Car fon pére, vrai Loup-garou, Etoit, comme j'ai dit, très-dur à la defferre. L'Avare un jour étant aux champs, Nôtre cadet fit fon afaire, Subftituant un cofre à celui de fon pére, Pareil en tout, excepté le dedans, Le font jamais. Un jour changeant de place Qui lui donna quelque foupçon. Dont Galien n'a point traité, Dit il aux affiftans. Meffieurs, je vous confeille L'Avare fe réveille. LE CHIEN, LE MOUTON, ET LE RENARD. FABLE X V I I. E coucher fur la dure un vieux Dogue étoit las: DE Il rencontre un Mouton,dont la toifon nouvelle Au paifible animal Mouflar cherche querelle. Une livre de laine : Il faut en diligence Refpectant les Mâtins, & craignant leur colére. Nôtre Dogue lui dit : Compére Nous avons un procès Maître Robin & moi. Je ne veux point d'autre arbitre que toi, Décide entre nous cette afaire. Tout autre qu'un Mouton eût d'abord récufé Mais nôtre Champenois, animal peu rusé, Ne fçavoit pas la procédure. Il le laiffa juger ; & fans être entendu Maraud, on te demande une livre de laine, Lui dit ce Juge à la douzaine. On te fait trop de grace; & vous n'y pensez pas, Seigneur Mouflar, je fuis témoin du cas. Au lieu d'une il vous en doit quatre. J'ordonne qu'il les païe. Il n'en faut rien rabatre. uca fou Le Juge patelin fait fa cour au plus fort. L'ORANGER L'ORANGER, E T LE CHESNE. FABLE XVI I I. UN petit Oranger content de sa figure, Se trouvant planté d'avanture Près d'un grand Chêne, il lui dit : Mon voisin, Que l'on ait refpecté tes ayeux à Dodone. Beaux à charmer, font dignes de fa table. temps L'Autonne & le Printemps. L'Homme s'eft donc mépris : je te fuis préférable. Mon mignon, vous êtes bien fier, Il vous fied mal de tenir ce langage. D 1 Je vous mets tous les jours à l'abri de l'orage. Sans moi, batu de l'Aquilon, Vous n'auriez pas ces fruits, ces fleurs, ce verd feuillage. Vous êtes un ingrat, un petit fanfaron. La puiffance des Grands aux beaux Arts eft utile. LE MILAN MALADE. FABLE X I X. UN Milan, voleur redouté, Et qui des Dieux méprifoit la puissance, Il ofe implorer leur clémence. La crainte le rendoit contrit. Ce dévot Personnage Vers le féjour célefte élevant fon efprit, Apelle une Cigogne, & lui tient ce langage. Encenfez pour moi leurs Autels: |