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Miniftres facrés, les cérémonies & leurs dépendances. Dans la feconde, il les explique & en fait voir la fageffe.

Il fuit le même ordre dans le troifieme, qui contient les Loix touchant le Droit public, la hiérarchie des Magiftrats, leur autorité, leur pouvoir & fes limitations, leurs fonctions, leurs qualités perfonnelles. Un fragment du cinquieme Livre des Loix rapporté dans Macrobe (*), ne nous permet pas de douter que nous n'ayions perdu au moins deux (**) de ces Livres ; je dis au moins deux, car de la maniere dont les Interlocuteurs emploient le temps, & dont la journée eft diftribuée, il paroît plus vraifemblable qu'il y en avoit fix en tout: mais ce n'eft qu'une conjecture; & il faudroit pouvoir deviner si

(*) Lib, Saturnal. 6, c. 5.

(**) C'est le fentiment de Ramus Ciceronian, P. 181.

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ce fragment eft tiré du commencement ou de la fin du Livre pour parler plus affirmativement; on en jugera, le voici:

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Voulez-vous, puifque le fo>>leil ne fait que commencer à » s'écarter du point du midi, & » que ces jeunes arbres ne por»tent pas encore affez d'ombre >> pour nous garantir de fes rayons; » voulez-vous, dis-je, que nous >> defcendions vers le Liris, & » que nous achevions ce qui nous »refte fous les berceaux

»ment ces aulnes »?

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Mais outre cette perte, qui eft irréparable, puifque nous n'avons rien qui y puiffe fuppléer, le premier de ces Livres eft interrompu de lacunes en trois ou quatre endroits; & il y en a une au troifieme qui abforbe les explications de plus de la moitié des Loix qui en font la matiere.

Pardeffus cela foit que les

Manufcrits fur lefquels fe font faites les éditions de ces Livres, euffent été corrompus, foit que Cicéron n'y eût pas mis la derniere main; (car felon toutes les apparences, ils ne parurent qu'après la mort, & ils ne fe trouvent pas même dans l'énumération de fes ouvrages, au com. mencement du fecond Livre de la Divination; quoique le Traité des Fins, qui ne fut certainement fait qu'après, y foit dans fon rang): il y a tant d'endroits que l'on peut juftement foupçonner d'avoir été ou négligés ou tronqués, que cela, joint à la dif ficulté de la matiere, a fait que perfonne, jufqu'à préfent, n'a ofé entreprendre de les traduire, ni en François, ni en Italien, ni en Efpagnol, ni en Anglois, ni probablement en aucune autre Lan gue.

Cette circonftance, que je ne

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dois pas fupprimer, & que je ne Lçaurois pourtant avouer qu'en tremblant, m'auroit fait tomber la plume des mains, fi j'avois fongé à en chercher la raifon dans la difficulté de l'ouvrage : mais je ne fis pas tant de réflexions; & uniquement occupé du plaifir de donner une premiere traduction, je fus bien plus content d'apprendre que perfonne n'avoit pris les devans, que fi quelqu'un m'eût prévenu dans ce def fein, & ne m'eût laiffé que l'honneur de le fuivre, fondé fur l'ef pérance incertaine d'un plus heureux fuccès.

Je parcourus le premier Livre, & je le traduifis avec une rapidité, qui ne fit que fortifier ma réfolution. Au fecond, les épines commencerent à fe faire fentir; & quoiqu'encouragé par ceux à qui je montrai mon premier effai, quoique foutenu du Commen¬

taire de Turnebe, un de nos plus judicieux Critiques (Scioppius le plus redoutable de tous, l'appelle (*) le plus exact, & Cafaubon parlant du Commentaire même dit (**) qu'il eft excellent dans ce genre); je penfai demeurer à moitié chemin, fans que je fiffe réflexion qu'il valoit encore mieux continuer mon ouvrage, au hazard de ne le point donner au Public, au cas que les Connoiffeurs ne l'en jugeaffent pas digne, que d'abandonner un travail qui me feroit en pure perte, & dont perfonne ne me fçauroit gré. D'ailleurs, ce qui fait l'embarras des Livres des Loix, ce font certains termes confacrés à des ufages, ou tout-à-fait éloignés des nôtres ou abfolument inconnus, qui n'ont point d'équivalens dans notre Langue, & auxquels on n'en fçauroit trou

(*) Confultation, pag. 141. (**), Epist. 44

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