Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Nil. Ce qui fe confirme par l'étymologie même du mot Canope, qui fignifie perche, toife, canne à mefurer; & fuivant cette hypothèse, les fymboles que les Egyptiens ajoutoient à cette mefure, n'étoient que les fignes de ce qu'il leur importoit le plus de faire connoître aux cultivateurs ainfi la tête du chien au-deffus du Canope, fignifioit l'état du Nil au tems du lever de la canicule; la tête d'une jeune fille, défignoit que le foleil étoit fous le figne de la Vierge. Diverfes têtes d'oifeaux caractérifoient les vents favorables ou contraires à la crue des eaux, &c. Voyez l'Hiftoire du Ciel.

CAPITOLIN. Surnom de Jupiter, à cause du Temple qu'il avoit à Rome fur le Capitole. Le Jupiter Capitolin tenoit la foudre d'une main & un javelot de l'autre. Sa statue ne fut d'abord que de plâtre peint; mais enfuite on la fit d'or maffif. Il portoit une couronne de chêne auffi d'or maffif. Il étoit revêtu d'une robe de pourpre que les Empereurs, les Confuls & ceux qui triomphoient portoient le jour de leur triomphe. C'étoit dans ce Temple qu'on faifoit les voeux publics, qu'on prêtoit le ferment de fidélité aux Empereurs, que ceux qui triomphoient, fe rendoient en pompe pour offrir le facrifice à Jupiter. Voyez Triomphe.

CAPPADOCE. Grande contrée de l'Afie mineure, aujourd'hui pays de la Turquie Afiatique, a fur les Médailles la couronne tourelée, & porte dans fes mains un guidon de Cavalerie qui défigne les troupes que les Romains en tiroient. Le Mont Argée eft ordinairement placé à fes côtés. Les Cappadociens l'adoroient comme une Divinité.

CARACTERES. Les Artistes modernes ont

employé

employé différens fymboles pour exprimer les caracteres des hommes; mais ils n'ont jamais mieux réuffi, que lorsqu'à l'imitation des Anciens, ils ont pris ces fymboles parmi les animaux. Voyez Lion, Chien, Agneau, Colombe, Ane, Bouc, Liévre, Loup, Renard, &c. Les caracteres des Héros de l'Antiquité doivent toujours être conformes à l'idée que nous en donne la Poéfie: Qu'Achille paroiffe vif, emporté, Uliffe fin, diffimulé.

[ocr errors]

Voyez Hercule & le jeune Céphale ;
Terrible & fier, l'un porte dans fes mains,
Et le repos & l'effroi des humains.
Un fourcil noir ombrage fa paupiere;
Son, ceil enfante & répand la lumiere;
Et fon front large, inquiet & trouble;
Soutient des Dieux le Palais ébranlé ;
Tel eft Alcide. Amoureux de l'Aurore,
Céphale attend que l'Olympe fe dore;

Il abandonne aux Zéphirs, à leurs jeux,

Le foin trop vain d'arranger fes cheveux.
Au point du jour, fes treffes dénouées,
Dans les Forêts flottent abandonnées,
Sans artifice, aimable, intéreffant,

Il communique un transport qu'il reffent.

M. de B.

CARON, fils de l'Erebe & de la Nuit. Les Anciens en avoient fait un Dieu. Il n'avoit cependant d'autres fonctions que de paffer les ombres fur l'Acheron. Les Poétes le dépeignent comme un vieux barbon, couvert d'un fale vêtement; mais dont les yeux vifs & perçans, les membres forts & robuftes, annoncent

1

quelque chofe de divin. Il conduit lui-même fa Barque avec une perche & des voiles.

Porticor has horrendus aquas & flumina fervat
Terribili fqualore Charon, cui plurima mento
Canities inculta jacet : ftant lumina flammâ:
Sordidus ex humeris nodo dependet amictus.
Ipfe ratem conto fubigit, velifque ministrat,
Et ferrugineâ fubvectat corpora cimbâ,
Jam fenior: fed cruda Deo viridifque fenectus.
Virgile.

CARQUOIS. Efpece de boëte ou de fourreau, dans lequel les troupes qui fe fervent d'arcs mettent leurs fléches.

L'Amour est toujours repréfenté avec un Carquois fur l'épaule. Voyez Amour.

