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fur lui-même lui en procura une prompte

fur les Samnites.

Hift. Rom. tom. III, pag. 173.

On féviffoit contre les murmurateurs avec la derniere rigueur; le murmure n'étoit jamais pardonné ; il étoit souvent puni de mort.

<< Les vices que Céfar abhorroit le » plus, & qu'il puniffoit avec la derniere » sévérité, étoient la mutination & la » défobéiffance ».

Suetone, vie de Jules Céfar, chap. 67.

Dans le cas d'un certain nombre de féditieux, le fort étoit ufité & admis, pour que la frayeur en intimidât plufieurs, & que peu fubiffent la peine; on les décimoit ; un fur dix étoit presque toujours mené au fupplice; fouvent il n'en périsfoit qu'un fur vingt, & même sur cent; mais ce n'étoit que dans le cas d'une légere indifcipline & d'une fermentation peu confidérable.

« Si à multis effet flagitium rei mili

» taris admiffum, fortitione in quofdam » animadvertebant; ut metus videlicet ad » omnes, ad paucos pœna perveniret ; & >> decimus quifque ad fupplicium mitte» batur. . . . vicefimatio interdum adhi» bita, immò & centefimatio ».

De militia Romanâ, pars III, lib. 3, cap. 22, pag. 204, de militibus.

Une cohorte avoit abandonné fon pofte, c'étoit, felon Polybe, un châtiment assez ordinaire de la décimer par le fort, & de faire donner la baftonade à ceux fur qui le malheur avoit tombé, bien entendu toutefois que le pofte ne fût pas en la présence de l'ennemi, car pour lors la décimation étoit pour la mort. Je rapporterai à ce fujet le plus terrible exemple de décimation qu'il y ait jamais eu, & tout ce que la fureur des Empereurs idolâtres eut de plus barbare dans les perfécutions des chrétiens. Ce fut d'abord la décimation, & enfin la deftruction totale de la légion de S. Maurice, qui périt en entier avec lui par le martyre.

L'Empereur Maximien paffa en Gaule dès le commencement de fon regne, contre Aman & Elien, & la faction des Bagaudes qu'il défit. Il fit venir d'Orient une légion nommée la Thebéene, toute compofée de chrétiens. Comme il vouloit s'en fervir, ainfi que des autres foldats, pour perfécuter les chrétiens, ils refuferent d'obéir. L'Empereur, pour se repofer de la fatigue du voyage, s'étoit arrêté dans les Alpes en un lieu nommé Ododure aujourd'hui Martinac en Valois. La légion Thebéene étoit proche d'Agaune, au pied de la montagne que l'on nomme à préfent le grand S. Bernard. Maximien, irrité de cette défobéiffance, ordonna que la légion fût décimée, & réitéra fes ordres, pour contraindre le refte à perfécuter les chrétiens. La décimation étoit une peine établie contre les corps coupables. Les foldats Thebéens ayant appris ce fecond ordre, commencerent à crier par tout le camp qu'ils fuffriroient plutôt toutes fortes d'extrémités, que de rien

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faire contre la religion chrétienne. Maximien commanda qu'on les décimât une feconde fois, & que l'on fît obéir les autres. On fit donc encore mourir le dixieme, fuivant le fort, & les autres s'exhortoient à perfévérer. Ils étoient principalement encouragés par trois de leurs Officiers généraux, Maurice, Exupere & Candide, qui leur propofoient l'exemple de leurs camarades que le martyre avoit déja conduit au ciel. Par leur confeil ils envoyerent une remontrance à l'Empereur, qui étoit telle en fubftance:

« Nous fommes vos foldats, Seigneur, » mais ferviteurs de Dieu, nous le con>> feffons librement ; nous vous devons le >> fervice de la guerre, à lui l'innocence; >> nous recevons de vous la paye, il nous » a donné la vie; nous ne pouvons vous » obéir en renonçant à Dieu notre créa» teur & notre maître, & le vôtre, quand » vous ne le voudriez pas. Si on ne nous » demande rien qui l'offense, nous vous » obéirons, comme nous avons fait jus

>>

qu'à préfent; autrement nous lui obéi>> rons plûtôt qu'à vous. Nous offrons » nos mains contre quelque ennemi que » ce foit; mais nous ne croyons pas per» mis de les tremper dans le fang des >> innocens. Nous avons fait ferment à >> Dieu, avant que de vous le faire; vous » ne devez point vous fier au fecond, si » nous violons le premier. Vous nous » commandez de chercher des chrétiens » pour les punir; vous n'avez que faire » d'en chercher d'autres, nous voici; nous >> confeffons Dieu le Pere, auteur de tout, >> & fon fils Jefus-Chrift. Nous avons vu » égorger nos compagnons fans les plain» dre; nous nous fommes réjouis de l'hon» neur qu'ils ont eu de fouffrir pour leur » Dieu : ni cette extrémité, ni le défefpoir ne nous ont point portés à la ré>> volte : nous avons les armes à la main » & nous ne réfiftons pas, parce que nous >> aimons mieux mourir innocens, que de » vivre coupables ».

Maximien, désespérant de pouvoir vain

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