Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

tems où ils les firent. Qui cependant des Anciens mit jamais 400. ans de différence entre ces deux obfervations & leurs époques. Méton obfervoit l'équinoxe l'an 433. avant J.C. Hipparque en obferva neuf que nous fachions

?

[ocr errors]

en

30. ans, depuis l'an 158. avant J. C. jufqu'à l'an 128. du prémier à l'obfervation de Méron il n'y a que 274. ans, & 304. du dernier. Les Anciens difent que Méton floriffoit à la 86. & 87. Olympiade, & Hipparque depuis la 109. jusqu'à la 118. ou 119. Its ne mettent donc que XXII. Olymdes ou 88. ans entre eux : toûjours beaucoup moins de 400. ans, & par conféquent ce n'étoit point fur le mouvement des équinoxes & les degrez qu'ils avoient parcourus que les Anciens fondoient leur Chronologie.

Il en eft de même de Ptolémée. Cet Aftronome auffi bien qu'Hipparque donnoit 100. ans aux équinoxes pour rétrograder d'un degré. A-t-il mis pour cela plus de tems de lui à Hipparque qu'il n'y en avoit effectivement? Non; il n'en compte précisément que ce que nous en comptons nousmêmes, qui favons que les équinoxes n'employent que 72. ans à parcourir un degré. Encore un coup la Chronologie des Anciens n'étoit donc point fondée fur la fauffe opinion où ils étoient de la lenteur du mouvement des points cardinaux.

Enfin fi la Chronologie des Anciens Grêcs étoit fondée fur ce faux principe, c'étoit Eratoftène, ou même Timée de Sicile qui l'y avoit fondée, puifque c'étoient les prémiers qui avoient marqué le nombre des années, des fucceffions & des regnės; qu'Eratoftène avoit été fuivi par Apollodôre, & enfuite Eratoftène & Apollodore par tous les autres. Mais comment Timée, comment Eratostène avoient-ils pû fonder leur Chronologie fur le faux principe du mouvement trop lent des équinoxes & des folftices, eux qui écrivoient cent ans avant qu'on eut la prémière connoiffance de ce mouvement, c'est-à-dire, 1oo. ans avant Hipparque qui eft le premier qui en ait eu quekque idée ? Quel anachronifme!

II. Hipparque n'a jamais trouvé l'équinoxe au 4°. degré d'Ariès. C'est ma feconde propofition. Hipparque dans l'efpace de 30. ans, comme je l'ai déja dit, avoit obfervé neuf

équinoxes, fix d'automne, & trois du printems. Il avoit donné fes obfervations dans fon Livre, Du Changement des équinoxes & des folftices, & l'avolt fait avec une exactitude que Ptolémée femble ne pouvoir affez louer. Prolémée nous a confervé ce morceau d'Hipparque, ou plûtôt nous en a donné le précis dans le troifiême Livre de fon Almagefte, C. 2. Or de ces neuf équinoxes observez par Hipparque, il n'en eft aucun auquel Ptolémée ait marqué même en général l'endroit du ciel où il s'eft fait. Il marque exactement l'année, le mois, le jour, la partie du jour auquel ils font arrivez; jamais le degré, la minute, ni même la conftellation dans laquelle Hipparque les a trouvez. Comment peut-on donc fçavoir qu'Hipparque avoit obfervé l'équinoxe au quatriême degré d'Aries.

Bien plus, nous favons par une obfervation d'Hipparque qu'il n'a pû trouver l'équinoxe au quatriême degré d'Ariès. C'eft celle qu'il fit de l'épi de la Vierge l'an cinquantiême de la troifiême période de Calippe, c'est-à-dire, l'an 128. avant Jefus-Chrift. Il trouva cette étoile au vingt-quatriême degré de Virgo ; c'est encore Ptolémée qui nous l'apprend, Almag. L. VII. C. 2. Cette obfervation eft affez jufte: car felon la correction du P. Riccioli, Aftron. Reform. L. IV. C. 29. p. 256. l'épi de la Vierge étoit alors au 23°. 54'. 7". de la Vierge la difference n'eft que de s'. 53". Nos Cartes plus récentes donnent le lieu de l'épi 24. 16'. 27". Différence 16. 27. Or de cette obfervation il s'enfuit qu'Hipparque n'a pû dire qu'aucun des points cardinaux fut de fon tems au 4 degré de fa constellation. Car selon la Redu P. Riccioli au commencement du même Chamarque pitre, l'étoile dont il s'agit étoit alors peu éloignée du point de l'équinoxe. Elle n'en étoit donc pas à plus de 10. de-. grez, comme elle auroit dû être dans l'opinion de M. Newton, Car

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

1

Et de vray l'an 1700. où les points cardinaux étoient éloignez de 29°. 1'. du commencement de leur Signe, l'é quinoxe d'Automne se fit donc dans Libra

Depuis l'an de J. C.

Jufqu'à l'an avant J. C.

[blocks in formation]

0°. 59'.

1700, 128

1828 ans

26o. 22'. 20''. de Libra.

pour le lieu où fe fit l'équinoxe l'an 128. avant J. C.

Lieu de l'équinoxe

Lieu de l'épi de la Vierge

Différence

23. 54. 7.

26°. 22. 20" } de Libra

2o. 28'. 13′′.

