: PREFACE. tivité. VIII. La conquête d'Alexandre. IX. Le du monde. Quand une fois on a bien établi la fuite des époques le refte s'arrange plus aifément. C'est une efpéce de quadre dans lequel tous les autres événemens. s'enchaffent fans peine & prèfque fans difficulté, & où ils viennent fe placer comme d'eux-mêmes. Parlà non feulement ils fe foûtiennent les uns les autres; mais ils affèrmiffent même la prémière suite, & en deviennent de nouvelles preuves. Je n'ay point voulu trop charger cet Abregé, & je n'y ai point mis tous les événemens qui pourront le groffir dans la fuite. Je me fuis contenté de marquer les époques principales, les plus grands événemens, les commencemens desEmpires, des Regnes des Etats, la fondation de quelques Villes, l'origine & le progrès des Arts, l'âge des grands hommes en chaque genre; mais fur tout je n'y ai rien adinis que de 1 Chronologique, rien de purement historique, rien qui n'eut la preuve de fon tems, & une raifon être rangée à l'année où je le place. pour L'Abregé de Chonologie eft fuivi de cinq Differtations fur un autre Abregé de Chronologie fait par M. Newton & apporté en France il y a fix ou Tept ans. J'y rétablis l'Antiquité des tems; non pas celle qu'un Auteur François voulut foûtenir ici vèrs la fin du dernier fiécle, & qui fut doctement & folidement réfuté; mais l'Antiquité véritable, l'Antiquité hiftorique, & fi je puis ainfi parler, l'Antiquité aftronomique que M. Newton combat, dans fa Chronologie, & que je retiens dans la mienne. J'ai exposé dans les Differtations mêmes, l'occafion. qui les a fait naître, & les raifons qui m'ont porté à les publier. Je m'y fuis laiffé engager d'autant plus volontiers, que fuivant dans ma Chronologie des fentimens bien différens de ceux de M. Newton, & donnant au monde plus de 5oo. ans' plus qu'il ne fait, je me fuis vû dans la néceffité de détruire le préjugé que faifoit contre moi l'autorité d'un Auteur de la réputation de cet illuftre Anglois, & dont je fentois déja les impreffions & les effets. Ce n'est donc point pour attaquer M. Newton, c'est pour défendre & juftifier mes propres fentimens fur la durée du monde & les preuves de quelques époques néceffaires à mon Syftême que je donne ces Differtations. J'ai apporté d'ailleurs tous les ménagemens, que j'ai crus néceffaires, pour qu'il ne s'y trouvât rien qui pût raifonnablement choquer ce fçavant homme. J'ai marqué pour lui toute l'estime qui est duë à son mé PREFACE. en rite & à sa capacité, & je l'ai faiť très-sincèrement. J'ai même excufé autant que j'ai pû l'Auteur refutant l'ouvrage. Si après cela, il arrivoit malgré mes précautions & contre mon intention, qu'il s'en offençât, comme il a fait de la traduction & de l'édition de fon ouvrage; auffi bich que des obfèrvations qu'on a faites deffus; j'en ferois véritablement mortifié, mais je ne croirois pas lui en avoir donné de raifons légitimes, & il me femblera toûjours qu'il m'cft auffi permis de foûtenir mon sentiment & de n'être point de celui de M. Newton, qu'à M. Newton de contredire tout ce qu'il y a eu jufqu'ici de plus habiles Chronologiftes, & d'Hiftoriens plus dignes de foi, tant anciens que modèrnes. Je ne croi point qu'il fe plaigne que je réfute une piéce qu'il n'a point avouée ni approuvée. Car cen'eft point fur la traduction Françoife que j'ai travaillé; elle n'étoit pas encore au monde quand j'ai commencé. C'cft fur l'original Anglois dont la copie que j'ai vûë a été tirée du confentement de M. Newton fur l'exemplaire qu'il a donné lui-même à Madame la Princeffe de Galles. Si l'on me reproche que dans la prémière Differtation, & même quelquefois dans la cinquiême, je réfute comme de M. Newton des chofes qu'il n'a point dites, j'ai deux chofes à répondre : La prémière qu'il cft vrai que M. Newton ne s'étant point expliqué, il a fallu d'abord aller à tâtons, & deviner fur quoi il pouvoit appuyer fon fentiment. Quand je traçai les prémières Differtations je n'avois devant les yeux que l'Abregé Chronologique de M. Newton & la lettre lettre de M. Keil, C'eft cela feul que j'examinois. La é + raifon ne fera rien pour moy. Je me ferois moins étendu que je n'ai fait quelquefois dans ces Differtations, fi elles n'avoient du être vûës que de l'illustre Abbé auquel je les adresse, & de M. Newton; mais les rendant publiques, il a fallu . s'accommoder à toutes fortes de Lecteurs. · Enfin je finis ce second recücil par une dissertation qui a déja vû le jour dans les Mémoires de Trévoux. On en parut alors fi content, & on l'a tant loüée dans des Ouvrages mêmes imprimcz, que j'ai crû quelle méritoit que je la reviffe & que je la redonnaffe plus exacte & plus correcte. Je fouhaite qu'elle confirme le jugement qu'on en porta d'abord, & qu'elle foutienne fa réputation |