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ARVARD COLLEGE
Feb. 12, 1942
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Mrs. J. J. Storrow

Lincoln, Mass.

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L'OUVRAGE que j'ai l'honneur de vous présenter, vous appartient à trop jufte titre pour le mettre au jour

fous d'autres aufpices que les vôtres. Ayant puife dans vos Mémoires, MESSIEURS, les connoiffances qui m'ont fervi de guide, que je ferois fatisfait fi j'ofois me flatter d'avoir appliqué affez heureusement vos penfées la perfection de l'Architecture Hydraulique, pour que vous les trouviez encore dignes de n'être point défavouées! Car comment vous imiter dans la maniere de traiter les fujets dont vous parlez? Sont-ils d'une fublimité à paroître au-deffus de l'efprit humain? Vous y atteignez fans vous égarer; vous les dépouillez de ce qu'ils ont d'abftrait, pour les rendre fenfibles, fous des idées fimples & riantes. Faut-il defcendre à d'autres moins attrayans? Vous leur donnez du relief: il fuffit qu'ils intéreffent la Société pour devenir l'objet de vos recherches ; vous ambitionnez d'inftruire & non de vous faire admirer: ennemis de toute oftentation, vous évitez de courir après une fauffe gloire, & cette conduite vous affure la véritable, feule capable de vous toucher.

C'est par des fentimens auffi purs que vous donnez, MESSIEURS, de l'éclat á vos productions : & pourroient-elles n'en point avoir? Elles qui annoncent à tout l'Univers que la Phyfique, qui n'étoit préfentée que fous

un tiflu de mauvaises conjectures, a été amenée par vos foins à des Expériences raisonnées, felon les loix de la Méchanique, dont vous avez rendu les principes d'une fécondité merveilleuse, par l'art de décomposer les mouvemens les plus compliqués. Que le corps humain, ce chef-d'œuvre de la création, a peu de refforts qui ne vous foient connus, & dont on ne puiffe, mieux que jamais, réparer les accidens, par les moyens que fourniffent vos découvertes dans la Botanique & la Chymie. Que vous avez enrichi l'Algebre & la Géomé irie d'un nombre infini de nouvelles méthodes qui ne laiffent plus rien à defirer pour la perfection des Arts qui peuvent y être foumis. Qu'on ne peut vous refufer l'avantage d'avoir affuré la Navigation en détermi nant les Longitudes, par le fecours des nouveaux Aftres que vous avez découvert dans le Ciel. Enfin, que la jufteffe de vos Obfervations aftronomiques femble vous avoir acquis un droit fur le partage de la terre, puifqu'en rectifiant la Géographie vous avez renfermé dans fes vraies limites la portion qui appartenoit à chaque

Nation.

Ce font ces progrès, sûrs de l'immortalité, qui ont

rendu, MESSIEURS, votre nom célebre jusques dans les pays les plus reculés; & la postérité, en les admirant, pourra-t-elle croire qu'un travail auffi prodigieux, n'a commencé qu'avec les Conquêtes de LOUIS LE GRAND, votre augufte Fondateur, dont l'Hiftoire ne pourra tracer la brillante carriere, fans vous faire partager les lauriers confacrés aux Grands-Hommes qui ont contribué à rendre fon regne florissant. Celui fous lequel nous vivons, ne vous eft pas moins glorieux; également protégés du Monarque qui nous gouverne avec autant de juftice que de fageffe, quel fruit n'a-t-on pas lieu d'efpérer de la continuation de vos travaux & des nouvelles Obfervations que vous faites actuellement, par ordre de Sa Majefté, dans des climats fi oppofés & fi éloignés du nôtre ? Les favantes richeffes que vos illuftres Membres doivent en rapporter font d'un bien plus grand prix, & intéreffent beaucoup plus nos vœux que toutes celles qu'on a coutume d'y aller chercher.

Eft-il furprenant après cela, MESSIEURS, fi les perfonnes les plus diftinguées par leur naissance empreffent d'occuper une place parmi Vous, & file

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