Et mieux encore felon des Obfervations & des Tables plus

[blocks in formation]

Ils n'étoient donc en effet que très-peu éloignés, comme dit Riccioli, & non pas de 10. degrez ou plus, comme ils l'euffent été, fi Hipparque avoit obsèrvé cette année-là l'équinoxe au 4e degré, comme veut M. Newton. Hipparque ne l'y a donc point trouvé C. Q. F. D.

Mais je vais encore plus loin. Columelle auquel il pa roît que M. Newton s'en eft rapporté fur ce fait Aftronomique, comme nous le vèrrons dans peu. Columelle dit expreffément à l'endroit que M. Newton a fuivi, qu'Hipparque plaçoit les points cardinaux du ciel au prémier degré de leurs conftellations, & non point au 4c.Col. ix. c. 14, Nec me fugit Hipparchi ratio,que decet folftitia & equinoctia non octavis, SED PRIMIS PARTIBUS SIGNORUM confici. Peut-on rien de plus formel? Après cela l'on ne devine pas même ce qui a pû faire penfer à M. Newton qu'au tems d'Hipparque l'equinoxe du Printems fe foit jamais trouvé au 4 degré d'Ariès. Enfin voyez Hipparque lui-même danş fes Livres fur Aratus.

Hiij

Et en effet, comment l'y cut-il trouvé? Il a observé depuis l'an 158. avant Jefus-Chrift jufqu'à l'an 128. avant Jefus-Chrift.

[blocks in formation]

Les Equinoxes de 1700. comme il paroît parce que j'ai dit cy-deffus d'après les Tables de M. De la Hire fe firent environ

Celui du Printems a
Celui de l'Automne à

En 1858 ans les équi-
noxes reculent d'environ
Ainfi l'an 158 avant J. C.
Celui du Printems fe

fit environ à

Celui d'Automne à

En 1828. ans les équi-
noxes rétrogradent de
Donc l'an 128. avant
J. C. ils fe firent à peu
près celui du Printems à'
& celui de l'Automne à

309

0°. 58'.47".30
oo. 58..35. o. m

250. 48′. 20′′. 0”!

26. 47. 7. 30. X
26. 46.5 5. 0. m

25°. 23". 30". 0"

260. 22. 17". 30".X
26. 22. 5. O. my

Par conséquent tout le tems qu'Hipparque a obfervé, les equinoxes fe font faits dans le 26 degré, l'un des Poiffons, & l'autre de la Vierge entre la 22 & la 48 minute dans l'efpace de moins de 26' minutes, & confequemment l'équinoxe qu'il ait pû voir le moins éloigné du Belier l'étoit pourtant de 6°. 12'. 52". 30"".

Hipparque faute des inftrumens, & des fecours qu'ont aujourd'hui nos Aftronomes a bien pû, il a du même fe

[ocr errors]

tromper fur le lieu des équinoxes à peu près autant qu'il s'étoit trompé fur le lieu de l'épi de la Vierge, c'est-à-dire, d'environ 3. degrez. Ce qui revient à mon calcul. Car • Lieu de l'équinoxe felon Hipparque

[ocr errors]

Lieu de l'équinoxe felon moi

.Difference.

Oo. o' 0"0" 26.47.7. 30. X/

30.12. 52. 30

Et non pas 6. degrez & plus. Cela prouve donc qu'Hipparque n'a pû placer les équinoxes au 4o degré, & détruit abfolument le 2. principe de M. Newton.

III. Le prémier n'eft pas mieux fondé. Méton par fes obsèrvations n'a point trouvé l'équinoxe au 8 degré de Libra. Je dis par fes obsèrvations; car Méton fut un des grands observateurs qui ayent été chez les Anciens, & celui peutêtre qui avoit observé en plus d'endroits différens. 'Non feulement il l'avoit fait à Athènes fa patrie, mais encore dans plufieurs Ifles de l'Archipel, dans la Macédoine, & dans la Thrace: Ptolem. de apparent. in Petav. Uranol. p. 93. Or il eft en prémier lieu contre toute forte de vrai-femblance qu'un auffi habile Aftronome, & un fi grand obsèrvateur, ayant obsèrvé l'équinoxe, l'ait fixé autrement que fur le Ciel & fur fes obsèrvations. J'aimerois autant qu'on nous dit que M. De la Hire a fixé fes époques non pas fur fes obsèrvations; mais fur le Calendrier des Bergers, imprimé à Troye.

Mais pourquoi chèrcher des preuves d'un fait fi feur. Prolémée de qui nous l'apprenons Almag. L. 111. C. 2. dit pofitivement & répéte deux ou trois fois que c'eft par une obfervation que Méton & Euctémon fixèrent le folftice d'été. Quod fi etiam ad folftitium aftivale quod Metonis, Euct emonifque temporibus fimplicius FUERAT OBSERVATUM vetuftatis gratia exquifitam obfervationem noftram contulerimus, idem inveniemus................ In omnibus igitur totius diftantia 571. annis fi aftivale folftitium ab Euctemone OBSERVATUM, &c. Et Ptolémée eft fi convaincu que ce fut fur une obfervation & non point fur l'Almanac des Laboureurs que Méton & Euctémon avoient fixé ce folftice, que pour détermiper la quantité ou la durée de l'année, il fe sèrt de cette ob

« AnteriorContinuar »