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Grand Prêtre, en lui donnant fa malédiction, le chargeoit de tous les péchés du peuple. On l'a donné pour attribut au tempérament fanguin. Voyez Tempérament.

Les ftatues de Pan le repréfentent avec des cornes fur la tête, & la partie inférieure du corps femblable à celle d'un bouc. Voyez Pan. BOUCLIER. Arme défenfive dont les Anciens fe fervoient pour fe couvrir le corps contre les coups des ennemis. Mars & Bellone font ordinairement repréfentés avec un bouclier à la main. Voyez Mars, Bellone.

Souvent fur les Médailles Romaines, les boucliers expriment les voeux publics rendus aux Dieux pour la confervation du Prince. Ces fortes de boucliers s'appelloient clipei votivi, boucliers votifs. On les appendoit aux Autels ou aux colonnes des Temples. Un bouclier à côté de la tête du Prince, défigne qu'on le regardoit comme le défenfeur & le protecteur de fes fujets. On voit deux grands boucliers fur une Médaille d'Antonin, pour marquer que ce Prince tenoit dans fes mains la deftinée de l'Empire. C'étoit par allufion à PAncile, ou au bouclier fatal qu'on difoit envoyé du Ciel fous le regne de Numa Pompi lius, & à la confervation duquel étoit attachée la grandeur de Rome. Voyez Ancile.

BUCORNE. Surnom de Bacchus, que l'on repréfentoit quelquefois avec une corne de taureau à la main, image ancienne du vaiffeau à boire.

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C

ABIRES. Dieux de l'Antiquité Payenne qui paffoient pour avoir trouvé l'ufage du feu, & l'art de faire des ouvrages de fer. C'eft pourquoi fur les Médailles on les voit répréfentés tels que Vulcain, coëffés d'un bonnet fans bords, & tenant de la main droite un marteau, quelquefois un gros maillet à deux têtes.

CADUCE E. Verge ou baguette entrelaffée de deux ferpens, de telle façon que la partie fupérieure de leurs corps forme un arc. Sur le haut on ajoute deux aîlerons. C'est l'attribut ordinaire de Mercure le Dieu de l'éloquence, dont la rapidité eft marquée par les aîles. Les ferpens, fymboles de la prudence, défignent que cette vertu eft néceffaire à un Orateur.

Sur les Médailles, la paix eft fouvent repréfentée avec cette baguette mystérieuse entre les mains, parceque Mercure qui la portoit étoit regardé comme le Dieu de la concorde, pour avoir plus d'une fois rétabli la bonne intelligence entre Jupiter & Junon. Voyez Paix.

Quand les Romains vouloient défigner la bonne conduite ou la felicité, ils empruntoient le fymbole d'un Caducée, dont le bâton marque le pouvoir; les deux ferpens, la prudence; & les deux aîles, la diligence, qualités néceffaires pour réuffir dans les entreprises.

CALAIS & ZETHES, enfans de Borée & d'Orithie, fe rendirent célébres dans le voyage des Argonautes. Leurs noms fignifient qui fouffle fort, & qui fouffle doucement. Les Poétes nous les repréfentent ayant les épaules couvertes d'écailles dorées, des aîles aux pieds,

& une longe chevelure, de couleur d'azur. CALLIOPE. L'une des neuf Mufes que les Poétes difent mere d'Orphée ; elle préfide à la poéfie héroïque.

C'eft une jeune Nymphe dont l'air eft majeftueux: elle eft ornée de guirlandes & couronnée de lauriers; d'une main elle tient une trompette, & de l'autre un poéme épique. On en met plufieurs autres à fes pieds, tels que I'Iliade, l'Odiffé, l'Enéide, &c.

Le Brun l'a repréfentée dans les Appartemens de Versailles avec une couronne d'or fur la tête, pour nous marquer fa prééminence fur les autres Mufes; fon air eft grand & noble, & fon teint un peu pâle comme celui d'une perfonne qui s'applique à de profondes méditations. Elle tient plufieurs couronnes de laurier & differens poëmes à fes côtés. Calliope eft auffi la Déeffe de l'éloquence. Voyez Eloquence.

