XXXVII. ORAISON TOUCHANT LES PROVINCES CONSULAIRES. SOMMAIRE. L'an de Rome 697. L'an de Ciceron 51. ": Cette Oraifon fut prononcée dans le Sénat fous le Confulat de Cn. LenJus & de L. Philippus, l'an de ne 697. Il s'agiffoit de déliberer jur la deftination des Provinces & fur le choix de ceux à qui l'on en donneroit le Commandement. Il y en avoit de deux fortes, les unes Prétoriennes, les autres Confulaires. Les Confulaires étoient pour ceux qui fortoient du Confulat, & on leur y donnoit une autorité Confulaire Tome VII, A avec douze Lilleurs. Les Préto riennes étoient pour ceux qui avoient été Préteurs de Rome l'année précedente. Toutes ces Provinces n'étoient ni toujours Confulaires, ni toujours Prétoriennes, mais prenoient leur nom du Magiftrat on Conful ou Préteur qu'on y envoyoit ; elles fe décernoient parle Sénat en deux manieres: les unes & les autres felon la Loi Sempronia. Les Confulaires étoient données aux Confuls de l'année fuivante, avant la tenue des Comices, pour les aller occuper au bout de dix-fept mois: les Tribuns du peuple ne pouvoien s'opposer à ce Decret du Sénat, & ceux qu'on envoyoit en ces Provin·le ces y demeuroient jusqu'à ce que Sénat y en envoyat d'autres. Les Provinces Prétoriennes étoient données aux Prêteurs de l'année courante pour s'y rendre au premier Janvier de l'année d'après en fortant de leur Prêture ; ces dernieres étoient fous l'autorité du peuple, & les Tri t buns pouvoient former oppofition au Decret du Sénat, & l'on ne les poffedoit que pour un an. Comme le Sénat avoit le pouvoir de rendre Prétoriennes les Provinces Confulaires, & de les conferer aux Preteurs de l'année courante, ces Provinces par ce changement paffoient de la puiffance du Sénat à celle du peuple. Ciceron avoit cinquante un an quand il prononça cette Oraifon: deux ans auparavant, Pifon & Gabinius, qui pour lors étoient Confuls, avoient vendu la liberté de Ciceron à Clodius Tribun du peuple. L'année fuivante Ciceron étant revenu d'exil, dit dans fa harangue pour remercier le peuple de fon rappel, qu'il puniroit les Marchands de Provinces en les faifant revenir chez eux, & c'est le fujet de cette Oraifon, où il opine pour faire don ner aux futurs Confuls la Macedoine & la Syrie poffedées par Pifon & par Gabinius, & pour faire refter les Gaules fous le commandement de Cefar. A ij ་ Comme tous ceux qui avoient opiné avant Ciceron haißoient Cefar, ils avoient tous conclu à fa révocation, excepté P. Servilius, ou du moins à ne lui laißer qu'une des Gaules, la citerieure ou l'ulterieure; Le fentiment de Ciceron & de Servilius prévalut, Cefar refta dans les Gaules, la Macedoine fut donnée à Pompée, la Syrie à Craffus, & l'on revoqua Pifone Gabinius.Ily avoit déja quatre ans que Cefar étoit dans les Gaules, où il avoit fait de grands exploits chez les Germains&chez les Suiffes.La Macedoine étoit infeftée par les Traces, les Scites, & les autres Barbares i la Syrie venoit recemment d'être fubjuguée par Pompée, & comme voifine des Parthes elle paroißoit avoir besoin d'une puiffance d'une armée Confulaire. UELQU'UN de vous, PERES CONSCRIPTS,eft il dans l'attente de ce que je déciderai fur la deftination des Provinces, qu'il examine en lui-même le caractere de ceux que je dois princi 1. |