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Francefi il Reniero, Poeta Satirico celeberrimo frà noi.

VI. Racan, dans la Vie de Malherbe, imprimée en 1672. nous apprend que Malherbe avoit été ami de Regnier le Satirique, & qu'il l'eftimoit en fon genre à l'égal des Latins; mais qu'il furvint entre eux une broüillerie; dont la caufe fera expliquée dans les Remarques fur la Satire IX.

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VII. Le P. Rapin, dans fes Réflexions fur la Poëtique, Part. 2. Réfl. 28.,, La Satire de Rabe,, lais, toute fpirituelle qu'elle eft, est néanmoins écrite d'une maniere fi bouffonne, & fi peu con,, forme à l'honnêteté du fiécle où nous vivons, que , je ne la crois pas digne des honnêtes gens: non plus que les Satires de Regnier, quoiqu'il ait bien du génie; car il est trop effronté, & il ne garde ,, nulle bien-féance.

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VIII. Mr. Defpréaux a parlé de Régnier dans la Satire IX, dans l'Epitre X, dans le discours fur la Satire, dans la Lettre à Mr. Perraut; & particuliérement dans le dixiéme Chant, de l'Art Poëtique:

De ces Maîtres favans Difciple ingénieux,
Regnier feul parmi nous formé fur leurs modelles,
Dans fon vieux style encore a des graces nouvelles.
Heureux ! Si fes discours, craints du chafte Lecteur,
Ne fe fentoient des Lieux où fréquentoit l'Auteur ;

Et

Et fi, du fon hardi de fes rimes Cyniques 7
Il n'allarmoit fouvent les oreilles pudiques.

Et dans la Réfléxion cinquième fur Longin, où il dit, que Regnier est le Poëte François qui, du confentement de tout le monde, ale mieux connu, avant Moliere, les mœurs & le caractère des hommes.

IX. Mr. Rofteau, cité par Baillet, Jugemens des Sçavans, dans l'Article de Regnier, qui eft le 1388. des Poëtes ; prétend que Regnier a l'air & les manieres de Juvénal, & que fes compofitions font dans un caractère veritablement Satirique. Mais il ajoute qu'il ne s'eft pas affujetti toujours à sa matiere, avec un fcrupule égal: c'est pourquoi il ne faifoit pas difficulté de traduire quelquefois des Pieces entieres des Anciens, qu'il croyoit avoir du raport au fujet qu'il avoit entrepris de traiter. Rofteau, Sentimens fur quelques Livres qu'il a lûs, p. 73.

MS.

X. Mr. De Valincour, Secretaire du Cabinet du Roi, dans le Difcours qu'il prononça à la reception de Mr. l'Abbé D'Etrées, Succeffeur de Mr. Defpréaux à l'Académie Françoife.

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Juvenal,& quelquefois Horace,même (avouonsle de bonne foi) avoient attaqué les vices de leur temps, avec des armes qui faifoient rougir

la Vertu.

» Regnier, peut-être en cela feul, fidèle Difci

», ple

,, ple de ces dangereux Maîtres, devoit à cette hori,, teufe licence une partie de fa réputation; & il ,, fembloit alors, que l'obfcénité fût un fel absolu,, ment néceffaire à la Satire : comme on s'eft ,, imaginé depuis, que l'Amour devoit être le fondement, &, pour ainfi dire, l'ame de toutes les Piéces de Théatre.

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,, Monfieur Defpréaux fçut mépriser de fi mauvais exemples dans les mêmes Ouvrages qu'il admiroit d'ailleurs....

XI. Monfieur Maffillon, Evêque de Clermont, dans le Difcours qu'il prononça le jour de fa réception à l'Académie Françoise, décrit l'état où étoient en France, les Belles Lettres, l'Eloquence, & la Poëfie, avant l'établiffement de l'Académie. La Poefie elle-même, dit-il, malgré fes ,, Marots, & fes Regniers, marchoit encore fans règles & au hazard. Les graces de ces deux Au,,teurs apartiennent à la nature, qui eft de tous ,, les fiécles, plûtôt qu'au leur : & le cahos où Ronfard, qui ne pût imiter l'un, ni devenir le modèle de l'autre, la replongea, montre que leurs 5, ouvrages ne furent que comme d'heureux in,,tervales, qui échapèrent à un Siecle malade, & généralement gâté.

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,, Je ne parle pas du grand Malherbe: il avoit vécu avec vospremiers Fondateurs il vous apartenoit d'avance; c'étoit l'Aurore qui annonçóit , le jour, &c.

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A U

AU ROY."

S

IRË,

Je m'eftois jufques icy réfolu de tefmoigner par le filence, le refpect que

REMARQUES,

je

(1) Au Roy.) Henry le Grand. I foit: Epiftre limineaire, au Roys Dans la premiere édition on li-1

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je doy à vostre Majefté. Mais ce que l'on euft tenu pour réverence, le feroit maintenant pour ingratitude, qu'il luy a pleu, me faisant du bien (2), m'inspirer, avec un defir de vertu, celuy de me rendre digne de l'afpect du plus parfaict & du plus victorieux Monarque 'du monde. On lit qu'en Etyopie il y avoit une ftatue (3) qui rendoit un fon

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