CALOMNIE. Les Athéniens l'avoient mise au rang de leurs Divinités malfaifantes.

Nos Artiftes la repréfentent telle qu'une furie, le regard farouche, les yeux étincelans, d'une main tenant une torche allumée, & de l'autre, traînant par les cheveux l'innocence fous l'image d'un enfant qui éleve les mains en haut comme pour prendre le Ciel à témoin.

Apelles, le plus fameux Peintre de l'antiquité, en avoit fait un tableau allégorique dont on nous a laiffé la defcription. On y voyoit la crédulité avec de longues oreilles, qui étoit affife entre l'ignorance & le foupçon; elle tendoit les mains à la calomnie qui s'avançoit vers elle. Cette furie, fous la figure d'une belle femme ornée de riches atours, étoit placée au

milieu du tableau. Son visage enflammé fembloit refpirer la colere & la rage; de la main gauche elle tenoit un flambeau allumé, & de la droite elle traînoit par les cheveux l'innocence renversée à fes pieds: l'envie la précédoit, l'envie aux regards fixes, au vifage pâle & décharné; elle étoit accompagnée de l'embûche & de la flaterie qui paroiffoient ajufter fes ornemens. Le repentir fuivoit de loin, vêtu d'habits noirs & déchirés; il tournoit la tête avec des yeux tous baignés de larmes, & un visage couvert de honte; dans cette attitude il fembloit recevoir la vérité qui s'avançoit lentement fur les pas de la calomnie.

Voici le même tableau compofé par un Poéte moderne.

Quel ravage affreux

N'excite point ce monftre ténébreux,
A qui l'envie au regard homicide,
Met dans les mains fon flambeau parricide;
Mais dont le front eft peint avec tout l'art
Que peut fournir le menfonge & le fard?
Le faux foupçon lui confacrant fes veilles,
Pour l'écouter ouvre les cent oreilles ;
Et l'ignorance avec des yeux diftraits,
Sur fon rapport prononce nos arrêts.
Voilà quels font les infidéles Juges
A qui la fraude heureufe en fubterfuges,
Fait avaler fon poison infernal;
Et tous les jours devant leur Tribunal

Par les cheveux l'innocence traînée,
Sans fe défendre eft d'abord condamnée.

Rouffean.

CANE PHORES. C'eft le nom que les Athé

niens donnerent aux Vierges confacrées à Minerve, & qui pendant les cérémonies de cette Déeffe portoient fur leur tête des corbeilles couronnées de fleurs & de myrthe, & remplies des chofes deftinées au culte de la Divinité.

On appelle aujourd'hui Canéphores, toutes les Nymphes qu'on repréfente avec une corbeille de fleurs ou de fruits fur la tête. Les Sculpteurs employent fouvent les Canéphores pour la décoration des veftibules.

CANOPE. Idole des Egyptiens qu'ils adoroient fous la figure d'un grand vase, furmonté d'une tête humaine, ou de celle d'un chien, d'un bouc, d'un épervier, &c. & couvert de caracteres hieroglyphiques.

Dans la difpute que les Egyptiens eurent avec les Chaldéens & les autres peuples adora teurs du feu, fur la prééminence de leurs Dieux, Canope éteignit le feu qu'on lui opposa par la grande abondance d'eau qu'il répandit ; mais il ne dut cet avantage qu'à l'artifice du Prêtre, qui ayant percé le vafe de plufieurs petits trous, & les ayant feulement bouchés avec de la cire, l'avoit rempli d'eau, que la chaleur du feu avoit bientôt fait fortir. Le peuple à qui il faut toujours du merveilleux, attribua cette victoire à la puiffance du Dieu Canope, & depuis ce tems il fut regardé comme le premier des Dieux, puisqu'il avoit vaincu le feu même, qui dévoroit toutes les autres Divinités de bois, de pierre, d'argent, &c. qui entroient en difpute avec lui.

Canope n'étoit chez les premiers Egyptiens qu'un vafe gradué, qui contenant différentes mefures d'eau, faifoit connoître au peuple les crues plus ou moins abondantes des eaux du

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