drois pouvoir encore consacrer dans cette histoire tout l'amour de mes égaux, de tous les foldats François, ce qu'ils ont fait, ce qu'ils font capables de faire, fur-tout quand leurs actions mémorables feront connues dans les histoires, comme dans les armées, quand leurs noms glorieux feront transmis à la postérité. Et n'est-ce point là, MONSEIGNEUR, le vrai caractere de l'histoire, de ne pas célébrer l'action d'un feul hom¬ me, mais de célébrer encore avec lui, de faire connoître aux siecles à venir tous ceux qui ont partagé la gloire de cette action? Auguste, qui ne dédaigna pas d'étre le fuccesseur de Mecene, et qui ne dédaigna pas non plus de prodiguer, ainsi que fes ré compenses, les plus grands éloges à fes foldats, avoit ordonné que leurs hauts faits et leurs noms fussent inf crits au Capitole ; mais le Sénat, orgueilleux et jaloux de la gloire de ces illustres guerriers, fit disparoítre, ou ne conserva plus ce précieux recueil après la mort de cet Empereur. Mais aujourd'hui fous les auf pices du Monarque à qui la Providence nous a foumis, si les arts font cultivés, si les fciences font annoblies, si fa protection les foutient, si fa libéralité les anime, si le favoir et la vertu n'échappent point à fon vaste difcernement, à ce grand art de regner, s'il ne s'occupe que du bonheur de fes peuples, si les lettres et les muses font honorées de fon attention et de ses bienfaits, les foldats font dans fon cœur les premiers citoyens de l'Etat. L'amour des peuples et des défenfeurs des peuples fut toujours le premier attribut et le héroïsme des grands Princes. La clémence, la bienfaisance naturelle d'un jeune Roi, dans l'âge le plus tendre le plus précieux modele des Souverains, daignera donc jetter un regard favorable fur l'hommage que j'ai l'honneur de rendre à fon Auguste Frere, comme un tribut dû à fes vertus; elles font l'admiration du Royaume, comme d'une Province qui a eu le bonheur de le posséder un instant, de le recevoir dans fon fein! Oui, MONSEIGNEUR, dans les cœurs attendris de fes peuples fe re le traceront à jamais ces touchants et nobles traits d'humanité qui brillent en votre Auguste Personne, cet air débonnaire qui en tempere la majesté, et qui annonce si fort la fagesse, la justice et la bonté. Eh! pourroit-on ne pas les exalter ces hautes vertus MONSEIGNEUR, quand on est sûr que cœur qui les possede, en renvoie fidélement la gloire à la fource qui les communique? pour lors la louange n'est plus qu'un tribut, elle devient même un acte de religion, par lequel on revere dans un des plus grands Princes du monde les plus rares dons du ciel. C'est le charme qu'éprouve dans ce momentun des plus fideles ferviteurs de votre Altesse Royale, en lui |