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F. SPAN- Profeffeur en Théologie à Heidel

HEIM.

berg.

Après avoir étudié dans le College d'Amberg jufqu'en 1613. il fut obligé de l'abandonner à caufe de la pefte, qui attaqua cette ville. Retiré alors dans la maifon paternelle, il continua fes études fous les yeux de fon pere, qui le trouvant l'année fuivante en état d'entrer dans une Academie, l'envoya à celle d'Heidelberg, qui étoit très-floriffante.

Il y fit tant de progrès dans les langues & dans la Philofophie, qu'on jugea bientôt qu'il deviendroit un grand homme. Il fut reçu Maître-ès-Arts au mois de Janvier 1619. & paffa auffitôt après à l'étude de la Théologie. Mais fon pere le rappella la même année, & l'envoya à Geneve, où il apprit en peu de mois la langue Françoife. Il s'y appliqua avec beaucoup d'ardeur à la Theologie fous Jean Diodati, Jean Tronchin, & Benoît Turretin.

Les malheurs du Palatinat le de terminerent à épargner à fon pere les frais de fa penfion; il alla pour

cela dans le Dauphiné en 1621. & F. SPAN demeura pendant trois ans en quali- HEIM, té de Précepteur chez Jean de Bonne ̧ Baron de Vitrolle, Gouverneur d'Ambrun.

Ce temps écoulé, il retourna à Geneve, & vint ensuite à Paris, où il trouva un de fes parens, nommé Samuel Durant, qui étoit Ministre de Charenton, & qui lui confeilla de ne point accepter une chaire de Philofophie à Lausanne, qu'on lui offrit alors.

Au mois d'Avril 1625. il fit un voyage en Angleterre, & y apprit la langue Angloife. La pefte l'ayant chaffe d'Oxford âu bout de quatre mois, il revint à Paris, & il eut le chagrin d'y voir mourir Samuel Durant, qui lui laiffa fa Bibliotheque. Tout le temps qu'il paffa à Paris; depuis fon retour, fut employé à apprendre les langues Chaldaïque & Syriaque.

Ses amis l'ayant engagé à aller difputer à Geneve une chaire de Philofophie qui étoit vacante, il s'y rendit au mois de May 1627. & l'ob

tint.

HEIM.

F. SPAN 11 fe maria au mois de Novembre de l'année fuivante 1627. & époufa Charlotte du Port, fille de Pierre du Port, Confeiller du Roi & Commiffaire des vivres dans les Armées de Sa Majefté, dont il laiffa fept enfans, entre lefquels les deux aînés ont été illuftres dans la Répu*blique des Lettres; Ezechiel, & Frederic. J'ai parlé du premier dans le fecond volume de ces Mémoires p. 222. Je parlerai plus bas du fecond.

Quelque temps après il fe fit recevoir Miniftre, & prêcha depuis tous les dimanches en François dans le temple de S. Gervais jufqu'à l'an 1631. que Benoît Turretin étant mort, il fut choisi pour remplir la chaire de Théologie qu'il laiffoit vacante.

Il s'acquitta des fonctions de cet emploi avec une réputation, qui le fit rechercher par plufieurs Academies. Celles de Lausanne, de Groningue & d'Heidelberg fe donnerent bien du mouvement pour l'avoir mais il refifta à toutes leurs inftances. Celle de Leyde fut plus heureufe, & il en accepta la vocation. On fit à Geneve tous les efforts imagina

ble pour le retenir, & lorfqu'on vit F. SPAN la chofe étoit impoffible, on ne HEIM. que le congedia qu'avec des marques fingulieres d'eftime & d'affection.

Avant que de fe rendre à Leyde, il alla fe faire recevoir Docteur en Théologie à Bafle, pour fe conformer aux ufages du Pays où il alloit, & où ce degré eft necessaire; au lieu qu'à Geneve, & dans les Academies que les P. Reformez avoient en France, les Profeffeurs en Théologie ne le prenoient point, parce qu'il leur étoit inutile.

Il partit de Geneve en 1642. après y avoir profeffé la Théologie onze ans de fuite, & y avoir été Recteur depuis 1633. jufqu'en 1637. temps auquel on celebra l'année feculaire de la P. Reforme; ce qui lui donna occafion de faire un difcours fur cette matiere.

Il arriva à Leyde le 3. Octobre 1642. Il y foutint & y augmenta même la réputation, qu'il avoit euë jufques-là; mais fes grands travaux abregerent fa vie. Les leçons & les difputes Academiques, les prédications, les livres qu'il compofoit;

HEIM.

F. SPAN- beaucoup de foins domestiques beaucoup de vifites, ne l'empêcherent pas d'entretenir un grand commerce de Lettres.

Il mourut le 30 Avril 1649. âgé de 49. ans.

C'étoit un homme laborieux, pro pre aux affaires; ardent, facile à s'irriter, & dont la maxime étoit qu'il falloit fe battre contre fes freres même dans les moindres chofes qui intereffoient la Religion.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Le Soldat Suedois, où l'hiftoire 'de ce qui s'eft paffé en Allemagne depuis l'entrée du Roi de Suede en 1630. jufqu'à la mort. Geneve 1633. in-8°. Spanheim compofa cet Ouvrage, auquel il n'a pas mis fon nom, priere de l'envoyé de Gustave, Roi de Suede, à Geneve.

à la

2. Le Mercure Suiffe, contenant les mouvemens de ces derniers temps, jufqu'en 1634. in-8°. 1634. Il n'a pas mis non plus fon nom à cet Ouvrage.

3. Commentaire hiftorique de la vie & de la mort de Chriftophe Vicomte da Dhona: Par F.S. (Frederic Spanheim) ·

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