Quand de mille douceurs la faveur de Madame Or' que la trifte abfence, en l'Enfer où je fuis, 20 75 Qu font ces deux beaux yeux ? que font-ils devenus Helas! fille de l'air, qui sens ainsi Je voy bien en ce lieu trifte & defefperé. Je m'en forme l'idée. Je voy dedans ces fleurs les trefors de fon teint, 30 La fierté de fon ame en la Mer tout émeuë: ३० REMARQUES. Yers 21. Helas! fille de l'air.) L'Echo. Tout Tout ce qu'on voit icy vivement me la peint : Las! voici bien l'endroit où premier je la vy, Je revoy bien le lieu, mais je ne revoy pas 45 Durant que fon bel œil ces lieux embellissoit, Mes Ores que le malheur nous en a sçeu priver, yeux tousjours moüillez d'une humeur continue, Ont changé leurs faifons en la faifon d'hyver, N'ayant fçeu découvrir ce qu'elle eft devenue. Mais quel lieu fortuné fi long-temps la retient? fo Le Soleil qui s'abfente, au matin nous revient, REMARQUES, Vers 39. O bois & prez!) Edit. de 1642. O ciel! ô prez! Ει Et par un tour reglé, fa chevelure blonde Si-toft que fa lumiere à mes yeux fe perdit, Mais Dieux!j'ay beau me plaindre,& tousjours foufpiJ'ay beau de mes deux yeux deux fontaines tirer, [rer, J'ay beau mourir d'amour & de regret pour elle: Chacun me la récelle. O bois ! ô prez! ô monts! â vous qui la cachez ! 65 Fut-il jamais mortel fi malheureux que moy 2 Jelis mon infortune en tout ce que je voy; Tout figure ma perte, & le Ciel & la Terre Le regret du paffé cruellement me point, 70 Et rend l'objet préfent ma douleur plus aiguë: Mais las! mon plus grand mal eft de ne fçavoir point, Ainfi Ainfi de toutes parts je me fens affaillir; Et voyant que l'efpoir commence à me faillir 75 Madouleur fe rengrège, & mon cruel martyre S'augmente, & devient pire. Et fi quelque plaifir s'offre devant mes yeux, Il m'afflige, & le Ciel me feroit odieux, 80 Si-là haut j'ignorois ce qu'elle eft devenue, Gefné de tant d'ennuis, je m'eftonne comment, Environné d'Amour, & du fafcheux tourment Qu'entre tant de regrets fon abfence me livre Mon efprit a peu vivre, Le bien que j'ay perdu me va tirannifant, De mes plaifirs paffez mon ame eft combatuë; Et ce qui rend mon mal plus aigre, & plus cuifant, C'est qu'on ne peut fçavoir ce qu'elle eft devenue, Jt Et ce cruel penfer qui fans ceffe me fuit, 29 Du trait de fa beauté me pique jour & nuit, Me gravant en l'efprit la miferable histoire D'une fi courte gloire. Et ces biens, qu'en mes maux encor il me faut voir Rendroient d'un peu d'efpoir mon ame entretenuë, 95 100 195 Plaisirs fitoft perdus, helas! où eftes-vous ? Et vous, chers entretiens, qui me fembliez fi doux Ma belle Cytherée ? Ha! trifte fouvenir d'un bien fi-toft paffé! 2 Las! pourquoy ne la voy-je, ou pourquoy l'ay je veuë Ne peut-il découvrir ce qu'elle eft devenuë ? ២ En vain, helas! en vain, la vas-tu dépeignant, Seulement au fommeil j'ay du contentement, Encor REMARQUES. Vers 96. Ce qu'ils font devenus, | 1642. Ce qu'ils font devenus, ca qu'elle eft devenue.) Edit. del qu'elle eft devenuë. |