La jeune Nymphe alors parut un peu réveuse; Elle n'écouta plus fon fuperbe Rival. Ur FABLE VII I. Sur la corne d'un Bœuf, qui paissoit dans les champs, Un Moucheron, joüet des vents, Ala s'affeoir, atôme imperceptible: Sous un fardeau fi grand. Avoüez-le, beau Sire, Ta vanité feule te fait connoître. Si tu ne m'avois averti, J'ignorerois encor ta présence & ton être. L'Homme n'est pas moins fanfaron. Tel fe croit d'un grand poids, qui n'est qu'un mou cheron. L'ASTROLOGUE.. FABLE EN I X. N vaftes défirs l'Homme abonde. Peu content du préfent, il veut voir l'avenir; Auffi pour amufer nôtre efprit curieux, UN Aftrologue, en plein Marché, Le peuple à l'écouter étoit fort ataché. Enfans, vieillards confultoient le Devin. Ce n'étoit point gratis. Ce peuple étoit si bête, C'étoit ce qu'il avoit en tête. Mais tandis qu'il étoit en train, J'apprens que Un Valet imprudent lui dit tout haut: Mon Maître, Refte interdit, tombe en fincope. Un rieur dit alors: Je ne comprens pas bien LE LION, L'ASNE ET LE RENARD. UN FABLE X. N Lion aïant pris quelques bêtes fauvages, Dit au Baudet d'en faire les partages. Cet animal fimple & fans art Qui ne fit pas, dit-on, plaisir A Meffire Lion, Prince fort colérique. C'est-à-dire, il l'étrangla net. Malheur à tout Sujet, Qui reffemble à cet Ane, & n'eft pas politique. Fit au Renard pareil commandement: Courtifan plus adroit, fçut fe tirer d'afaire. Se réservant très-mince portion. Qui t'a donné tant de prudence, De ce Baudet plein d'infolence, Avec tant d'équité par vous mis en quartiers. ি Prétendez-vous des Rois gagner la bienveillance ? Flatez-les, acordez-leur tout: C'est le moïen d'être à leur goût. LA CIGOGNE, LES MILANS ET LE PAISAN. FABLE X I. U N Manant tendoit des filets A des Milans, qui mangeoient ses poulets. Une Cigogne auffi fe trouva fous les rets Prife avec eux. La bonne Créature Avoit imprudemment suivi de tels Oiseaux. Le couple de Voleurs s'échape. |