Imágenes de páginas
PDF
EPUB

ces Livres les plus douteux. Enfin, j'ai pensé qu'on pourroit mettre utilement le Traité des Loix entre les mains des jeunes gens.

Il y a long-temps qu'on a reproché à ceux qui président à leurs études, de n'avoir pas affez d'attention à leur faire voir des chofes qui euffent plus de liaison avec la vie ordinaire: d'où il rive, (*) dit un Ancien, qu'il fe croient transportés dans un autre monde, quand ils viennent à prendre l'air du monde où ils vivent.

Au refte, la vérité de ce fait n'établit peut-être que foiblement la néceffité d'un moyen qu'on voudroit employer pour prévenir l'inconvénient dont on fe plaint: car, quoiqu'on ne puiffe accoutumer de trop bonne heure la jeuneffe à raifonner fur des choses d'usage, & à fe remplir de

(*) Petron, Satyric,

principes

principes, dont elle puiffe tirer quelque fruit dans le commerce du monde; l'expérience peut faire craindre que, foit que le temps de réfléchir ne foit pas encore venu pour les jeunes gens, foit que leur imagination cause une diverfion trop puiffante vers des objets moins folides, foit enfin que la diffipation fi ordinaire à cet âge, les détourne de toute étude férieufe, ils ne fe rebutaffent de la lecture des Livres où ils ne trouveroient que de la Philofophie, de la Théologie, de la Jurifprudence, de la Politique, & fur toutes chofes de l'érudition.

Ainfi, comme leurs exercices font affez remplis par l'application qu'ils doivent donner aux Livres oratoires, il paroîtroit que dans les feules hautes Claffes où on pourroit lire ceux-ci, ces matieres feroient trop éloignées de

A

la fin qu'on s'y propose, pour les préférer à ceux que la Coutume y a introduits.

Cependant, comme les Dialogues fur les Loix ne font pas fort longs, quand on ne les regardes roit que comme un ouvrage formé dans la pleine maturité de l'éloquence de l'Orateur Romain; je fuis perfuadé que ceux dont la Profeffion eft d'enseigner, pour roient leur trouver place parmi les autres Traités; & à l'égard de ceux qui portent leurs vues audelà du College, je ne doute point, tout confidéré, qu'ils ne leur donnent la premiere.

[ocr errors]

DES LOIX, DE CICERON,

AVEC DES NOTES.

DIALOGUE entre CICERON, QUINTUS fon frere, & ATTICUS.

Pour l'intelligence du commencement de ce Dialogue, il faut fuppofer qu'il fe tient à quelque diftance de la maifon que Cicéron avoit à Arpinum, en avançant du côté du Liris, vers un bois, en deçà duquel fe trouvoit un vieux chêne, dont la vue rappelle à Atticus le chêne que Cicéron avoit décrit dans un Poëme qu'il avoit autrefois fait à l'honneur de Marius. A propos de cela, on lui fait quelques complimens fur fa Pcéfie: la converfation tombe enfuite fur l'Hiftoire ; on lui témoigne qu'on në connoît perfonne plus capable que lui d'en faire une; on le presse même d'y travailler ; & fur ce qu'il s'en défend, on se rabat fur le Droit dont on le prie de traiter; ce qu'il fait en commençant par celui de la nature.

M. TULLII

CICERONIS,

DE LEGIBUS.

LIBER PRIMUS.

ATTICUS. LUCUS quidem ille, & hæc Arpinatium quercus agnofcitur, fæpè à me lectus in Mario. Si manet illa quercus, hæc eft profectò etenim eft fanè vetus.

QUINTUS, Manet verò Attice nof ter, & femper manebit; fata eft enim ingenio; nullius autem agricolæ cultuftirps tam diuturna, quàm Poëtæ verfu, feminari potest,

« AnteriorContinuar »