obliques, croifez & ramaffez comme en M ; de forte que ce qui paroît & qui se préfente entre les distances ou les vuides d'entre les colonnes, ne fçauroit jamais foutenir le nombre & la violence de ces feux directs & obliques, qui ne finit point fuivant ma méthode..

coups

que

Je fuppofe que l'ennemi effuie toute cette bourafque de de fufils fans branler & fans perdre patience, je veux même ces lignes de feu ne foient pas telles que je les repréfente, (car quoiqu'elles foient telles en effet, ce n'eft ici qu'une fuppofition,) & que les bataillons E, G, pour fe garantir d'un tel orage, ou croiant l'éviter, abordent les colonnes, & que les corps oppofez aux têtes de ces colonnes fe replient deffus, les accolent & les embraffent comme aux points N: ces bataillons, & ceux qui débordent à leurs aîles, feroient-ils bien à leur aile entre les divers feux de ces colonnes? La partie deviendroitelle bien égale entre des bataillons minces qui les attaquent, & des corps d'une profondeur fi redoutable, & des armes de longueur dont l'ennemi fe trouve dépourvû ? Comment cela fe peut-il? Je ne le vois pas.

Mais, dira-t-on, les corps de la feconde ligne G, ou d'une troifiéme, viendront au fecours, fe fuccéderont, & attaque-ront à diverfes reprises: ne croions pas cela: que feront des baionettes, qui en rencontreront d'autres mêlées alternativement, avec des pertuifannes de douze pieds & demi de long que l'ennemi n'a pas ; & qu'est-ce que des files de cinq tout au plus contre d'autres de douze de chaque côté ? N'est-ce pas donner de la tête contre un roc? D'ailleurs ce roc ne refte pas immobile comme le bataillon quarré, c'est le roc de Polyphéme qu'il lance d'une force de géant contre les vaiffeaux d'Ulyffe. Mais, dit-on, fi les bataillons entrent & s'introduifent entre les diftances de vos colonnes, comme on voit en P, que deviendrez-vous ? Et qu'aurois-je à craindre ? Qui fe chargera d'une telle manoeuvre? Qui aura la témérité d'entrer dans un tel coupe gorge Ces bataillons ne trouveroient-ils pas à leurs flancs toutes les armes de longueur qui fraifent nos colonnes, & le feu des faces à leur front, fans mettre en ligne de compte les compagnies de grenadiers Q de chaque fection, qui font poftées dans les efpaces des colonnes, & réfervées pour les accidens inopinez: cette difficulté n'eft pas d'un homme du métier, & qui raisonne felon les régles de la guerre.

Mon ordre de retraite des vingt-huit bataillons, & des douze