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armonieux, toutes les fois que le Soleil levant la regardoit. Ce mefme miracle (SIRE) avez vous fait en moy, qui touché de l'Aftre de V. M ay receu la voix & la parole. On ne trouvera done eftrange; fi me reffentant de cet honneur ma Muse prend la hardieffe de fe mettre à l'abry de vos Palmes; & fi témerairement elle ofe vous offrir, ce qui par droict est desja voftre, puis que vous l'avez fait naistre dans un sujet qui n'est animé que de vous & qui aura éternelle

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ment le cœur & la bouche ouverte à vos louanges; faifant des vœux & dės prieres continuelles à Dieu, qu'il yous rende là haut dans le Ciel autant

de biens que vous en faites ça bas (4) en

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Voftre tres-humble, & tresobeïffant, & tres-obligé fujet & ferviteur.

REGNIER

REMARQUES.

(4) Ca bas.) on a commencé l de 1642,

mettre, ici-bas, dans l'édition |

ODE

ODE

A

REGNIER

Sur les Satyres. *

VI de nous fe pourroit vanter

De n'eftre point en fervitude? A
Si l'heur, le courage,

4 Ne nous en fçauroient exemptér a lon

l'eftude?

Si

REMARQUES.

* Cette Ode eft de Pierre Mo-, finiffent & recommencent par des tin, natif de Bourges, à qui Re- rimes mafculines differentes. On gnier a adreffé fa quatriéme Sa-ne fouffriroit pas aujourd'hui cette licence dans notre Poëfie.

gire.

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Mr. Defpreaux a taxé Motin d'être un Poëte extrémement froid, Art Poët. Chant IV. 40. fur quoi on peut voir les Remarques. Motin étoit mort en 1615. 1 comme il paroit par des Stances du Sr. Bonnet fon Neveu, imprimées la même année, dans les Délices de la Poëfie Françoife, de Rof fet, p. 9 3 3.

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L'un, aux plus grands se rend suje&t ;
Les grands le font à la contrainte,
L'autre aux douleurs, l'autre à la crainte &
12 Et l'autre à l'amoureux object.

Le monde eft en captivité:

Nous sommes tous ferfs de nature 3
Ou vifs, de noftre volupté,

16 Ou morts, de noftre sépulture,

Mais en ce temps de fiction,
Et que fes humeurs on desguise;
Tems où la fervile feintife
30 Se fait nommer discretion :
Chacun fuifant le réservé,
Et de fon plaifir fon idole,
Regnier, tu t'és bien confervé

24 La liberté de la parole.

Ta libre veritable voix

Monstre

Monftre fi bien l'erreur des hommes,
Le vice du temps où nous fommes,
28 Et le mefpris qu'on fait des loix ;

Que ceux, qu'il te plaift de toucher
Des poignans traits de ta Satyre,
S'ils n'avoient honte de pécher,
32 En auroient de te l'ouyr dire.

Pleuft à Dieu

que tes vers fi doux

Contraires à ceux de Tortée,

Flefchiffent l'audace indomptée,

36 Qui met nos guerriers en courroux : que la jeune chaleur.

Alors

Ardents au duel les fait eftres

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Expo

armée remporta la victoire. Juftin, L. III. c. 5. Horace, Art Poët.

Tyrtaufque mares animes in martia

bella

Verfibus exacuit.1

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Vers 38. Ardens au duel les fait eftre. Les Duels ou Combats finguliers, étoient fort en ufage parmi la Nobleffe Françoife, fous

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