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laiffoient libres. Il apprit la langue

COMTE. Italienne, & tâcha de fe rendre uti

le au

public, en traduifant de cette langue en François des Ouvrages. dignes de fa curiofité. C'est le feul endroit par lequel il eft connu. Il mourut le 10. Février 1689. âgé d'environ 69. ans.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Les fameux Voyages de Pietro della Valle, Gentilhomme Romain traduits de l'Italien. Paris 1662. & fuiv. in-4°. quatre tomes.

2. Hiftoire nouvelle & curieufe des Royaumes de Tunquin & de Lao, traduite de l'Italien du P. de Marini, Romain. Paris 1666. in-4o.

3. Louis Coulon, Prêtre & Docteur en Théologie ayant donné en 1643. unc hiftoire des Juifs en 2. volumes. in-12. traduite de Jofeph & d'HegeSippe; & ayant depuis travaillé autroifiéme, fans le pouvoir achever,' il pria peu avant fa mort Nicolas le Comte, qui étoit fon ami, de l'achever. Il le fit, & ce troifiéme volu me parut à Paris l'an 1665. in- 12.

V. Gallica Cœleftinorum Congregationis virorum illuftrium Elogia Hiftorica, Parif. 1619, in-4°.

JEAN CARA MUEL

J

LOBKOWITZ.

EAN Caramuel Lobkowitz naquit J. CARA à Madrit le 23. May 1606. de MUEL Laurent Caramuel, Gentilhomme de Luxembourg dans les Pays-Bas, & de Catherine Frifs, Allemande, de l'illuftre famille des Lobkowitz, dont Caramuel joignit le nom à celui de fon pere, fuivant l'ufage des Espa gnols.

de

Il témoigna dès fa premiere jeuneffe une grande inclination pour les Mathematiques, qu'il apprit Jean Efronite, Archevêque du Mont Liban, qui fe trouvoit alors en Efpagne, & il étoit à craindre que la paffion qu'il avoit pour elles, le mîr hors d'état d'apprendre autre chofe,, fi fon pere n'y eût mis ordre de bonne heure.

Il ne fçavoit pas encore la langue Latine, forfqu'il foutint des Thefes fur le mouvement des Planetes, ti rées de la Sphere de Sacrobofco. Ayant été mis à l'étude des Lang

MUEL.

J. CARA- gues & des Humanitez, il courut cette carriere avec tant de rapidité qu'en un an il apprit la Grammaire & la Poëtique, & y fit même des progrès affez confiderables pour être en état de compofer une centaine de vers en une heure. Il paffa enfuite à la Rhetorique, à laquelle il don; na deux années.

La Philofophie l'occupa après, & il la fit à Alcala fous Benoît Sanchez, Peripateticien très-fubtil dans le goût de ce temps-là,

Son cours fini, il prit l'habit de 1'Ordre de Citeaux dans le Monaftere de la Efpina, au Diocèfe de Palencia, où il fit profeffion après fon année d'épreuve.

On l'appliqua encore quelque temps à la Philofophie; après quoi on l'envoya à Salamanque, où il étudia en Théologie fous Ange Manriquez,

Il fe trouva bientôt en état d'enfeigner lui-même les autres, & il fit. pendant quelque temps la fonction de Profeffeur en Théologie à Alcala. Il ne fe borna pas cependant à cela pendant le féjour qu'il fit alors dans

cette ville, il voulut auffi s'y inftrui- J. CARA re dans les langues Orientales.

Appellé enfuite dans les Pays-Bas,. il alla demeurer au Monaftere de. Dunes en Flandres, où il paffa quelques années, occupé de la compo fition de divers Ouvrages, & de la. Predication. Il s'y fit une fi grande. réputation par fes Sermons, qu'on voulut l'entendre dans les principales villes du pays, & que l'Infant d'Efpagne, Ferdinand, Gouverneur. des Pays-Bas, le fit prêcher plufieurs fois devant lui,

Etant à Louvain en 1638. il y pris le bonnet de Docteur en Théologie le 22. Septembre de cette année.

Son merite l'éleva bientôt aux. dignitez de fon ordre; il fut fait. Abbé de Melrofe en Ecoffe, & non. point dans les Pays-Bas, comme. Baillet le dit mal à propos, & Vicaire General de l'Abbé de Citeaux. dans l'Angleterre, l'Ecoffe & l'Irlande; mais il ne paroît pas qu'il ait: jamais été dans ces pays-là.

En effet ayant été nommé peu après à l'Abbaye de S. Difibode ou de Diffembourg, dans le bas Palati

MUEL

MUEL.

J. CARA- nat, au Diocèfe de Mayence, il s'y rendit auffitôt. Ses premiers foins furent de reparer les defordres que l'héréfie y avoit faits, & de ramener dans le fein de l'Eglife les habitans du pays qui s'en étoient éloignés; ce qu'il fit avec un zéle infatigable, & avec un fuccès prodigieux. Anfelme Cafimir, Electeur de Mayence; pour l'autorifer davantage, le choifit pour fon fuffragant, fous le titre d'Evêque de Miffy.

Mais les changemens qui arriverent dans le Palatinat, ayant obligé Caramuel à en fortir, le Roi d'Efpagne l'envoya en qualité de fon Agent à la Cour de l'Empereur Ferdinand III. Il y acquit tellement l'affection & l'eftime de ce Prince, que non feulement il lui donna les Abbayes de Montserrat à Prague, & de Vienne, qui étoient de l'Ordre de S. Benoît, mais qu'il lui accorda encore une penfion confiderable. Outre cela le Cardinal Erneft de Harrach, Archevêque de Prague le fit fon Vicaire Général.

Cependant la ville de Prague, où il demeuroit, ayant été affiegée en