Un Poéte moderne a feint ingénieusement que l'Amour avoit deux carquois.

L'un eft rempli de ces traits tout de flame,
Dont la douceur porte la paix dans l'ame,
Qui rend plus purs nos goûts, nos fentimens,
Nos foins plus vifs, nos plaisirs plus touchans;
L'autre n'eft plein que de fléches cruelles,
Qui, répandant les foupçons, les querelles,
Rebutent l'ame, y portent la tiédeur,
Font fuccéder les dégoûts à l'ardeur.

M. de V.

CARYATIDES. Figures de Femmes fans bras, vêtues de longues robes, servant d'appui aux entablemens. On les employe à la place des colonnes & des pilaftres; mais ce genre d'ornement n'eft bon que pour la décoration des Veftibules, des Efcaliers, des Salons, &c. Un Architecte qui les mettroit à la place des

colonnes dans la décoration extérieure d'un édifice,tomberoit dans le puérile. Vitruve rapporte l'origine de cet ufage ordinaire parmi les Grecs, de placer des Caryatides dans leurs édifices. Carie, Ville du Péloponnèse, ayant été prise & ruinée par les autres Grecs, vainqueurs des Perfes, avec lefquels les Cariates s'étoient ligués, les hommes furent paffés au fil de l'épée, & les femmes emmenées en esclavage, où l'on contraignit les plus qualifiées d'entr'elles à garder leur longue robe & leurs ornemens. Dans la fuite, pour éternifer la trahifon & la honte de ces miférables captives, les Architectes, ajoute le même Auteur, les représenterent dans les Edifices publics, chargées d'un pefant fardeau, image de leur mifere.

CASQUE. C'eft le plus ancien habillement de tête qui paroiffe fur les Médailles, & le plus univerfel; les Rois, les Empereurs, & les Dieux même s'en font fervis. Minerve, comme Déeffe de la Guerre, eft toujours représentée ayant un cafque en tête.

Le Cafque qui couvre la tête de Rome, a d'ordinaire deux aîles comme le Pégafe de Mercure.

Celui de quelques Rois eft paré des cornes de Jupiter Ammon, ou fimplement de cornes de taureau ou de bélier, pour marquer une force extraordinaire.

CENTAURES. Peuples d'une contrée de la Theffalie. Comme ils furent les premiers qui connurent l'art de monter à cheval, les Poétes ont feint qu'ils étoient des monftres, ou plutôt des chevaux dont la partie fupérieure du corps, c'eft-à-dire, la tête avec le col, avoit la figure humaine, des bras & des mains. C'eft ainfi

qu'on les représente. Ils font ordinairement armés d'une maffue, ou tiennent un arc, dont ils fe fervoient adroitement.

CERBERE. Nom que la Fable a donné à un chien à trois têtes & à trois gueules, qui gardoit la porte des enfers & du Palais de Pluton. Ces têtes nous font dépeintes par les Poétes, toutes couvertes de ferpens, & vomiffans des flots de fang.

CERCLE. Voyez Perfection, Immortalité. Le Cercle par la figure eft auffi un fymbole de l'Eternité, parcequ'il n'a ni commencement ni fin. Voyez Eternité.

Chez les Egyptiens, les Sciences étoient repréfentées par la liaifon de plufieurs Cercles renfermés dans la circonférence d'un plus grand.

CERE'S, Divinité du Paganisme, fille de Saturne & de Cybéle, & Déeffe de l'Agriculture. Suivant les Mithologiftes, Cérès étoit une Reine de Sicile qui mérita des hommages pour fes foins à faire fleurir l'Agriculture. Les Payens lui avoient érigé plufieurs Temples.

Ses ftatues la repréfentoient couverte de mammelles pleines, avec une couronne d'épis fur la tête, tenant une faucille d'une main, & de l'autre une poignée d'épis & de pavots.

Les Poétes la dépeignent portée sur un char tiré par des dragons ou des ferpens ailés, avec un flambeau à la main, parceque Pluton, fuivant la Fable, lui ayant enlevé fa fille Proferpine, elle alluma des flambeaux pour la chercher de nuit comme de jour. Sur d'anciens Monumens elle porte d'une main des épis une tête de pavot, & de l'autre un Scep

tre.

,

« AnteriorContinuar »