l'honneur de lui préfenter avec confiance, étant persuadé que je lui offre des chofes qu'Elle aime, puifqu'Elle pourra s'y endes tretenir de la Philofophie naturelle, Arts & Métiers, des Machines, & des Inftruments de Guerre, & même des Jeux Comme Elle comprend avec une pénétration particuliere ce qui eft de plus difficile, ces chofes lui ferviront de divertiffement, pour cultiver & entretenir cette heureuse inclination qu'Elle a pour les Sciences, & fon attachement à connoître les Arts: Permettez-moi, SIRE, que fur cela j'exalte ici le bonheur de la France en Vôtre Augufte Perfonne, en celles des Princes du même Sang, & en celles de ces Sageffes & Prudences fupérieures, qui ont appris à VOTRE MAJESTE' ce qu'Elle montre déja par fon éxemple, que plus on eft élevé par la naiffance, plus l'on doit fe diftinguer par par la Vertu. Que ce n'eft pas affez de Sçavoir ce qui eft relevé, qu'il faut auffi les Sciences & connoître les chofes qui fervent à préparer les Victoires, à former les Triomphes, & à faire le bonheur des Peuples. Cette application à remplir ces précep tes pour fçavoir régner, & l'affection que VÔTRE MAJESTE' fait paroître pour fon Peuple, difpofe les efprits enclins & propres aux Arts, à venir en foule comme ils font venus fous le Régne de Louis XIV. vôtre Bifayeul de triomphante mémoire, qui, comme Vous fçavez, SIRE, s'eft autant acquis le Nom de Grand, par la protection qu'il a donnée aux Arts, que par les Victoires qu'il a remportées: Que c'est plus par-là que par fes Conquêtes, qu'il a fait naître dans les Etats de VÔTRE MAJESTE' ces richeffes; ces grandeurs, ces magnifi cences qui caufent l'admiration, & qui ̧ jointes à la politeffe & aux délices qu'on y trouve, y attire les Etrangers de toutes parts. Enfin VOTRE MAJESTE'Sçait affez, que fans l'amour des Sciences, & fans la protection que les Ptolomées, les Alexandres, les Charlemagnes, & les Charlequins ont donné aux Arts, ils n'euffent jamais été fi grands. Faffe le Ciel, SIRE, que les difpo fitions magnanimes que l'on voit en VÔTRE MAJESTE', pour furpaffer tous les glorieux Princes, paffent toute l'attente, &a que régnant glorieufement pendant une longue fuite d'années, avec cette affection pour fes Peuples, elle les rende de plus en plus heureux, & contribue au bien de fes voisins. Ce font les vœux ardens que fait d'un vrai cœur SIRE, DE VOTRE MAJESTE, Le très-humble & très-obéiffant ferviteur DE CAMUS, Gentilhomme de Lorraine. PREFACE. O Uelque éclairciffement que l'on puiffe donner aux matieres que je propofe, elles requierent dans les commencemens plus d'application que les traits d'Hif toire, parce qu'il s'agit de préceptes; mais elles donnent auffi après plus de contentement & de plaifir, à ceux qui cherchent le vrai, & qui aiment à s'inftruire fur les phénoménes ou miracles que la nature produit continuellement, pour en développer les caufes, & pour en tirer des confequences utiles; en quoi l'on doit faire confifter la vraye Philofophie. Je les divife en deux parties: dans la premiere je traite en peu de mots des équilibres dans leur origine; du Levier, de la Poulic, du Coin, de la vis, de la Percuffion, & du mouvement des Corps, aufquels je joints quelques projets. Dans la feconde je donne une courte defcription de plufieurs Machines utiles, imaginées fuivant les principes que je propose, & j'en faits une explication, avec la maniere de les conftruire. } Quoique plufieurs Auteurs ayent écrit fur ce fujet, il eft fi vafte & fi étendu que l'on y peut toûjours ajoûter, & y trouver des chofes nouvelles, ou les traiter différemment, & les rendre plus intelligibles pour les efprits qui ne font pas verfez dans les principes; à quoi je me fuis particulierement appliqué, & à obmettre autant que j'ai pû les fupputations & démonftrations difficiles, m'étant plus attaché à la pratique qu'à la théorie, & à me faire. entendre des Ouvriers, & des per-' fonnes qui les peuvent mettre en pratique, qu'à contenter par des |