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famille du Mandarin) je fais « fçavoir par ce préfent Edit aux « Mandarins de Lettres & d'Ar- « mes, à la Nobleffe & au Peu- « ple, que je rendrai en ce jour de folemnelles actions de gra- «< ces au fouverain Seigneur pour « la pluye qu'il a bien voulu nous «< accorder.

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Le fouverain Maître de l'U- « nivers a exaucé nos vœux, ila « fait defcendre fur nous fa mifé- « ricorde; la voix de fon tonner- « re s'eft fait entendre, & elle a « été fuivie d'une pluïe abondan- « te: tout le païs a eu part à ce « bienfait du Seigneur ; pour- « rions-nous manquer à la recon- « noiffance que nous lui devons? « Certainement l'Univers a « un Maître qui l'a formé, & qui le conferve cependant les « hommes s'adreffent aux Dé- « mons', au lieu de recourir à «‹

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» l'Auteur de toutes les créatu«res: ils abandonnent leur Sou» verain légitime, pour s'atta» cher à un ufurpateur.

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Quoi de plus injufte & de plus ridicule que le culte des Efprits! on leur immole des » victimes, on leur fait des li» bations, on brûle pour eux de » la monnoye de papier doré, » dans la perfuafion où l'on eft » que ces offrandes leur font uti»les. Prétendre que les Efprits » ont befoin de ces chofes, c'eft » les affujettir à la condition » commune des hommes: com»ment peut-on penfer après cela qu'ils préfident à l'Univers? S'imaginer que les Efprits font » cas de la monnoye de papier, » c'eft les croire moins raisonna» bles que les hommes; & l'on dira que de tels Efprits font » les Seigneurs de l'Univers?

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Ce qu'un homme eft incapable de faire, on l'attribûë à ces « prétendus Maîtres du monde: «< que fignifie cela: offrez leur des « viandes & du vin,vous pouvez « en efpérer des bienfaits. C'est « avoir de ces Esprits l'opinion qu'on ne voudroit pas avoir « du Mandarin le plus avide.

tout,

J'ai une idée bien différente « de celui que j'adore: le vérita- « ble Seigneur eft un pur Efprit, « rien ne lui eft caché, il voit « il connoît tout; cette « doctrine est aisée à compren- « dre, cependant bien peu la « connoiffent. Pour moi j'ai eu « le bonheur d'apprendre cette « doctrine & de la croire: c'eft « pourquoi je vous declare qu'au- «< jourd'hui je fortirai de mon « Palais revêtu de mes habits de «< cérémonie, pour remercier de « fes bienfaits le Maître fouve- «

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» rain de toutes choses. Un de »mes Officiers monté à cheval » portera devant moi le tableau » du Saint Chiffre du Seigneur: (ceft-à-dire, le Nom de JESUS.) » Je fais fçavoir mes volontés » par ce préfent Ecrit, afin que » l'on s'y conforme. Datté de la » 4. année du Regne de l'Em» pereur Tfang tching, le 10. du » 5o. mois.

Il y a lieu de croire que cet Edit, qui eft d'un grand Mandarin, fervira à confirmer notre Tao dans les fentimens favora bles qu'il paroît avoir pour notre fainte Religion, & pour ceux qui l'embraffent.

Je ne puis finir cette Lettre fans vous faire part de quelque chofe d'affez fingulier, touchant la maniere dont deux enfans ont reçû cette année le Baptême. Deux Chrétiens deKing te ching traver

foient une chaîne de montagnes: ils rencontrerent fur le chemin un homme tout éploré, qui tenoit entre fes bras un petit enfant qui fe mouroit; & le portoit à un Temple d'Idoles pour y demander fa guérison. Un de ces deux Chrétiens qui étoit Médecin confidéra attentivement l'enfant, & jugea qu'il n'avoit plus que quelques heures à vivre: il confola le pere le mieux qu'il put, & l'entretint du bonheur qu'il pouvoit procurer à fon fils, s'il confentoit qu'on lui adminiftrât le Baptême. Le pere preffé par les exhortations du Néophyte, donna fon confentement: la difficulté fut de trouver de l'eau, on étoit dans un païs aride, & fort éloigné des endroits où l'on eût pû en aller querir. Lorsqu'ils s'y attendoient le moins, ils virent paffer un homme chargé de deux fceaux

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