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de Lavici, Milon de Preneste, & Otton de Nepí. AN. I 100.

L'évêque d'Oftie porte le pallium en cette fonction, & le remet enfuite au pape. C'est ainsi qu'en parle Pierre Pisan auteur du tems, de qui nous tenons ces particularitez. Le pape Pafcal II. tint le faint fiége plus de dix-huit ans. Il célebra à Rome en grande paix

n. 45.

Îa fête de Noël de cette année 1099. & confirma par Sup. liv. LXII. ses lettres la légation d'Allemagne donnée par fon Bertold, an. 1109. prédeceffeur à Gebehard évêque de Conftance: comme témoigne Bertold prêtre de la même église qui vivoit alors & dont la chronique finit l'an 1 100.

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Mort de Gode

froi. Baudouin roi Jerufalem.

Ap. Dodechin

AN. 1100.

Le pape Pascal reçut bien-tôt des nouvelles de l'armée des croifeż, par une lettre adreffée non-feulement à lui, mais à tous les évêques & à tous les fide- de les; qui contenoit en ab egé toutes les conquêtes des croisez, depuis la prife de Nicée jufqu'à celle de Jerufalem. Le pape leur écrivit de fon côté une lettre où Pafch.epift. 1. il les felicite principalement de la découverte de la fainte lance & d'une partie de la croix trouvée à Jerufalem. Et comme le légat Daïmbert avoit été élu patriarche, il leur envoïe pour légat Maurice évêque de Porto, avec pouvoir de regler toutes chofes dans les églifes nouvellement délivrées. La lettre eft du quatriéme de Mai indiction huitième, qui eft l'an 1 100.

Peu de tems après les chofes changerent de face à Jerufalem par le decès du roi Godefroi, qui mourut le dix-huitiéme de Juillet n'aïant regné qu'un an; & fut enterré dans l'église du faint Sépulcre, où fut auffi la fépulture de fes fucceffeurs. Son frere Baudouin comte d'Edeffe fut reconnu roi de Jerufalem : & on lui manda d'y venir inceffamment. Cependant le comte Garnier qui commandoit à Jerufalem, refusa d'en reconnoître le patriarche pour feigneur, & de lui

Sup. liv. LXIV. n. 67.

Guill. Tyr. 1x.

c. ult.

livrer la tour de David & la ville de Joppé, fuivant AN. 1100. la promeffe que Godefroi en avoit faite; & Daïmbert jugeant bien que le nouveau roi Baudouin ne feroit pas plus facile, écrivit à Boëmond prince d'Antioche

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en ces termes.

Vous favez que vous m'avez élu malgré moi pour être patriarche de Jerufalem; & je fai ce que j'y ai fouffert. A peine le duc Godefroi laiffoit à l'église ce que le patriarche avoit tenu fous les Turcs: jufqu'à ce qu'il s'eft reconnu & lui a restitué tous fes droits, se rendant vaffal du faint Sépulcre & le nôtre, & remettant en notre pouvoir la tour de David, toute la ville de Jerufalem avec fes dépendances & ce qu'il avoit à Joppé. Il a promis tout cela publiquement à Pâque, & l'a confirmé au lit de la mort. Toutefois après fon decès le comte Garnier a fortifié contre nous la tour de David, & a mandé à Baudoüin de venir au plûtôt s'emparer violemment des biens de l'églife. En cette extrémité, je n'ai après Dieu d'efperance qu'en vous feul. Si vous avez de la pieté, & fi vous ne voulez pas dégenerer de la gloire de votre pere, qui délivra le pape Gregoire affiegé à Rome, hâtez-vous de venir au fecours de cette église comme vous me l'avez promis. Sup. liv. LXI. Ecrivez donc à Baudouin pour lui défendre de venir fans notre permiffion : lui montrant qu'il n'eft pas raifonnable d'avoir effuïé tant de travaux & de périls pour délivrer cette église, & la réduire à présent sous la fervitude de ceux à qui elle doit commander, comme étant leur mere. Que s'il ne veut pas fe rendre à la raifon : je vous conjure par l'obéiffance que vous devez à faint Pierre, de l'empêcher de venir par tous les moïens poffibles, même par force s'il eft néceffaire. On voit par cette lettre qu'il ne tint pas au patriar

7. 20.

:

che d'exciter une guerre civile entre les princes croifez mais la providence en difpofa autrement. Car AN. 1100, Boëmond avoit été pris par les Turcs quinze jours avant la mort de Godefroi; & Baudouin étant arrivé à Jerufalem, se reconcilia avec le patriarche Daïmbert: nonobitant les efforts de l'archidiacre Arnoul, Sup. liv. I qui avoit prétendu au patriarchat, & qui étoit toû- ".67. jours puiffant par fes richeffes & fes artifices. Enfin Baudouin fut couronné roi par Daïmbert à Bethle hem le jour de Noël de la même année 1100. & regna dix-fept ans.

Concile d'Anfe.

n. 21.

