nes de confiance pour s'en infor

mer.

Cette perte a été fuivie de celle de quelques autres Missionnaires, que des morts violentes ont enlevé dans un tems, où ils pouvoient rendre encore de grands fervices à la Religion. Le Pere Mauduit & le P. de Courbeville font de ce nombre: on les a trouvé morts tous deux dans la même cabane, & l'on affure les Brames les ont fait empoifonner.

que

Le premier a vieilli dans les fonctions de la vie Apoftolique : c'eft lui qui a jetté les fondemens · de la Miffion du Carnate, & qui l'a établie fur le modele de

celle de Maduré, dans laquelle il avoit fait les premiers effais de fon zéle. Il á eu souvent le bonheur d'être infulté, chargé de fers, & meurtri de coups pour la caufe de J. C. qu'il a annoncé à un grand nombre d'1dolâtres.

Le fecond ne faifoit que d'entrer dans cette même Mission. L'empreffement qu'il a eu de s'y confacrer malgré la délicatesse de fa complexion, qui fembloit incompatible avec la vie auftere qu'on y mene, donne assez à connoître ce que l'on devoit attendre de fon courage, Enfin le P. Tachard, fi conn par fes fréquens voyages, & par

tout ce qu'il a fait pour étendre &affermir la Religion dans les Indes, a été attaqué d'une maladie contagieufe, qui ravageoit le Royaume de Bengale, où il fe trouvoit alors, & il y eft mort, ainsi que le Pere Papin, autre Miffionnaire dont vous connoif fiez le zéle & la piété. Voilà bien des pertes, & il ne fera pas facile de les réparer fi-tôt. Tandis qu'on apprenoit coup fur coup des nouvelles fi affligeantes, on étoit en peine de fçavoir quelle avoit été la destinée du P. Bonnet & du P.Faure. Il y avoit trois ans qu'ils étoient entrés dans les Illes de Nicobar de la maniere que vous l'avez

vú dans le dernier de nos Recueils; & depuis ce tems-là on n'avoit reçu aucune de leurs Lettres: on pouvoit craindre qu'ils n'euffent été mis à mort par ces

Barbares, aufquels ils s'étoient livrés avec confiance, pour leur enfeigner les vérités du falut. Mais on a été bien confolé par des nouvelles récentes qu'on a eues des bénédictions que Dieu daigné répandre fur leurs travaux. Voici ce qu'on a appris par un de nos Missionnaires qui accompagne M. l'Evêque de Saint Thomé dans le cours de fes vifites: il eut occafion d'entretenir un Capitaine Anglois durant le féjour qu'il fit à Chaligan:

c'est une Ville maritime fituée à l'extrémité du Royaume d'Arra can à l'Eft de l'embouchure du Gange. Ce Capitaine l'affura qu'ayant rangé les Illes de Nicobar, plufieurs de ces Infulaires fe jetterent dans leurs canots, vinrent au-devant de lui fuivant leur coûtume; qu'en l'abordant ils firent le figne de la Croix, en lui donnant à entendre qu'ils étoient Chrétiens, & que dans une des Ifles qu'ils lui montroient du doigt, il y avoit deux Etrangers qui leur enfeignoient les vérités du Chriftianifme. Ainfi il eft à préfumer que les deux Miffionnaires font pleins de vie, & que Dieu leur