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J. DESE- Defcendit plein de gloire aux champs

GRAIS.

Elyfiens,

Virgile en beau François lui fit une ha

rangue;

Et comme à ce difcours Segrais parut
furpris:

Si je fçais, lui dit-il, le fin de votre
Langue

C'est vous qui me l'avez appris.

Catalogue de fes Ouvrages. 1. Athis, Paftorale. Paris 1653. in-4°. Cette Piece de Poëfie, que M. de Segrais fit en l'honneur de fon Païs, a merité l'approbation de M Huet, qui la trouve préferable à fes autres Ouvrages par la nouveauté de Pinvention, & par l'agrément de la fiction; quoique l'obfcurité des lieux que Segrais a choifis, pour être le theâtre des avantures qu'il décrit, & qui ne font connus que par ceux qui les habitent, ayent fait perdre à cet Ouvrage une partie des applaudiffemens qu'il méritoit.

2. Les Nouvelles Françoifes, ou les divertiffemens de la Princeffe Aurelie. Paris 1657. in-8°. 2. vol. Ce font des Hiftoriettes qu'il avoit compofées

pour amufer Mademoiselle à S. Far- J. DE SE geau, où elle étoit retirée. Comme il GRAIS. n'en avoit fait tirer que peu d'exemplaires, le livre étoit rare avant la réimpreffion qu'on en a fait en 1722. Paris in-12. 2. vol.

3. Diverfes Poefies. Paris 1658. in-4°.

4. L'Eneide de Virgile traduite en vers François. Paris in-4°.2. vol. Le premier en 1668. & le fecond en 1681. It. 2. édition. Amfterdam 1700. in-8°. 2. vol. & depuis à Lyon..

5. Les Georgiques de Virgile traduites en vers François; Ouvrage Pofthume. Paris 1711. in-8°. Ces deux traductions de Virgile font eftimées des connoiffeurs,qui trouvent que Segrais a eu l'art de rendre en notre Langue toutes les beautez, les graces & l'agrément, qui fe trouvent dans le Poëte Latin, du moins autant que cela eft poffible.

6.Segraifiana, ou mélange d'Hiftoire & de Litterature, recueilli des En-tretiens de M. de Segrais. Les Eglogues, &l'Amour gueri par le temps, Tragedie Ballet du même Auteur, non imprimée. Ensemble la Relation de l'Ifle Ima

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RAIS.

:

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J. DE SE-ginaire, & l'Hiftoire de la Princeffe de Paphlagonie, imprimée en 1646. parLordre de Mademoifelle. La Haye 1722. in-8°. Cette premiere édition a été faite à Paris, & a été fuivie d'u ne autre faite en 1723. Amfterdam in-12. qui eft beaucoup plus belle... La Préface qu'on voit à la tête de· Tune & de l'autre eft de M. de la: Monnoye On y dit que les particularitez contenues dans le Segraifiana ont été recueillies par les foins d'un illuftre Confeiller d'Etat, (c'est-àdire M. Foucault Intendant deCaen,) dont la maifon étoit le ren-dez-vous de tout ce qu'il y avoit à Caen de perfonnes de mérite & de qualité. M. de Segrais y étoit reçû. avec diftinction, lorfque fa fanté lui permettoit de s'y trouver; il y avoit pour lui une place de réferve: auprès d'une tapifferie, derriere la quelle un homme de confiance étoit caché, qui écrivoit ce qu'il difoit, & ceft de la qua été tiré le Segrai-fiana, dans lequel il y a plufieurs; -fairs finguliers & curieux, quorqu'on ne puiffe nier qu'il n'y en art auffi plufieurs qui ne méritoient pas

d'être confervez à la pofterité, & J. DE SE d'autres même évidemment faux.

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Les Eglogues font au nombre de fept, & on y a joint une Lettre de M.. Ogier fur la premiere avec la réponse de M. de Segrais, qui excelloit principalement dans ce genre de Poëfie. » Tout le monde convient, dit Bait » let, (a) qu'il a bien pris le caractere de l'Eglogue, & qu'il a fçu "attraper ce point de la fimplicité » & de la pudeur, que les anciens » avoient feu exprimer, fans pour» tant avoir rien de la baffeffe & des » manieres niaifes où font tombez plufieurs de nos faifeurs d'Eglogues Françoifes, qui ont voulu imiter » cette naiveté ancienne, pour ne pas » fortir du caractere Bucolique. Ses figures font douces, fes mouve»mens y font temperez, & formez. "fur les mœurs que doivent avoir » les perfonnages qu'il employe. Les "penfees y font ingenues, la dic❞tion Y eft pure & fans affectation, les vers y font coulans. Ce font des manieres toutes unies, & des dif " cours tout naturels. Enfin on juge, (a), Jugemens des Sçavans,

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GRA-IS.

GRAIS.

J. DE SE-» qu'il eft très-difficile de rien écrire » en ce genre avec plus de douceur » de tendreffe, & d'agrément. C'eft ce qui a fait dire à Defpreaux

en invitant les Poëtes à celebrer la
gloire de Louis le Grand:

Que Segrais dans l'Eglogue en charme
Les forêts.

Il avoit appris cette fimplicité & cette naiveté de Malherbe, qu'il avoit beaucoup étudié, & pour lequel il avoit une eftime fi particuliere, qu'il fit faire en pierre fa ftatue plus grande que le naturel, la fit élever dans une niche faite exprès à la façade de fa maifon à Caën, & fit graver au-deffous fur un marbre noir ces quatre vers.

Malherbe, de la France éternel orne

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Pour rendre hommage à ta mémoire,
Segrais enchanté de ta gloire
Te confacre ce Monument.

L'Amour gueri par le temps n'avoit pas encore été imprimée; M. de Segrais avoit compofé cette Piece,

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