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langue à Lipfic l'an 1698. en 4. vol. J. B. Mo

in-12.

V. Sa vie dans les anciennes éditions; celle que M. Grimareft a fait imprimer à part, & qui enfuite a été mife à la tête des œuvres de Moliere. Cet Auteur à fait de grandes recherches, & a fait mieux connoître Moliere, qu'il ne l'étoit auparavant. Celle de M. de la Serre à la tête de Pédition in-4°. On y trouve ici des jugemens & des reflexions fur fes pieces, qui ne font point dans l'Ouvrage de Grimareft.

JEAN STURM IU S.

JEA

LIERE.

EAN Sturmius naquit à Sleida, J. STUR ville du petit Pays d'Eiffel près MIUS. de Cologne, le 1. Octobre 1507. de Guillaume Sturmius, Tréforier des Comtes de Manderfcheid, & de Gertrude Hulfan.

Il fit fes premieres études dans fa patrie avec les jeunes Comtes de Manderfcheid, & alla enfuite les continuer à Liege. Il ne demeura qu'un an ou deux dans cette derniere vil

J. B. Mo-Danfe y devoient ajouter,

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LIERE. Il s'eft preté au peu de delicateffe de la multitude, dans ces pieces dont il a chargé les caracteres pour plaire au grand nombre, & pour at tirer des fpectateurs.

Mais il en eft d'autres où il a fair connoître l'excellence & la grandeur de fon genie, en y cachant l'art fous des graces fimples & naïves, & où il n'a employé que des expreffions claires & élegantes, des penfées juftes & naturelles, & une plaifanterie noble & ingenieufe, pour peindre, & developper les replis les plus fecrets du cœur humain.

La nature qui lui avoit été entierement favorable du côté des talens de l'efprit, lui avoit refufé les dons exterieurs, neceffaires au théâtre fur tout pour les rolles tragiques. Une voix fourde, des inflexions dures, une volubilité de langue, qui precipitoit trop fa declamation, le rendoient, de ce côté-là, fort inferieur aux Acteurs de l'hôtel de Bourgogne. Il fe rendit justice, & fe renferma dans le Comique ou ces defauts étoient plus fupportables.

des

Il eut cependant des difficultés à fur- J. B. Momonter pour y réuffir; il ne fe cor- LIERE. rigea de cette volubilité que par efforts continuels, qui lui cauferent un hoquet, qu'il a confervé jufqu'à fa mort, & dont il fçavoit tirer parti en certaines occafions. Pour varier fes inflexions, il mit le premier en ufage certains tons inufités, qui le firent d'abord accufer d'un peu d'affectation, mais aufquels on s'accoutuma. Non feulement il plaifoit dans les rolles de Mafcarille, de Sgnarelle &c. Il excelloit encore dans les rolles de haut Comique, tels que ceux d'Arnolphe, d'Orgon, d'Harpagon &c. C'étoit alors que, par la verité des fentimens, par l'intelligence des expreffions, & par toutes les fineffes de l'art, il féduifoit les fpectateurs au point qu'ils ne diftinguoient plus le perfonnage reprefenté, d'avec le Comedien qui le reprefentoit aufli fe chargeoit-il toûjours des rolles les plus difficiles & les plus longs. Il s'étoit auffi refervé l'emploi d'Orateur de fa trou

pe.

:

Des trente Comedies de Moliere;

MIUS.

le; & fe rendit en 1524. à Louvain ̧

J. STUR- où il paffa cinq ans, occupé pendant les trois premieres à achever de s'inftruire, & pendant les deux fuivantes à inftruire les autres. Il y eut pour compagnons de fes études Jean Sleidan, Jean Guintier d'Andernach Christophe Montius,Barthelemi Latomus, André Vefal, Jacques OmphaLius, & quelques autres qui fe rendirent illuftres, & qui conferverent toûjours de l'amitié pour lui.

Confiderant enfuite l'utilité dont I'Impreffion étoit pour le bien des Lettres, il s'affocia avec Rudger Refcius, Profeffeur en langue Grecque à Louvain, pour en dreffer une dans cette ville; & fon pere, qui aimoit les fciences, voulut bien contribuer aux frais neceffaires pour cela. Il mit alors fous la preffe quelques Auteurs Grecs, & entre autres Homere, & porta enfuite en 1529. à Paris les Editions qu'il avoit faites.

Il prit dans cette ville des leçons des Profeffeurs, qui y enfeignoient, & s'appliqua à l'étude de la Medecine. L'eftime qu'il y acquit par fa capacité, lui fit accorder la permif

fion d'enfeigner lui-même ; & il y J.STURenfeigna pendant huit ans les lan- MIUS. gues Latine & Grecque, & la Logique.

Il s'y maria auffi, & épousa Jeanne Ponderia, comme il la nomme lui-même dans fon Anti-Pappus s ainfi Melchior Adam s'eft trompé en, lui donnant le nom de Jeanne Pifon. Il ne s'eft pas moins écarté de la verité, quand il a dit qu'elle mourut fort peu d'années après l'établiffement de fon mari à Strasbourg, puifque Sturmius nous apprend encore, qu'il vécut vingt ans avec elle.

Pendant fon féjour à Paris, il prit des Penfionnaires, & il en eut d'Anglois, d'Allemands, d'Italiens, & de François, dont quelques-uns même étoient de familles confiderables. Comme il y en avoit parmi eux, qui fuivoient les nouvelles opinions de Religion, Sturmius, qui avoit vécu jufques-là dans la Religion Catholique, fe laiffa féduire; & le goût qu'il prit pour la Proteftante, le mit plus d'une fois en danger.

Ce fut apparemment ce qui le determina à fortir de France, & à re

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