95 Ou fi Et comme un Marinier échapé de l'orage, Ayant premierement visité le vaisseau, 100 S'il eft bien calfeutré, ou s'il ne prend point l'eau Mais auffi, Forquevaus, comme il eft malaifé, Et donner quelque place aux plaifirs favoureux; 1 Et fçavoir rechercher une fimple maîtreffe, 115 Qui fans vous affervir, vous laiffe en liberté, Et joigne le plaifir avec la feureté ; 1 Qui ne fçache que c'eft que d'être courtisée, Qui Qui foit douce, & nicette, & qui ne fçache pas; 120 Apprentive au métier, que valent les appas. Que fon œil & fon cœur parlent de même forte 25 Si par fois fon efprit, ou le nôtre fe laffe, 130 Ains changer, par le temps, & d'amour, & de flame. Et pour changer fouvent, fon état eft durable: $35 Auffi l'affection dure éternellement, Pourvû, fans fe laffer, qu'on change à tout moment. REMARQUES. Vers 129 Car il ne faut jurer | expreffion eft imitée du Latin : M aux beautez d'une Dame. ) Cette rare in verba magiftri. Horace, EPISTRE III. * ERCLUS d'une jambe, & des bras Pour vous faire cette harangue, Me rendre, en me torchant le bec ་་ Que l'Abbaye eft en ruyne, REMARQUES. A Et dant une maladie qui le retenoit au lit: Velut agri fomnia. *Cette Epitre, en Vers de huit fyllabes, étoit la Satire XIX. dans les éditions qui ont précedé celle-1 Vers 5. Vous savez que j'ay ci. Le Poëte y décrit les divers ca-penfion.) Le Roi lui avoit accordé prices, & les idées extravagantes unc penfion de deux mille livres, qui lui paffoient par l'efprit, pen- fur l'Abbaye des Vaux-de-Cernay. Et ne vaut pas, beaucoup s'en faut, Lafchement me réduire au tiers. Qui dans fes caprices s'égaye, Et fouvent fe donne la baye, 45 Se feignant, pour paffer le temps, Avoir cent mille écus contans. Avec cela large campagne : Je fais des châteaux en Espagne ; Pour le Sel, que je m'en déporte, Dont du Luat le Philofophe, REMARQUES. Défi Vers 51. Pour le Sel, que je Cappel, Avocat General, fpus les m'en déporte.) La ferme des Ga-Rois François I. Henri II. &c. belles. Cet Ange Cappel, Sieur Du Luat, Secretaire du Roi, étoit connu dés l'an 1578. par fa traduction Françoife du Traité de Sénèque, de Clementia. Il traduifit divers autres ouvrages de Sénèque & entre autres fon Traité de la Colere, en 1585. ce qui acquit au Traducteur le titre de Philofophe, & fervit en même tems à le diftinguer d'avec fon frere le Medecin, nommé Guillaume Cappel. Du Luat étoit attaché à Mr. de Rosny, enfuite Duc de Sully, comme on le |