éducation, ne lui fut qu'avantageux. F. TAub Son beau-pere touche de fon heu-MAN, reux naturel réfolut de le faire étudier, & l'envoya au mois de Decembre 1577. à Culmbach, Ville de Franconie, pour y étudier. Il étoit alors âgé de 12. ans, & il en demeura quatre en cette Ville, où il fit de grands progrès dans fes études, malgré la mifere qui le tourmentoit; car fes parens n'étoient pas en état de lui fournir de quoi fubfifter, & fouvent il étoit contraint d'aller mandier fon pain de porte en porte, en chantant: Da panem propter Deum. Bien loin de rougir dans la fuite de cette particularité de fa vie, il s'en fouvenoit avec plaifir, & s'en glorifioit devant fes amis, à qui il parloit avec beaucoup de reconnoiffance de ceux qui l'avoient affifté dans fon état de di fette. Sa mere étant morte dans ce temps là, fon beau-pere fe remaria, & Taubman eut l'avantage de trouver dans la femme qu'il avoit époufée, une nou velle mere, qui fe faifoit un plaifir de l'affifter dans fes neceffitez preffan F.TAUB- tes, autant que fes facultez pouvoient le lui permettre. MAN. En 1582. George Frederic, Marquis de Brandebourg, ayant établi un College à Heilbrun, Ville de la Souabe,ily raffembla la jeuneffe choifie de tous les Etats, & Taubman, fur qui étoit alors âgé de feize ans, du nombre. Ses talens & fa capacité commencerent alors à paroître dans toute leur étendue, & Chriftophe Homagins fameux Poëte de ce temps ne fit point difficulté de dire qu'il feroit un jour l'ornement de la Patrie. C'étoit en effet dans la Poëfie qu'il excelloit davantage, & les Pieces qu'il fit en ce genre, lui acquirent une fi grande réputation, que le Poëte Meliffus lui envoya une Couronne de laurier, pour lui marquer le cas qu'il faifoit de fes Ouvrages. Après un fejour de dix années à Heilbrun, Taubman paffa en 1592. à Wittemberg, où il continua fes études Académiques pendant trois ans. Il s'y fit connoître d'une maniere glorieufe; & Frederic Guillaume, Prince de Saxe, conçût tang d'eftime pour lui, qu'il fe faifoir un F. TAUB plaifir de l'entendre, & de jouir de fa MAN. converfation. La Chaire de Profeffeur en Poëfie & en Belles-Lettres dans cette Ville étant venu à vaquer, l'Academie demanda à la Cour cette place pour Taubman, à qui on l'accorda, & il en prit poffeffion le 18. Octobre 1595. Il a rempli ce pofte pendant dix-huit ans, c'est-à-dire jufqu'à fa mort, à la fatisfaction du public & des Curateurs de l'Academie.. Dès qu'il fe vit placé d'une mamiere honorable & lucrative, if fongea à fe marier, & époufa le 18. May de l'année fuivante 1596. EliZabeth Matthieu, avec laquelle il a toûjours vêcu dans une grande union, & il en eut trois fils & deux filles, à l'éducation defquels il s'appliqua avec beaucoup de foin. Son affiduité à l'étude lui procura apparemment la maladie qui términa fes jours. Une fiévre chaude. & maligne commença à l'attaquer le 26. Fevrier 1613. & après l'avoir tourmenté pendant près d'un mois, Eenleva le 24. Mars fuivant. F. TAVB- Il fut enterré à Wittemberg, & l'on mit cette Epitaphe fur fon Tombeau. Friderico Taubmanno Wonefati Franco, viro pietatis zelo publice noriffimo, Litterarum Gracarum & Latinarum vindici acerrimo, Barbariei extirpatori feliciffimo, Europa totius, lumini fplendidiffimo, Poeta incomparabili, & Humanitatis in celeberrima Wittebergenfium Academia Profeffori Clariffimo, Marito & Patri defideratiffimo, anno Chriftiano 1613. die 24. Martii, etatis 48. pie in Chrifto defuncto, monumentum hoc vidua & liberi maftiffimi, affectu pio & grate P. C. Taubman étoit un de ces beaux genies qui fe font admirer & aimer. Son érudition profonde lui attiroit T'eftime des Sçavans; la vivacité de fon efprit, l'enjouement de fa converfation, & fes faillies fpirituelles le faifoient rechercher par plufieurs Princes d'Allemagne qui l'honoroient de leur amitié. Naturellement porté à la raillerie, il avoit fçû renfermer ce penchant dans de F. TAUB juftes bornes. Du refte il étoit offi- MAN cieux, & toûjours prêt à rendre fervice à ceux qui avoient befoin de lui. Catalogue de fes Ouvrages.. 1. Commentarius in Plautum. Fran cofurti 1605. in-4°. C'est la premiere édition. It. Cum fecundis curis Fr. Taubmanni, Ibid 1612. in-4°. It 3a. editio, Ibid 1621. in-4°. Ces éditions font peu correctes, furtout la premiere, dont Taubman avoue dans une Lettre à Godefroy Jungerman dattée du 1. Septembre 1606. qu'il a honte, à caufe des fautes d'impreffion qui s'y font gliffées. La troifiéme qui a été faite après fa mort par les foins de Fanus Gruter, qui l'a remplie d'invectives contre Jean-Philippe Pareus, eft encore plus fautive, tant dans le texte, que dans les notes. Ce défaut n'empêche pas que ces éditions de Taubman ne paffent pour les meilleures que l'on ait des Comedies de Plante, tant parce que le texte de ce Poëte y eft mieux fuivi en plufieurs endroits que dans toutes les précedentes, qu'à caufe du Com |