Hugues archevêque de Lion aïant deffein d'aller à Jerufalem, enyoïa des députez au pape lui en deman- Chr. Vird. p. 254der la permiffion, que le pape lui accorda, lui mandant tom.x. conc.p.72.62de venir lui-même à Rome, afin de recevoir la légation d'Afie; comme il avoit eu celle de Bourgogne dont il s'étoit fi dignement acquitté. Cependant il le prioit Sup. liv. XI d'inftruire autant qu'il lui feroit poffible, les légats qu'il devoit envoïer. J'entends les deux cardinaux Jean & Benoît, qui vinrent en France cette année. Les députez de l'archevêque de Lion étant revenus avec cette réponse du pape, il affembla fes fuffragans & le clergé de fon diocese, afin d'obtenir un fubfide pour les frais de fon voïage. Ce fut le principal fujet du concile d'Anfe tenu l'an 1 100.où affifterent les quatre archevêques, de Lion, de Cantorberi, de Tours & de Bourges; & huit évêques, d'Autun, de Mâcon, de Châllon, d'Auxerre, de Paris, de Die, & deux autres. Après avoir établi la paix, c'est-à-dire, comme je croi, le tréve de Dieu, on parla du voïage de Jerusalem; & ceux qui étoient demeurez après avoir promis d'y aller, furent excommuniez, jufques à ce qu'ils euffent accompli leur vou.

Lion.

IV.

Edmer. 2. Novor.
P.SS.

Sup. liv. LXIV.

2.67.

L'archevêque de Cantorberi qui affifta au concile AN. 1100. d'Anse étoit faint Anfelme, que l'état de fes affaires S. Anfelme à retenoit à Lion depuis plus d'un an. Le concile de Rome du mois de Mai 1099. étant fini, Anselme partit dès le lendemain, voïant le peu de fecours qu'il avoit à esperer du pape. Après avoir évité plufieurs périls par le chemin il arriva à Lion, où l'archevêque le reçut avec toute la joie & tout le refpect poffible; & Anfelme réfolut de s'y arrêter, aïant perdu toute efperance de retourner en Angleterre du vivant du roi Guillaume le roux. L'archevêque de Lion lui cedoir par tout la premiere place, & vouloit qu'il fît les ordinations, les dédicaces, & les autres fonctions épif copales. Plufieurs s'empreffoient à recevoir de sa main Edmor. 2. vita. le facrement de confirmation: mais il ne le donnoit ja 1.2.3. ep. Ans. P. mais fans la permiffion de l'archevêque diocefain, 8. 13. Pendant ce féjour de Lion il écrivit le livre de la conception virginale & du péché originel. Il n'y est pas question de la maniere dont la fainte Vierge a été conquë, mais comment elle a conçu le Verbe incarné ; & l'auteur y montre que quand le fils de la vierge auroit été un pur homme, il auroit été tel que le premier homme, fans péché originel. Il traite ici amplement de la nature de ce péché.

97.

111. epift. 40.

Cependant il apprit la mort du pape Urbain II. & la promotion de Pascal : à qui il écrivit une lettre, où il explique ainfi le fujet de fa retraite d'Angleterre : Je voïois plufieurs maux que je ne pouvois corriger, & qu'il ne m'étoit pas permis de tolerer. Le roi vouloit que je confentiffe à fes volontez, qu'il appelloit fes droits, & qui étoient contraires à la loi de Dieu. Car il ne vouloit pas que l'on reconnût le pape en Angle terre fans fon ordre, ni que je lui écriviffe ou que j'en

AN. I 100.

reçuffe des lettres. Depuis treize ans qu'il regne, il n'a point permis de tenir de concile dans fon roiaume. Il donnoit les terres de l'églife à fes vaflaux; & fi je demandois confeil, tous les évêques du roïaume, & mes fuffragans même refufoient de me le donner, finon conformément à la volonté du roi. Je demandai permiflion d'aller confulter le faint fiége fur mes devoirs: le roi répondit, qu'il fe tenoit offenfé de la feule demande de ce congé: que je lui en fiffe fatisfaction, ou que je fortiffe promptement de fon roïaume. J'aimai mieux fortir, & auffi-tôt le roi s'empara de tout l'archevêché, laiffant feulement aux moines le vivre & le vêtement; & nonobftant les avertissemens du défunt pape, il continue encore dans cette ufurpation. Voici la troifiéme année que je fuis forti d'Angleterre, j'ai dépenfé le peu que j'avois emporté, & beaucoup plus, que j'ai emprunté & que je dois encore; & je fubfifte par la liberalité de l'archevêque de Lion. Je ne le dis pas par le défir de retourner en Angletere, mais pour vous faire connoître mon état; au contraire je vous conjure de ne me pas ordonner d'y retourner, finon à condition que je puisse observer la loi de Dieu, & que le roi repare le mal qu'il a fait à mon églife. Autrement il fembleroit que j'aurois été juftement dépouillé, pour avoir voulu confulter le faint fiége: ce qui feroit d'un dangereux exemple. Quelques-uns moins éclairez demandent pourquoi je n'excommunie pas le roi; mais les plus fages me confeillent de n'en rien faire parce qu'il ne me convient pas de me plaindre & de me vanger tout ensemble. Enfin les amis que j'ai auprès du roi m'ont mandé qu'il fe mocqueroit de mon excommunication.

Quelque-tems après Anselme apprit la mort du roi Mort de Guil

. laume le RouY.

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