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EXPLICATION

DU FRONTISPICE.

L

Iconologie, repréfentée par

cette femme affife qui a une plume à la main, décrit les êtres moraux que le

Génie lui développe.

par

On a défigné la fuftice par l'épée que tient un petit Génie ; la Piété, l'Autel fur lequel il est appuyé. Le fecond Génie porte un carquois, attribut de l'Amour. Le troifiéme a un frein & un aviron, fymboles de la Tempérance & de la Navigation. Il s'appuye fur une urne, attribut

des Divinités des Eaux, des Fleudes Naïades, &c.

ves,

On voit au bas de l'Estampe plufieurs autres fymboles faciles à reconnoître. Les Médailles éparfes indiquent que l'Iconologie doit être fondée fur la connoiffance des Médailles & des Monumens antiques.

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DISCOURS

PRELIMINAIRE.

OMME la Peinture, ainfi que
la Poéfie, vit de fictions, les
Peintres, à l'exemple des
Poétes, fe font étudiés à

perionnifier les Vertus, les Vices, les Paffions.

*

La fcience qui enfeigne à peindre ces êtres intellectuels par des images fenfibles, fe nomme Iconologie. C'eft des Médail les, des Sculptures antiques, des ouvrages des Poétes Grecs & Latins, qu'elle emprunte les attributs particuliers à chaque Divinité, & les fymboles qui caractérisent les êtres allégoriques. Elle repréfente Saturne en vieillard tenant une faulx, Jupiter armé d'un foudre, avec un aigle à

*Ce mot tiré du Grec, vient d'aixar, image; & de aves, difcours.

fes côtés, Neptune tenant un Trident Mercure un Caducée, &c. Elle donne à la Prudence un miroir entouré d'un ferpent; à la Justice, une épée & une balance; à la Fortune, un bandeau & une roue ; à tous les Fleuves, des couronnes de roseaux & des urnes.

Un Artiste ne peut à ces images connues & autorifées en fubftituer d'autres, fans s'expofer à devenir obscur & inintelligible. L'Allégorie, dit de Piles, est une efpece de langage qui doit être commun entre plufieurs perfonnes, & qui eft fondé fur un ufage reçu. Rubens & le Brun n'ont pas toujours obfervé cette régle affez fcrupuleusement. Aufsi leur a-t'on reproché que la plupart de leurs Tableaux étoient des énigmes; & que les Galleries de Verfailles & du Luxembourg offroient beaucoup d'Allégories que les perfonnes les plus verfées dans la Mythologie & la Science des Emblêmes avoient peine à deviner. Je crois cependant qu'on ne pourroit accufer de Néologifme

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les Artistes qui feroient ufage préfentement des nouveaux fymboles employés par ces grands Maîtres. Leurs figures allégoriques nous font devenues en quelque façon familieres par les explications qui en font répandues, & par les Gravures qui les mettent continuellement fous les yeux. Ces figures allégoriques font même devenues néceffaires, pour caractériser plufieurs êtres moraux, dont on chercheroit vainement des Emblêmes dans la lecture des Poétes & dans l'explication des Médailles. C'est pourquoi je n'ai pas fait de difficulté d'en inferer plufieurs dans ce Recueil.

Mais fuffit-il que l'Allégorie foit autorisée? Non, il faut encore qu'elle foit néceffaire; car tant que l'Hiftoire se peut éclaircir par des objets fimples qui lui ap partiennent, on ne doit pas chercher des fecours étrangers qui l'ornent bien moins qu'ils ne l'embarraffent, & qui font même contraires à l'effet du Tableau, puifque le rôle des figures allégoriques eft toujours froid; ce font des perfonnages que l'ima

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