarrale ou rhumatisante, la douleur a reçu quelque adouciffement & a été diffipée en partie, après avoir tiré des étincelles: mais lorsqu'on avoit laiffé les expériences, la douleur revenoit avec autant de violence qu'auparavant. Pour parer à cet inconvénient, il fit prendre aux malades, pendant l'ufage de l'électricité, des remedes internes, tels qu'une tifanne propre à modifier le fang, ou l'électuaire purifiant de M. Rofen, médecin du Roi de Suéde ; & il a éprouvé par cette méthode des effets plus conftans de l'électricité comme remede extérieur réfolutif.

§. II.

De l'Odontalgie.

L'odontalgie ou le mal de dents, qui fait fouffrir des douleurs fi cruelles, trouve un remede affuré par l'expérience dans l'électricité. Ce mal peut avoir plufieurs causes; tantôt il dépend d'une fluxion fur les nerfs & les vaiffeaux nourriciers de la dent, tantôt d'un engorgement féreux : quelquefois c'est la carie; d'autrefois il eft produit par ung

humeur âcre qui fe jette fur les gencives.. L'obfervation nous a même montré, dans des dents arrachées pendant le tems des douleurs, les vaiffeaux très-engorgés, & le tiffu cellulaire qui les foutient comme œdémateux. Or, on ne peut douter que l'électricité, dont nous avons développé les propriétés relatives à ces causes, ne foit trèspropre à diffiper l'engorgement féreux, l'oedeme caufé par une férofité infiltrée dans les vaiffeaux nourriciers de la dent, &c.. On a fait, il y a quelques années, plufieurs. expériences fur ce fujet; elles ont eu des. fuccès foutenus entre les mains de plufieurs phyficiens.

Pour guérir cette maladie, on peut ifoler le malade, & tirer de la dent & de la partie de la gencive qui eft affectée, des étincelles. avec une verge de fer dont l'extrémité foit arrondie. Pour éviter l'incommodité de tenirla bouche ouverte, & lorfque les dents fur lefquelles on veut opérer font les dernieres dents molaires, le malade ne fera point ifolé, & il tiendra dans fa bouche fermée un tuyeau de verre percé, dans lequel fera une petite verge de fer arrondie par les deux extrémités, mais plus longue que le tuyau Lorfqu'on approchera du conducteur électrique un bout de la verge, l'autre bout qui

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